Connecter des porteurs de projets à impact environnemental et des entrepreneurs passionnés qui apportent leurs expertises, c’est la mission d’Entrepreneurs pour la Planète. Née à Marseille en 2019, l’association a réussi le pari de faire dialoguer les mondes de l’économie et de l’écologie, créant ainsi des opportunités de business durable.

Il est bien fini le temps de l’opposition entre économie et écologie. Aujourd’hui, l’un ne va plus sans l’autre. La transition écologique est désormais un vecteur d’innovation majeur, une opportunité d’investissement d’avenir et un enjeu économique clé. Encore faut-il avoir toutes les cartes en main pour passer à l’action… durablement.

Il y a deux ans à Marseille naissait Entrepreneurs pour la Planète. Une initiative inédite offrant justement la possibilité d’être acteur du changement. L’idée était de mettre en relation des porteurs de projets à impact environnemental d’un côté et de l’autre des dirigeants chevronnés, capables de les accompagner. Derrière cette association, Christophe Caille, fondateur de Cap Vert Energie, petite pépite sur le territoire qui rayonne au niveau national.

Ici, il n’est pas question d’argent ou de prestation. Entrepreneurs pour la Planète repose sur le mécénat de compétences entrepreneuriales.

Son ambition : faire du chef d’entreprise le fer de lance de la transition écologique. « Notre job est d’identifier les besoins de l’entreprise, car elles sont à des stades très différents sur leur compréhension de la transition écologique, sur leurs démarches, sur leurs valeurs, et sur l’impact qu’elles ont envie d’avoir. Ensuite, faire la mise en relation avec le porteur de projet, de façon la plus pertinente possible. En cela, nous sommes un outil pour la RSE », explique Hortense Bataille, directrice de l’association.

L’expertise entrepreneuriale, la clé de voûte

Ici, il n’est pas question d’argent ou de prestation. Entrepreneurs pour la Planète repose sur le « mécénat de compétences entrepreneuriales, précise-t-elle. Il s’agit d’expertise sur la stratégie d’entreprise, business model, financement, développement commercial… C’est enrichissant, car les acteurs de l’environnement vont sensibiliser l’entreprise, grâce à des projets concrets, ce qui permet de comprendre les enjeux, et transformer les mentalités. C’est ce qu’on appelle le reverse mentoring ».

Un partage d’expériences qui porte ses fruits. Sur la plateforme numérique dédiée, 216 projets sont répertoriés à l’échelle nationale, dont 160 à Marseille, soit 70 binômes entreprises-projets formés.  Le tout premier partenariat est hautement symbolique.

Au coeur : la préservation de la Posidonie ; ces herbes sous-marines à fort pouvoir de captation de CO2 menacées par les mouillages des bateaux de plaisance. « On s’est rendu compte qu’ailleurs, les structures de l’État avaient interdit les mouillages pour protéger la Posidonie. C’est la position que l’on souhaitait prendre, celle qui a d’ailleurs été adoptée. Notre rôle a été de démontrer que dans ce contexte, le monde économique était suffisamment agile pour s’adapter rapidement, qu’il a cette possibilité de se transformer, de voir le business différemment. D’autre part, que nous pouvions accompagner et trouver de nouveaux modèles économiques pour arriver à financer des projets de cette nature ».

Pour preuve : c’est par l’entremise d’Entrepreneurs pour la Planète, qu’Interxion, leader mondial de centre de stockage de données et le Parc national des Calanques scellent une alliance, pour porter une expérimentation unique en France.

Baptisée Prométhée-Med, elle vise à développer la première méthodologie de certification carbone pour les projets de préservation des herbiers en Méditerranée, « accessible à toutes les entreprises, locales, nationales ou internationales participant financièrement à la protection de cet habitat naturel », explique Fabrice Coquio, président d’Interxion France.

