Le Varois Jean-Laurent Félizia conduira la liste du « Rassemblement écologiste et social » pour les élections régionales des 20 et 27 juin. Une union verte et des forces progressistes, sans les Insoumis, ni les collectifs citoyens.
La justice sociale, économique et environnementale. Tel est le pilier autour duquel se construit le projet du « Rassemblement écologiste et social », en vue des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, organisées les 20 et 27 juin prochain.
Cette liste d’union réunit sous la même bannière Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), Cap Ecologie, le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF), Génération.s, le Parti radical de gauche (PRG) et Place publique. Elle sera conduite par l’écologiste Jean-Laurent Félizia (EELV) qui affrontera le président (LR) sortant Renaud Muselier, Thierry Mariani pour le Rassemblement national et Sophie Cluzel (LREM).
Après les remous à droite depuis le début de la semaine, la secrétaire d’État aux personnes handicapées a annoncé qu’elle sera bien la tête de liste du parti présidentiel.
« Une opportunité pour porter une liste de progrès »
Vendredi 7 mai, les représentants du « Rassemblement écologiste et social » ont présenté les candidats qui concourront donc dans les six départements avec l’objectif de revenir dans l’hémicycle régional où ils ne siègent plus depuis 2015.
La confusion à droite offre « une opportunité pour porter une liste de progrès, déclare Anthony Gonçalves. Membre du PCF13, l’oncologue considère qu’il « y a urgence à faire face à la droite et l’extrême droite ». « Nous allons créer les conditions d’une région durable et solidaire », avance Nathalie Morand (EELV).
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Parmi les priorités, « mettre le paquet » sur la santé, avec la formation de parrains médicaux. « La Région est aussi un outil majeur pour lutter contre les déserts médicaux », avance Anthony Gonçalves, tout en s’engageant à la création de centres de santé. Œuvrer pour « soutenir et impulser une dynamique culturelle, pour soutenir le secteur et former la jeunesse aux métiers de l’art et de la culture », figure aussi dans le projet.
Comme la mobilité, avec « la carte Zou » pour les jeunes à 15 euros, espère Capucine Edou, membre de Génération.s. Dans ce domaine, Thomas Roller, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste varois, veut être « un facilitateur pour aider à la mobilité du quotidien », en investissant dans des transports plus verts, mais aussi « avec un meilleur maillage du territoire et de solutions d’intermodalités ». Ils prônent également un « tourisme solidaire » et non « bling-bling ».
« Nous voulons que les écologistes incarnent cette dynamique »
Si les grands axes seront développés au cours de la campagne, les forces progressistes et écologistes veulent « construire une Région qui soutient au quotidien, qui accompagne et protège en prenant compte les spécificités », ambitionne Thomas Roller, misant sur « une unité régionale » qui s’est construite « pas à pas pour être solide », poursuit Nathalie Morand. Tous l’admettent, « le rassemblement n’a pas été simple », et s’ils se défendent d’être « un alignement de logos », cette coalition, constituée uniquement de formations politiques, en a pourtant la forme.
Place publique qui a décidé de soutenir « en conscience », et en accord avec la direction nationale, regrette que « les contours de ce rassemblement ne correspondent pas à l’union la plus large possible que nous nous sommes efforcés de contribuer à construire ». En effet, la France Insoumise et la Gauche républicaine et socialiste (GRS) n’ont pas été admises dans ce périmètre politique. « Il y a des velléités qui ne peuvent être satisfaites, ne serait-ce que pour un équilibre. Il y a une difficulté au fait que LFI nous rejoigne, mais nous ne sommes pas ennemis de la France insoumise. Il y a des choses qui n’ont pas pu marcher, on peut le déplorer, mais aujourd’hui on avance », justifie Jean-Laurent Félizia. « Nous voulons que les écologistes incarnent cette dynamique. C’est l’écologie qui nous rassemble », renchérit Nathalie Morand, sa porte-parole de campagne.
Evincés également, les collectifs citoyens signataires de l’appel « Il est temps ». Il marquait la volonté de proposer une liste unique de la gauche, des écologistes et des citoyens, appelant le « Pôle écologiste » et EELV à rejoindre cette démarche unitaire inédite.
« L’union ne peut se bâtir sur des exclusions et des décisions unilatérales. L’union ne peut se faire à la faveur de négociations d’appareils, déplore le collectif Mad Mars, mis au banc. Nous pensions que ces logiques comptables étaient dépassées. Mad Mars reste persuadé que seule l’alliance entre les partis politiques et les mouvements citoyens est de nature à oxygéner la politique ». Face à la menace des extrêmes, le collectif, cheville ouvrière du Printemps marseillais, appelle toutefois à voter pour les listes progressistes qui seront présentées.
Une liste autonome LFI ?
Alors que Jean-Luc Mélenchon est à Marseille ce samedi 8 mai pour participer à la commémoration de la victoire du 8 mai 1945 Porte d’Aix, les Insoumis continuent de travailler au rassemblement des forces de gauche et des citoyens. Les insoumis pourraient constituer leurs propres listes pour les régionales.
Le Parti communiste continue aussi d’œuvrer, jusqu’à la date de dépôt des listes, le 17 mai, « pour un rassemblement le plus large possible, y compris avec la France insoumise, sans exclusive, incluant toutes les forces disponibles pour battre la droite, écarter le danger de l’extrême droite et construire les politiques publiques ambitieuses de progrès contre la domination du capital en prolongement des luttes dont les habitants de notre région ont tant besoin pour sortir de la crise et envisager un avenir meilleur ».