L’eau de la mer Méditerranée. C’est la nouvelle énergie exploitée par les Terrasses du Port, à Marseille. Comme d’autres bâtiments sur le périmètre d’Euroméditerranée, le centre commercial marseillais de 63 000 m2 est le dernier à s’être raccordé à la centrale de géothermie marine Thassalia, pour rafraîchir ses 190 boutiques.
Le groupe Hammerson poursuit sa stratégie de réduction de son empreinte carbone. Après la mise en service des 5 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur la toiture des Terrasses du Port, le centre commercial marseillais a récemment inauguré son raccordement à la centrale de géothermie marine Thassalia, la première du genre en France.
Erigée sur le Grand port maritime de Marseille (GPMM), l’usine de la filiale Engie Solutions est constituée de machines qui récupèrent soit la chaleur dans la mer en hiver pour la restituer dans le réseau de chauffage, soit pour produire du froid et se refroidir en utilisant l’eau de mer comme liquide de refroidissement. Chauffage en hiver, climatisation en été sont ainsi fournis aux bâtiments raccordés, via des sous-stations, grâce à l’exploitation innovante de l’énergie calorifique contenue dans la mer Méditerranée.
De la tour La Marseillaise au cinéma Europa Corp, en passant par le Golden Tulip, Euromed center ; les Docks Village… Le réseau de boucle d’eau de mer s’étend sur 3 kilomètres alimentant aujourd’hui une trentaine de bâtiments. L’Établissement public d’aménagement Euroméditerranée avait la volonté de construire sur la zone d’Euromed 1, une écocité exemplaire, avec une alimentation des bâtiments en énergie vertueuse et respectueuse de l’environnement. La centrale a ainsi été construire, en 2016, sur mesure pour satisfaire ces besoins-là.
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La démarche « Net Positive »
Ce process vient ainsi épouser la politique environnementale développée par Hammerson, pour diminuer les émissions de CO2 liées à ses activités de 757 200 tonnes au total/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 85 000 foyers.
Le raccordement des Terrasses du Port entre dans le cadre de la démarche « Net positive » impulsée par le groupe britannique en 2017, stratégie qui complète le programme « Positive Places », lancé en 2012. « Nous avons d’abord voulu comprendre l’ensemble de nos consommations, ensuite planifier une forte réduction de manière à aller vers ce « Net positive. Et l’une de nos plus grosses consommations sur le centre venait de nos climatisations », explique Laurent Thirrée, directeur technique du centre commercial.
Patrick Berardi, directeur général de Thassali, estime que pour un centre de cette surface « 30 à 50% de la facture d’électricité sert désormais à « fabriquer » du froid ». Depuis mai, avec la boucle d’eau de mer « nous avons baissé de manière importante nos consommations électriques, de l’ordre de – 40% (par rapport aux consommations de 2015, année de référence), et – 90 d’émissions des gaz à effet de serre » confirme la directrice des Terrasses du Port, Marie Canton. Avec les panneaux photovoltaïques installés sur le toit, nous sommes presque en autoconsommation de 10 h à environ 17 h. Aujourd’hui, l’électricité qui sert à nous éclairer est gratuite, car produite par le solaire. Et nous n’aurons plus de consommation de gaz avec un premier hiver raccordé à Thassalia ».
Projet de station de micro-méthanisation interne
Engie Solutions estime à 78% de taux d’énergie renouvelable sur le chaud et 72% sur le froid, ainsi qu’une réduction de 70% de gaz à effet de serre. Pour tendre à la neutralité de ses activités à l’horizon 2030, les Terrasses du Port valorisent également 80% de leurs déchets, grâce à partenariat avec Véolia.
La directrice du « mail » porte un projet de centre de tri intégré incluant une station de micro-méthanisation « pour gérer nos biodéchets en interne, maîtriser nos coûts, le transport et être de plus en plus vertueux », poursuit Marie Canton. Pour atteindre cet objectif de « Net positive » et optimiser les consommations d’énergie, un chantier de trois débuté pour passer la totalité des Terrasses du Port en éclairage LED.
Avec 10 millions de visiteurs par an [chiffres de 2019, 2020-2021 impactés par la crise sanitaire, ndlr], et 339 millions de chiffres d’affaires en 2019, Hammerson entend renforcer son ancrage territorial, déjà affirmer, avec l’accompagnement à l’insertion, l’emploi, aux associations et activités locales.
La foncière européenne a soutenu la boutique-école Skola à son démarrage ; Le Fil Rouge, une boutique-atelier de confection textile 100% marseillaise installée dans le centre commercial jusqu’à fin 2021, Frip Insertion, association marseillaise du mouvement Emmaüs et Hospitalité pour les Femmes luttant contre l’exclusion professionnelle ou encore Initiative Marseille Métropole, qui œuvre à la création d’entreprise.