Les communistes des Bouches-du-Rhône tiendront leur traditionnelle assemblée de rentrée, ce jeudi 9 septembre. À la veille de ce rendez-vous, Jérémy Bacchi, sénateur (PCF) des Bouches-du-Rhône, revient sur les thèmes qu’il abordera à l’occasion de son discours.
Cela fait presque un an maintenant que Jérémy Bacchi officie sous les ors de la République. Le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône fait sa rentrée politique ce jeudi 9 septembre, à l’occasion de la traditionnelle assemblée du PCF13, qui réunit, chaque année quelque 400 à 500 camarades des forces de progrès. Un temps fort quelques jours avant la reprise des sessions parlementaires.
Au programme de son discours, la situation économique et sociale du pays, et ce climat de défiance à l’égard du pass sanitaire. « Nous avons voté contre pour deux raisons a minima, au regard des atteintes au contrat et au droit du travail, chez les soignants, rappelle-t-il. Concernant le pass sanitaire, le gouvernement n’a jamais donné d’indications en ce qui concerne sa levée ».
Contrecoup de la crise et visite présidentielle
Des « points d’incohérences du gouvernement qui marquent une perte de confiance ». Néanmoins, l’ex-secrétaire départemental du PCF13, « encourage largement la vaccination » et à une politique sanitaire plus ambitieuse, « en demandant la levée des brevets ». Son discours fera également écho au contexte économique dans les Bouches-du-Rhône. Il redoute un « contrecoup de la crise », lié aux premières échéances de remboursement du PGE (Prêt garanti par l’État).
Ses mots iront également aux salariés de la centrale de Gardanne, dont bon nombre devraient être présents. Certains d’entre eux ont rencontré des collaborateurs du Président de la République lors de sa venue à Marseille la semaine dernière. « Il ne faut pas faire rimer transition environnementale et régression sociale ». Tels sont les propos qu’il a tenu à Emmanuel Macron, dont il qualifie le déplacement dans la cité phocéenne de « grande opération de séduction ». Le top départ de sa campagne pour les présidentielles de 2022, avec déjà comme en 2016, « ce ni-gauche, ni-droite, au-dessus de la mêlée », analyse Jérémy Bacchi.
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« On a besoin d’une métropole qui marche »
Il porte d’ailleurs un regard très critique sur les annonces du chef de l’État. Plus encore sur la manière. « Un monarque absolu qui vient nous dire je vous aide, mais sous condition. Cela s’apparente à un chantage. C’est une attaque contre la démocratie locale », dit-il, en référence à la réforme institutionnelle de la Métropole Aix-Marseille Provence.
Il estime qu’Emmanuel Macron s’est posé « en donneur de leçon et ne crée pas les conditions du rassemblement », en mettant « Martine Vassal (présidente LR de la métropole) et Benoît Payan (maire PS de Marseille) dos-à-dos. On a besoin d’une métropole qui marche et on est en droit d’avoir des options différentes pour notre territoire. Nous avons besoin de repenser la Métropole. Je crois à la restitution des compétences, mais à la persistance des conseils de territoires ».
Les premières discussions menées en début de semaine avec les maires de la Métropole ont abouti à un consensus sur la répartition des compétences, mais suscitent l’inquiétude sur la question de la redistribution des attributions de compensations.
Si quelques maires ont soulevé le fait « de ne pas tomber dans les travers du passé » en opposant la ville centre au reste de la métropole, le communiste craint au contraire que « l’on soit à la veille d’un renforcement de la rivalité entre Marseille et le reste du département. S’ils ne s’entendent pas et que le chef de l’État ne met pas un rond, tout le monde aura perdu ». Pour lui, Martine Vassal pourrait, au contraire sortir renforcée de cet épisode, « s’il elle donne raison aux maires ayant contribué à son élection, à la fois à la Métropole et au Département ».
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Le courrier à Jean-Yves Le Drian
En cette année présidentielle, le discours sera également tourné vers la campagne. Fabien Roussel est sur les rangs pour 2022. Le candidat communiste est venu à deux reprises cet été, et se prépare pour la fête de l’Huma, qui aura lieu ce week-end, où il débattra avec Valérie Pécresse.
Autres sujets : la situation préoccupante en Afghanistan, « un échec cuisant des efforts diplomatiques. La communauté internationale est en dessous de ce qu’elle devrait être ». Le sénateur a, par ailleurs, écrit à Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, et interpellé Emmanuel Macron sur la situation des Comores « qui nécessite une réaction de la diplomatie française. Nous sommes sans nouvelle de ressortissants franco-comoriens à la suite de l’arrestation de militants pacifistes qui réclament plus de démocratie ».