La future Cité scolaire internationale de Marseille, imaginée par l’Agence Rudy Ricciotti et le cabinet d’architecture Carta et Associés, se dévoile en images. Elle sera érigée sur le périmètre d’Euroméditerranée et accueillera 2 190 élèves de l’élémentaire au lycée à la rentrée 2024.

A l’occasion d’une conférence de presse réunissant tous les partenaires du projet, les architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta ont dévoilé les images de la future Cité scolaire internationale de Marseille, portée par Bouygues Bâtiment Sud-Est. Autour d’eux, Renaud Muselier, président de la Région Sud, Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Département des Bouches-du-Rhône, Pierre-Marie Ganozzi, adjoint aux écoles à la mairie de Marseille, et Bernard Beignier, recteur de l’académie Aix-Marseille.

Dans le périmètre d’Euroméditerranée, la Cité scolaire offrira un nouveau visage au quartier Arenc d’ici à 2024. « En 2018, la Région a lancé le projet à Marseille (…) Parmi les 6 projets en lice, celui-ci a été désigné lauréat à l’unanimité du jury. C’est un projet partenarial à 100 millions d’euros, financé à 14 % pour la Ville, 35 % pour le Département, 49 % pour la Région, qui a aussi fourni le terrain » explique Renaud Muselier. « Une cité scolaire indispensable dans le nouveau quartier d’Euroméditerranée, en pleine évolution », ajoute Martine Vassal.

« Je souhaiterais que l’établissement prenne le nom de Jacques Chirac, mais j’en discuterais avec les cofinanceurs » précise Renaud Muselier, qui a déjà prévu tout un argumentaire pour les convaincre.

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Les élus et architectes autour de la maquette du projet – DR

L’établissement accueillera 2 190 élèves et proposera au départ des enseignements dans 5 langues : anglais, allemand, arabe, chinois, et espagnol, mais d’autres langues seront enseignées en LV2 comme l’italien. « Elle accueillera tous ceux qui croient en l’excellence d’un enseignement international », précise Renaud Muselier.

Une nouvelle « résille » à Marseille

L’architecture ne sera pas en reste, avec un parti pris architectural très marqué, misant sur des façades en fibre naturelle de lin, des toitures végétalisées, des jardins, des patios… L’établissement sera fermé sur l’extérieur, et ouvert sur son jardin en cœur d’îlot, comme l’explique Roland Carta : « Face à ce contexte, la première question a été de se dire : comment faire cité dans la ville ? Comment créer une communauté, une manière d’être ensemble et de faire des choses ensemble ? Nous avons répondu en 3 actes, en érigeant un mur d’enceinte pour protéger l’établissement, et on y a imaginé un cœur, le jardin au centre. Il concentre et distribue les flux… ».

« Vous pouvez y voir une similitude avec le Mucem, si vous voulez. Cette résille, c’est un langage bioclimatique, avec de la fibre de lin produite en France » explique Rudy Ricciotti. Un dessin architectural qui permet de faire des économies d’énergie selon les artisans du projet : « Le dessin de cette résille a une forme qui permet l’été de faire des ombres portées et de protéger du soleil, et l’hiver aussi de favoriser les apports solaires et dépenser moins d’énergie » défend Roland Carta. L’école sera aussi reliée à la boucle à eau de mer pour rafraîchir les salles en été et les réchauffer l’hiver.

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La résille en fibre de lin habillera la façade

Le groupement d’entreprises désigné le 5 février aura la lourde tâche d’apporter des solutions de construction et d’aménagement durables et pérennes, d’apporter une qualité de vie des espaces tant intérieurs qu’extérieurs, de mettre en valeur le site avec une approche bioclimatique homogène. Il se compose de l’entreprise Bouygues (mandataire), couplée à l’agence d’architectes Carta et Associés, l’Agence Rudy Ricciotti, Lamoureux & Ricciotti Ingénierie, G2I, BG Ingénieurs conseils, STOA, AC2R, SUR&TIS, Indigo, Gamba et R2M, qui ont remporté l’appel d’offres face aux groupements Eiffage construction avec les agences Architecture Studio et Tangram architectes, et Vinci Construction avec Corinne Vezzoni.

De son côté, le groupement Eiffage a déposé un recours hier. Une mauvaise nouvelle pour Renaud Muselier, car il fait « perdre plusieurs semaines au projet », d’autant « qu’on a déjà perdu 3 ans… ». 

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Ouvrir l’école sur le quartier

Par ailleurs, la question de la mixité dans l’école a été avancée par l’architecte Rudy Ricciotti : « J’aimerai tellement que cette école internationale soit tout aussi populaire et partagée par cette bonne, belle et grande ville de Marseille, qui n’a pas attendu l’école internationale pour être déjà internationale. Cette école va être le récit de cette main tendue, de cette vocation qu’a la ville à recevoir des familles de tout horizon. Ici, elles parleront dans plusieurs langues et j’espère que ça amènera une population nouvelle qui s’y trouvera bien accueillie. (…) On voit déjà le succès de l’école internationale de Manosque qui accueille surtout les élèves des ingénieurs savants d’Iter, qui pose d’ailleurs problème au rectorat, parce que l’attractivité d’une école internationale est si forte que les parents d’élèves de ce territoire se battent pour faire inscrire leurs enfants. Et j’imagine que ça va être pareil à Marseille ».

Pierre-Marie Ganozzi, qui a participé au jury de ce concours, déclare que « la Ville de Marseille est très heureuse de ce projet. C’est un magnifique écrin qui va être construit dans un endroit particulier qui est le 3e arrondissement, le berceau de la ville. Aujourd’hui encore, nous sommes une ville ouverte sur le monde, et ce projet va le démontrer. Il y a en plus un projet éducatif de qualité avec l’enseignement des langues renforcé. Cependant, il faut que l’on réfléchisse sur les modalités de recrutement des enfants. Nous avons la volonté de créer une vraie mixité dans cette école, pas uniquement d’en faire un établissement destiné aux cadres supérieurs et CSP+, et que ce magnifique projet puisse servir à l’ensemble des Marseillais ». Une salle polyvalente sera aussi intégrée à la Cité et sera ouverte aux autres établissements du quartier.

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Roland Carta, Renaud Muselier, Pierre-Marie Ganozzi et Rudy Ricciotti.

« Tout élève qui aura le niveau pour entrer dans cette école, y rentrera »

La finalité de cet établissement est de faire en sorte que « des familles jeunes aient envie de venir s’installer à Marseille, mais il faut aussi que les Marseillais aient envie de rester. Cette cité pédagogiquement parlant a été conçue pour tous les élèves qui sont sur le territoire. Pour les catégories supérieures, mais je tiens aussi à vous rassurer, il y a déjà 60 écoles à Marseille qui pratiquent l’immersion linguistique, surtout l’anglais, mais aussi un peu l’allemand. Je tiens à dire que tout élève qui aura le niveau pour entrer dans cette école, y rentrera. Sinon ce serait négatif pour tout le monde, y compris pour les familles favorisées. Cette école sera gratuite. Nous y avons beaucoup réfléchi, fallait-il faire payer des droits supplémentaires ? Nous savons que de nombreuses familles aisées n’y seraient pas opposées. Mais nous avons le choix de la gratuité, pour qu’elle soit ouverte à tous » défend le recteur Bernard Beignier.

La Cité scolaire internationale de Marseille en images


Les images du projet non retenu de Corinne Vezzoni pour le groupement Vinci.

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