En regroupant les acheteurs et supprimant les intermédiaires, les groupements d’achats de l’association Vrac proposent des produits de qualité, bio et équitables, accessibles aux plus modestes. Le dispositif a déjà séduit dans de nombreuses villes et s’implante à Marseille, dans le quartier de La Viste (15e), en partenariat avec le bailleur social Erilia.
Lorsque l’on n’a pas d’argent, on s’oriente vers le moins cher au détriment de la qualité. C’est le constat que dressent, entre autres, le bailleur social Erilia et l’association Vrac (Vers un Réseau d’Achat en Commun). Depuis des années, cette dernière regroupe des acheteurs-bénévoles pour tenir des épiceries éphémères, supprimer les intermédiaires de la distribution et limiter les coûts superflus, comme les emballages.
Un système qui permet de proposer des produits de qualité issus de l’agriculture paysanne, biologique et équitable, à des prix accessibles pour les publics modestes, en particulier dans les quartiers prioritaires. Comme celui de La Viste, dans les quartiers Nord (15e), où ouvrira un groupement d’achats « à la fin du mois d’août », précise Géraldine Bourdin, directrice adjointe régionale chargée de la cohésion sociale pour Erilia.
Une convention de partenariat a été signée mercredi 2 juin avec le bailleur social pour offrir ce service aux habitants des ensembles immobiliers 38 La Viste, La Viste Provence et l’Eissero. Près de 1 050 logements sont concernés pour bénéficier de cette expérimentation.
« C’est la première fois qu’un bailleur s’associe avec Vrac »
La structure ouvre le dispositif dans le Sud-Est de la France pour la première fois, alors qu’elle est déjà présente à Lyon, Paris, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Rennes, Nantes, Saint-Etienne et Toulouse. C’est aussi « la première fois qu’un bailleur s’associe avec Vrac », explique Géraldine Bourdin. « Nous soutenons financièrement leur implantation», poursuit-elle, sans toutefois préciser le montant engagé.
La directrice adjointe régionale rappelle que le soutien est également humain et infrastructurel : « Nos équipes de proximité sont mises à contribution pour faire le relais avec les locataires, mener des actions en pieds d’immeubles, faire la passerelle avec les centres sociaux ».
Car dans un premier temps, il faut sensibiliser un maximum d’habitants pour qu’ils adhèrent au groupement d’achats, pour un euro symbolique, et former une partie d’entre eux à la gestion de ce futur groupement d’achats. En parallèle, il s’agit d’identifier des producteurs locaux de qualité pour l’approvisionnement.
Essaimer à Marseille
Sur ces plans précisément, le réseau de boulangeries solidaires Pain et Partage, déjà implanté dans les quartiers Nord, et la Cité de l’Agriculture ont largement entamé le travail en amont. Ils seront les partenaires et relais privilégiés de Vrac sur Marseille.
Leur objectif est d’ailleurs de lancer deux autres groupements d’achats dans le 15e arrondissement : à la cité des Aygalades et à Campagne Lévêque, avant d’essaimer dans d’autres quartiers. De son côté, Erilia compte également étendre le dispositif à d’autres secteurs de Marseille où il est implanté, ainsi qu’à d’autres villes, comme Rillieux-la-Pape, Montpellier « et éventuellement Avignon ».
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L’alimentation de qualité au service du lien social
Les bénéficiaires pourront donc devenir bénévoles et participer à la distribution des commandes dans les épiceries solidaires et éphémères qui se tiendront environ deux fois par mois dans les centres sociaux. « Ce qui les renforce en tant que lieux de socialisation. C’est ce lien social créé autour de la qualité de vie qui nous intéresse », commente Géraldine Bourdin pour Erilia. « La dynamique que ça crée est hyper importante pour nous ». Dans ce sens, des évènements et ateliers autour de la cuisine seront proposés régulièrement.
Côté pratique, l’objectif est de proposer une centaine de références de produits frais, en vrac, d’épicerie, issus au maximum de l’agriculture locale, paysanne, biologique et équitable. Les prix se veulent accessibles aux plus modestes. Notamment en évitant les marges de 30 à 40 % des magasins bio ou des moyennes et grandes surfaces.