Le groupe, qui souhaitait renforcer son implication en faveur de l’environnement avec une action locale, finance ce projet pilote, mené en partenariat avec la société experte en climat EcoAct et Schneider Electric France. D’autres exemples illustrent la philosophie porteuse d’Entrepreneurs pour la Planète, comme le projet d’agroforesterie et agroécologie de la Tour du Valat. Cet institut de recherche pour la conservation des zones humides en Méditerranée dispose d’une expertise reconnue à l’international. Son domaine est inscrit sur la Liste verte des aires protégées de l’UICN, le standard mondial reconnaissant les sites les mieux gérés de la planète.

Entrepreneurs pour la Planète essaime dans l’Hexagone (…) avec toujours cette action ciblée en fonction des spécificités des régions. 

L’idée était de lancer une production de vin sur le domaine viticole du Petit Saint-Jean en Camargue, et de rendre leurs activités rentables. Pour ce faire, Jean-Jacques Bravais, directeur administratif et financier de la Tour du Valat a reçu le concours de Lucile de Malet, cadre chez Cushman & Wakefield pour la stratégie commerciale, le marketing et la communication. Les premiers vins sont aujourd’hui commercialisés.

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La tour du Valat

Des histoires qui rayonnent

Des aventures entrepreneuriales accompagnées avec succès il y en a d’autres, telles que Le Présage, Plastic Odyssey, Les Alchimistes, 1 déchet par jour, la Réserve des Arts, Green Systems Automotives… Des histoires qui rayonnent sur le territoire, et au-delà désormais, puisqu’Entrepreneurs pour la Planète essaime dans l’Hexagone, en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est, avec toujours cette action ciblée en fonction des spécificités des régions.

Si aujourd’hui son business model repose majoritairement sur les partenariats, mécénats et subventions, l’association souhaite désormais apporter une structuration financière, avec la création d’une entreprise à missions baptisée J’entreprends pour la planète.

Histoire de continuer à éveiller les consciences et démontrer que le mariage économie-écologie n’a rien d’une utopie.


À l’abordage de la pollution plastique

Lutter contre la pollution des océans en faisant le tour du monde sur un navire propulsé grâce aux déchets plastiques : c’est le défi du projet Plastic Odyssey. Le bateau entame dès ce mois de septembre 2021 une expédition de 3 ans et de 33 étapes qui le mènera dans les villes côtières d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, à l’origine de 90 % de la pollution plastique mondiale. L’équipe, composée d’une vingtaine de marins, d’ingénieurs, de chercheurs ou encore de reporters, documentera les initiatives locales pour réduire la pollution plastique des océans et faire du recyclage.

Unique au monde, ce navire-ambassadeur est un ancien bateau de recherche océanographique de 39 mètres, entièrement rénové et équipé d’un laboratoire de pointe : 200 m2 d’espace technique comportant plusieurs tonnes de machines, capables de nettoyer, trier, broyer et transformer les déchets plastiques. Le plastique qui ne peut pas être recyclé sera transformé en carburant grâce à la pyrolyse. Il permettra d’alimenter en énergie tout le laboratoire de recyclage ainsi que des groupes électrogènes en Afrique ou des bateaux de pêche, dans les zones où l’accès à l’énergie est difficile. Véritable démonstrateur, Plastic Odyssey servira aussi d’incubateur, grâce au programme d’accélération PO LAB, soutenu par le Crédit Agricole ; il vise à accompagner les entrepreneurs locaux du recyclage lors des différentes escales.

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Les lauréats des appels à candidature pourront tester leurs procédés de fabrication à bord du navire et bénéficier d’accompagnement technique, mais aussi entrepreneurial, assuré par le groupe Crédit Agricole, sa fondation Grameen Crédit Agricole ainsi que les collaborateurs de plusieurs de ses Caisses régionales.

L’aventure de Plastic Odyssey débutera tout d’abord par un tour de France. Puis cap sur la Méditerranée avec l’Égypte, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Retour prévu en 2024, date à laquelle Marseille accueillera les épreuves de voile des Jeux olympiques.


Du 3 au 11 septembre, Marseille accueille le Congrès mondial de la nature de l’UICN. Made in Marseille, partenaire officiel de l’événement vous propose de découvrir son tout premier magazine hors-série spécial « transition écologique ».

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