La start-up marseillaise Ballons & Co souhaite faire de l’insertion sociale en produisant des ballons de foot aux normes Fifa grâce au recyclage de ballons usagés. Une première production devrait être prête pour la fin de l’année.
« Aujourd’hui, les ballons de foot, ce n’est que du plastique non réparable, non recyclable et produit pour la majorité en Chine, en Inde ou au Pakistan. Plus aucun ballon n’est produit en Europe », remarque Jean-Baptiste de Tourris, le co-fondateur de Ballons & Co. C’est en partant de ce constat que les deux fondateurs de Ballons & Co, Agathe Delouvrier et Jean-Baptiste De Tourris ont eu envie de créer des ballons de foot made in France, fabriqués à partir de matériaux plus responsables, tout en y intégrant une dimension sociale par le biais de l’insertion. « Les performances seront similaires aux ballons fabriqués en plastique », assurent les jeunes patrons.
« Si on devait choisir une motivation première sur le projet, c’est de travailler sur l’insertion, de trouver des organisations qui permettent à des gens de trouver du travail. Je trouve que c’est injuste que des personnes n’aient pas de travail », précise le gérant. L’entreprise espère recruter des personnes au RSA en chômage longue durée et des jeunes avec ou sans qualification.
95 % de matières recyclées
Si, dans un premier temps, la start-up a une portée sociale, elle se veut également innovante à travers son volet protection de l’environnement. La majorité des ballons traditionnels sont composés à 100% de matières pétrosourcées et ne sont jamais recyclés ou réparés. « Les nôtres seront à 95 % issus de matières recyclées », précise Jean-Baptiste.
Ballons & Co récupère d’abord les vessies des ballons jetés, c’est-à-dire les chambres à air permettant de gonfler ceux-ci. « Quand un ballon est crevé, on ne sait pas le réparer donc on le met à la poubelle. Nous, on va savoir ouvrir le ballon, savoir récupérer la vessie puis la réparer et ensuite la réutiliser dans un nouveau ballon en cuir ».
Le cuir pour la confection de leurs produits provient de sièges d’avion ou de voiture récupérés par une ONG basée en Afrique (Kenya, Zambie et Ghana). Cet organisme recycle ensuite cette matière en octogones qui n’a plus qu’à être cousue autour de la vessie chez Inter-Made, un atelier d’insertion à la friche de la Belle-de-Mai (3e). « On revient 50 ans en arrière avec des ballons en cuir mais ils seront plus respectueux de l’environnement et respecteront les normes Fifa, même si le ressenti sera très légèrement différent », assure le gérant.
Les premiers ballons pour Noël
« Ce mois-ci, on met en place une cagnotte participative en ligne et on lancera une première mini-série de production pour faire 200 à 300 ballons pour Noël, précise Jean-Baptiste. On devrait avoir deux gammes de ballons réparables, une cousue à la machine et une autre 100 % cousue-main qui sera garantie à vie », ajoute-t-il.
La plus grosse crainte des deux associés aujourd’hui reste le prix. Celui-ci peut faire « peur », puisque le ballon cousu par la machine coûtera entre 40 et 50 euros, et celui cousu à la main entre 90 et 100 euros. « On vise un public sensible à l’écologie et à la production locale. Le prix peut sembler haut mais, maintenant, on a beaucoup de signaux qui nous montrent que les personnes sont de plus en plus sensibles à l’écologie et à la fabrique en France », se rassure t-il.
En attendant, Ballons & Co espère commercialiser officiellement ses ballons pour le premier trimestre 2022.