L’Olympique de Marseille annonce la création d’une « Agora OM » pour « impulser un nouveau mode de supportérisme » et menace de rompre la convention du club avec les groupes de supporters. Des dispositions qui ont provoqué la colère de nombreux supporters et celle de la classe politique locale. La Ville de Marseille souhaite impulser une médiation avec l’État entre le club et ses supporters.

Il y a deux semaines, alors que certains supporters entraient par effraction au centre d’entraînement de l’Olympique de Marseille, la classe politique condamnait fermement ces excès de violence. Aujourd’hui, c’est une immense majorité d’élus locaux qui se joignent aux supporters, en particuliers les groupes, face à l’annonce du club de créer une « Agora OM ».

Cette initiative, « qui sera officiellement lancée au début du mois de mars », selon le communiqué de l’OM, prendra la forme de « groupes de travail, de plateformes d’échange d’idées et d’appels à projets pour que direction et supporters s’unissent dans la définition du supportérisme ».

Un projet qui « doit permettre à toutes celles et ceux qui aiment l’OM de s’investir pleinement pour créer et impulser un nouveau mode de supportérisme au sein de l’Institution OM ».

Une menace pour l’avenir des groupes de supporters ?

« Impulser un nouveau mode de supportérisme » à Marseille signifie-t-il la fin des groupes ? Ces associations de supporters font la renommée mondiale des virages du Vélodrome et sont les pionniers du mouvement Ultra en France depuis les années 1980. Cette crainte est confortée par une seconde information : une lettre de mise en demeure à l’adresse des groupes, évoquant la potentielle résiliation de la convention qui les lie au club.

De très nombreux supporters ont réagi à cette annonce, enflammant la toile et les réseaux sociaux. Ils considèrent ces positions de l’institution comme des menaces pour le football populaire, cher à Marseille. Beaucoup y voient un « plan Leproux » dans la cité phocéenne. Du nom de l’ancien président du PSG, ces actions lancées en 2010 suite à la mort d’un supporter autour du Parc des Princes ont entraîné la disparition de certains groupes ultras de la capitale, et la dispersion des supporters les plus actifs dans le stade via l’attribution aléatoire des places.

Union sacrée de la classe politique derrière les supporters

Du maire PS de Marseille, Benoît Payan, à la présidente LR de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, quasiment toute la classe politique marseillaise est montée au créneau. Ils voient d’un mauvais œil la création de cette Agora OM.

Samia Ghali souhaite une médiation avec la Ville et l’État

Une des premières à réagir : l’adjointe aux grands événements et ancienne sénatrice Samia Ghali. Elle considère ce projet comme « une dissolution déguisée des clubs de supporters ».

Cette dernière a d’ailleurs écrit une lettre au nom de la Ville de Marseille destinée à alerter la ministre des sports, Roxana Maracineanu. Elle l’invite à prendre part à ses côtés à une médiation entre les supporters marseillais et le club.

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