L’association Marseille Capitale de la Mer, créée en 2019, a pour ambition de lancer une biennale européenne en 2024, dans le but de promouvoir le rapport qu’entretient Marseille avec le milieu maritime. Par le biais d’une tribune, elle espère fédérer le maximum d’acteurs locaux pour que la proposition puisse passer en conseil européen.
Elle avait été capitale de la Culture en 2013. Puis capitale du Sport en 2017. Avant de devenir capitale de l’Amour, en 2018. Et enfin de la gastronomie, en 2019. Cap à présent sur 2024, en vue des Jeux Olympiques qui pourraient concéder à la cité phocéenne son statut de capitale de la Mer, avec la mise en place des épreuves de voile. C’est en tout cas ce que projette l’organisation éponyme, qui s’est embarquée depuis 2019 à la conquête d’une reconnaissance territoriale.
Rassembler les forces vives du territoire
Depuis sa création, l’association, mise en place par 6 co-fondateurs, vise à pallier les manques de représentativité de la mer sur le territoire métropolitain, en rassemblant les acteurs locaux autour de projets interactifs. « Nous avons besoin de l’intelligence collective pour mettre en place des dispositifs, nous indique Patrick Fancello, l’un des co-fondateurs. Nous avons les idées, puis nous nous rapprochons de ceux qui peuvent les rendre concrètes ».
L’installation de bassins de nage sécurisés en mer, un festival de la mer annuel, une cité des arts, du sport et des métiers du monde maritime… Tels sont les projets imaginés par ces Marseillais, tous repoussés en raison de la crise sanitaire. « Nous retenterons de les mettre en place en 2022, pour le moment, nous nous concentrons sur notre 4e initiative ».
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Une biennale sportive et culturelle
Et pas des moindres, puisque l’association vient de publier une tribune dans laquelle elle évoque la création d’une biennale européenne itinérante tournée vers la mer. « Nous avons imaginé ce projet pour 2024, Marseille serait la ville qui ouvrirait le bal, avant qu’une autre ville portuaire devienne capitale européenne de la mer deux ans plus tard, explique le co-fondateur. On y organiserait des événements culturels et sportifs, des formations et des ateliers dans le but de promouvoir les savoir-faire et les talents locaux. Mais pour l’instant, nous en sommes au stade de l’idée, que nous voulons partager au plus grand nombre. Avec cette tribune, on veut prendre le pouls, voir si cela parle aux Marseillais et aux habitants de la métropole, avant d’engager le processus ».
Car pour que les faits puissent suivre l’imaginaire, les membres cherchent à ce jour à rassembler le maximum de signataires, en gage de légitimité auprès des instances gouvernementales françaises. Dans les lignes de cette tribune sont partagées les attentes du collectif.
« Marseille capitale de la Mer n’est pas une affirmation, mais une ambition »
« Il faut bien noter la nuance : avec le nom « Marseille capitale de la Mer », nous ne donnons pas une affirmation, mais nous montrons notre ambition, souligne Patrick Fancello. La volonté réside justement dans le fait que nous voulons dynamiser le secteur maritime grâce à cet événement. Si nous arrivons à montrer que c’est un projet fédérateur, grâce à la tribune, nous pourrons par la suite nous rapprocher des députés européens pour en discuter avec eux. Nous aimerions que ce soit à l’ordre du jour de la présidence française du conseil européen au 1er semestre 2022 ».
Une quarantaine d’internautes ont pour le moment signé la tribune en ligne, des personnalités issues de tous les milieux. Une manière de créer une synergie à l’échelle métropolitaine et attiser l’intérêt des pouvoirs publics en vue des Jeux Olympiques de voile qui auront lieu à Marseille.
Quel soutien local pour l’association ?
Du côté de la Mairie de Marseille, Hervé Menchon, en charge du littoral, revient sur l’hypothèse de la création d’une année consacrée au nautisme. « Quand j’ai pris mes fonctions, j’ai proposé d’accueillir 2024 avec un événement particulier, qui serait tourné sur le monde marin et tous ses acteurs, nous indique-t-il. Il faut des gens qui crient la mer, qui la filment et qui la chantent, qui ont à coeur de la célébrer autrement que de manière sportive ».
Un projet dans la continuité des thématiques annuelles qu’endosse la cité phocéenne depuis qu’elle est devenue capitale de la culture en 2013. En réponse à la proposition de l’association, l’élu affirme : « Les grands esprits se rencontrent. C’est une idée plus large qu’ils émettent, cela dépasse la question d’avoir d’une année symbole en tant que capitale de la mer et du large. La Ville de Marseille est très attachée à la liberté d’initiative des associations, mais on ne passe pas commande. Dans l’absolu, il n’y a pas de raison que je ne sois pas un soutien dans la démarche. Marseille a été fondée par des gens venus par la mer, et aujourd’hui, on a pas ce sentiment alors que nous sommes la première ville côtière de France. La solidarité des gens de la mer peut être un vecteur positif sur la ville, recoudre la fracture territoriale en créant des pôles de connaissance, en développant l’esprit de fraternité. J’attends leurs propositions ».
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