Le chantier du 4e data center d’Interxion a débuté sur le site du Grand Port Maritime de Marseille. Le leader européen et ses partenaires ont symboliquement procédé à la pose de la première pierre de MRS4. D’une surface de 6 700 m2, l’infrastructure va intégrer une forte dimension environnementale et sera opérationnelle à l’été 2022.
Après l’inauguration officielle de MRS3 en juillet 2020, Interxion France franchit une nouvelle étape avec la construction de son quatrième centre de données à Marseille. Le chantier a commencé en début d’année sur le Grand Port Maritime de Marseille Fos, à proximité immédiate de MRS2 et de MRS3. Le déconfinement a permis d’organiser une cérémonie officielle, avec gestes barrières, en présence des partenaires institutionnels et économiques, pour symboliquement poser la première pierre de MRS4.
Comme ses voisins, MRS4 bénéficie de l’excellent emplacement géographique de Marseille au cœur de la Méditerranée. La France est le seul pays d’Europe à disposer de deux hubs majeurs d’interconnexion : un dans la capitale, l’autre dans la cité phocéenne. Ce qui lui confère une position stratégique. Avec son accès direct aux systèmes de câbles sous-marins connectés à la ville, la cité phocéenne est une véritable porte d’accès numérique entre l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie.
Un hub de classe mondiale pour attirer de nouveaux clients
C’est également le centre d’interconnexion qui connaît la plus forte croissance en Europe ces dernières années, et « dans les 10 prochaines, assure Fabrice Coquio, président d’Interxion France, leader européen de la réalisation et de l’exploitation de data centers. La création et l’agglomération de data centers dans un certain nombre de villes, dont Marseille, va exploser. On est sur des tendances à 140 % de croissance par an. Ça veut dire que l’on fait du x 10 tous les six ans. Cela ne veut pas dire x 10 en data centers et x 10 en câbles sous-marins parce qu’il y a des effets d’efficiences qui se mettent en place, mais il va falloir accompagner ce mouvement majeur ».
Le géant Disney ne s’y est pas trompé. La major hollywoodienne a déployé sa chaîne Disney+ en Europe, en passant par Marseille, et les data centers d’Interxion. « Le fait d’avoir à Marseille un hub de classe mondiale, c’est un accélérateur de la transformation numérique », poursuit le président du groupe néerlandais, qui entend faciliter l’arrivée de nouveaux clients internationaux, européens, français ou régionaux sur le territoire.
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« C’est surtout sur la partie éco-responsable qu’il y a le plus d’enjeux »
Contrairement à ses précédents data centers marseillais, qui ont pris vie dans des lieux totalement atypiques, comme une ancienne base sous-marine ou les anciens ateliers Fouré-Lagadec, pour la première fois à Marseille, Interxion construit son bâtiment.
Le petit nouveau s’étendra sur une surface 6 700 m2, avec un toit-terrasse qui comportera tous les équipements techniques. Il est imaginé sous forme de campus pour fluidifier la circulation des véhicules, et intègre une forte dimension écologique.
« Nous avons une responsabilité environnementale d’intégration d’abord dans la ville. Nous travaillons avec les services d’urbanisme de la Ville depuis plus de six ans, pour avoir des bâtiments acceptés et, je l’espère, beaux. Mais c’est surtout sur la partie éco-responsable qu’il y a le plus d’enjeux », explique Fabrice Coquio.
Le travail sur l’efficience énergétique mené depuis plus de dix ans a permis au groupe d’atteindre la neutralité carbone fin 2020 sur l’ensemble de ses infrastructures françaises en activité. Depuis 2014, Interxion achète de l’énergie verte renouvelable qu’elle réinjecte dans le réseau français. « Un data center est une entreprise du XXIe siècle. Avant d’être une usine digitale, c’est fondamentalement une usine électrique et climatique ».
Une solution innovante pour refroidir les serveurs informatiques
Un effort particulier a été mis sur le design du bâtiment, d’un point de vue environnemental. Une manière de rendre le port plus « smart », digital et connecté. « Ces data centers ont changé la physionomie du port », note Hervé Martel, président du directoire du Grand Port maritime de Marseille.
D’autre part, l‘opérateur utilisera une solution de « river cooling» pour refroidir son data-center, comme pour MRS2 et MRS3. Les conditions d’exploitation de ces installations imposent en effet de rafraîchir les serveurs informatiques.
Cette solution innovante mise au point avec l’aide technique de Dalkia Smart Building consiste à réaliser un échange de calories avec une eau douce à 15 °C en moyenne toute l’année. Une première en France.
Cette eau provient de la Galerie de la Mer, longue de 14 km, qui a été construite de 1880 à 1920 par la Société des Charbonnages des Bouches-du-Rhône pour assécher une partie de la mine de lignite de Gardanne, au nord de Marseille.
Pour développer ce procédé, Interxion a reçu le concours financier de la Région Sud à hauteur de 800 000 euros et une subvention de l’Ademe de 1,9 million d’euros.
Une fois opérationnel, MRS4 viendra renforcer l’engagement pris au niveau mondial par Digital Realty [la plateforme de data center mondiale, ndlr] visant à réduire de 68 % ses émissions directes et de 24 % ses émissions indirectes d’ici à 2030.
Dans le domaine environnemental, Interxion veut également être un acteur du territoire. Il finance le premier projet de méthodologie de compensation carbone dédié aux herbiers marins en France. Baptisée « Prométhée-Med », l’expérimentation est menée au sein du Parc national des calanques, en partenariat avec la société experte en climat Eco Act et Scheinder Electrique France.
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Passer dans le Top 5 des hubs internet mondiaux d’ici deux ans
« L’enjeu de MRS4 est de livrer un édifice de haute technologie dans des délais serrés tout en répondant aux enjeux de sécurité, de fiabilité et d’évolutivité. Toutes nos équipes s’y attèlent avec énergie », précise Bruno Bottela, président de Bouygues Bâtiment Sud-Est, partenaire d’Interxion.
Depuis 6 ans, Interxion s’est imposé comme un acteur incontournable sur le territoire, en investissant plus de 400 millions d’euros à Marseille, et générant 400 emplois directs et indirects. MRS4 devrait être opérationnel en été 2022.
Une fois achevé, ce nouveau site proposera une puissance disponible pour ses clients allant jusqu’à 13,6 mégawatts. MRS4 permettra à Interxion de fournir au total plus de 24 000 m2 d’espace équipé à ses clients à Marseille, tout en se concentrant sur un haut niveau de disponibilité. « Aujourd’hui 9ème hub Internet mondial, derrière Miami et devant Los Angeles aux États-Unis, Marseille avec Paris renforce l’attractivité de notre territoire sur la carte mondiale du numérique. MRS4 viendra soutenir ce développement, et l’ambition de passer dans le Top 5 des hubs internet mondiaux d’ici à deux ans », déclare Fabrice Coquio.
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