Avec l’OM Fondation, l’Olympique de Marseille multiplie ses engagements sociétaux depuis 2017. Le budget investi par le club pour ses actions dans la ville « a été multiplié par huit depuis 2017 », affirme Lucie Venet, directrice de la fondation, qui entend aller plus loin.

Lorsqu’une partie des supporters est entrée par effraction au centre d’entraînement le 30 janvier 2021 en commettant des dégradations, la rupture entre l’ancienne direction de l’OM et ses supporters s’est amorcée. En précisant vouloir revoir « la définition du supportérisme », l’annonce d’une « Agora OM » pour que « direction et supporters s’unissent », n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Le coup de grâce est venu d’une mise en demeure du club, menaçant de rompre sa convention avec les groupes de supporters historiques. La crise s’est alors répandue à la sphère politique et médiatique locale. Le 26 février, Pablo Longoria remplaçait Jacques-Henri Eyraud à la tête de l’OM.

Pour certains, cette crise a marqué la relation étroite et passionnelle qu’entretiennent les Marseillais avec « leur » club. D »autres, que le foot n’intéresse pas, jugent cette relation exagérée. Les urgentistes de la Timone rappellent toutefois que les résultats des olympiens ont une répercussion directe sur le nombre de cas dans leurs services.

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« Le budget a été multiplié par huit depuis 2017 »

Quoiqu’il en soit, le lien entre l’OM et la ville, au-delà du sportif, est un incontournable dans la stratégie du club. Engagement social, soutien aux clubs amateurs, au monde économique… Si Jacques-Henri Eyraud a été largement critiqué pour sa « déconnexion » avec Marseille, il est paradoxalement le président sous lequel le club a le plus investi dans la vie de la cité.

C’est ce qu’affirme Lucie Venet, directrice d’OM Fondation, l’organe au service de l’engagement sociétal de l’Olympique de Marseille, créé après le rachat par Frank McCourt en 2016. Elle qui travaille au club depuis 17 ans a « vu l’évolution de cet engagement, même s’il date depuis longtemps avec OM Attitude lancé en 2000 ou le fonds de dotation en 2010 ».

D’abord concentré sur des projets sociaux et caritatifs pour les enfants malades et défavorisés, avec une ambition et des moyens « limités, nous avons largement élargi le champs d’actions du club à Marseille », poursuit-elle. « Le budget a été multiplié par huit depuis 2017 », précise la directrice, sans toutefois dévoiler le total alloué au fonctionnement d’OM Fondation.

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Lucie Venet, directrice de l’OM Fondation

L’engagement social face aux ambitions sportives

Des « réalisations de rêve » pour les enfants malades à l’accueil de femmes victimes de violences conjugales, en passant par les partenariats avec l’École de la 2e Chance, l’Adie (aides aux micro-entrepreneurs), les projets à l’accès à l’emploi, le soutien aux entrepreneurs, et prochainement des dons de matériel scolaire au Burkina Faso… La multiplication des engagements de l’OM est bien visible.

Mais va-t-elle prendre du plomb dans l’aile alors que Pablo Longoria a promis de « remettre le football au centre du projet » ? « C’est tout le contraire », affirme le jeune président, alors qu’un mercato ambitieux (et coûteux) est engagé. « Nous sommes un club très lié à la ville. On a un objectif de responsabilité sociale, même s’il faut aussi remettre le football au centre du projet. Dans le monde et la situation actuels, jamais ce ne sera mis en doute », martèle-t-il.

Mais les crises sanitaire et économique sont également à prendre en compte. L’OM, déjà en indélicatesse financière, est privé d’une partie de ses revenus (les entrées au stade). Sans compter l’insécurité qui règne sur les droits télévisés des clubs français après la faillite du diffuseur Médiapro. Dans cette situation, investir sur le sportif pourrait signifier un désengagement sur d’autres plans, comme les œuvres sociales. Mais Pablo Longoria n’en démord pas et assure que la situation financière de l’OM n’est pas « critique […] car nous avons un propriétaire très solide ».

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Pablo Longoria, président de l’OM

Fondation et communication

La directrice de l’OM Fondation avance même un « engagement croissant du club » pour assumer « sa responsabilité sociale forte auprès de la communauté locale. L’OM occupe une place très singulière à Marseille. On est un club de foot avant tout mais on a une réelle responsabilité ».

Notamment face à « l’engouement et la notoriété » qui engagent la maison olympienne. Lucie Venet ne conteste pas l’enjeu de communication de ces actions. « Oui, comme tout acteur avec une telle notoriété. Mais notre positionnement est différent. Modeste. On veut faire, avant de faire savoir. On communique sur du concret », défend-elle. D’autant que si l’engagement social du club sert son image « la puissance médiatique est un des leviers qui sert notre engagement social ».

Une puissance médiatique liée également aux réussites sportives, et sur lesquelles « on capitalise pour les actions de l’OM fondation. Mais nos engagements ne sont pas liés aux résultats sportifs », rassure-t-elle, alors que l’équipe peine un peu à convaincre sur les pelouses ces dernières années. Mais hors des terrains, les atouts sportifs, humains et matériels, sont autant de leviers « non financiers » qui soutiennent les actions sociales du club. « L’engagement des joueurs, l’expertise des collaborateurs, les infrastructures sont mis a contribution en permanence », rappelle la directrice de l’OM Fondation.

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