Un cheminement piéton et cycliste continu entre les plages de Marseille et Aubagne, le long de l’Huveaune, restauré écologiquement : c’est le projet de la grande « voie verte » porté par la Métropole Aix-Marseille-Provence. Pour l’heure, le premier tronçon, revu à la baisse, doit relier Borély à Saint-Loup (10e) d’ici 2025.
L’opération d’aménagement des berges de l’Huveaune, des plages du Prado jusqu’à Saint-Loup, sera « livrée en 2025 », annonce Lionel Royer-Perreaut, président de la Soleam. La société publique locale d’aménagement a été mandatée par la Métropole Aix-Marseille-Provence en 2019 pour concevoir et réaliser ce grand projet de « voie verte » le long du fleuve, qui prend sa source dans le massif de la Sainte-
Dédiée aux piétons et cyclistes, elle prévoit de créer une véritable continuité de cheminement doux le long du fleuve, en reprenant les aménagements déjà existants (revêtements, signalétique) et en réalisant les tronçons non aménagés. Face aux potentiels « conflits d’usages » entre les vélos et les marcheurs, le président de la Soleam a « demandé des voies séparées, au maximum, car certains sites ne permettront peut-être pas de le faire ».
La renaturation des berges et la restauration écologique du cours d’eau sont également prévues, comme l’a rappelé Didier Réault, vice-président de la Métropole délégué à la mer, au littoral, au cycle de l’eau, présent également ce vendredi matin sur les berges du fleuve à Borély pour la présentation de ce projet.
Un coût global estimé à 15 millions d’euros
La voie verte doit relier, à terme, les plages de Marseille à Aubagne. « Et même aller plus haut encore, dans un second temps », espère la présidente (LR) de la Métropole, Martine Vassal, qui avait aussi fait le déplacement.
Pourtant, pour l’heure, le premier tronçon en projet a été réduit de 6,5 kilomètres. Il devait initialement atteindre Saint-Menet, comme annoncé par la Soleam en 2019. Dans le même temps, sa livraison a été repoussée d’un an (prévue en 2024 à l’origine). « Rien n’est simple », sur ce projet, fait valoir Lionel Royer-Perreaut. « En particulier sur la question des acquisitions foncières, qui doivent être finalisées en 2023. Année à laquelle nous devons lancer les travaux », précise-t-il.
Les aménagements devraient coûter aux alentours de 10 millions d’euros hors taxe. En comprenant les acquisitions foncières, le projet global est estimé à « 15 millions d’euros », explique le président de la Soleam.
L’Huveaune doit retrouver son lit jusqu’aux plages du Prado
Actuellement, l’Huveaune est détournée au niveau du barrage Pugette (Sainte-Marguerite) pour être rejetée à hauteur de la calanque de Cortiou. Le dernier kilomètre du cours d’eau urbain, qui se jette aux plages du Prado, ne reçoit aucun débit d’eau douce. Excepté lors d’épisodes pluvieux importants, quand le fleuve ne peut plus être contenu, le barrage s’ouvre provoquant parfois des pollutions sur le littoral marseillais.
Parallèlement au chantier de voie verte, Didier Réault explique qu’une restauration écologique de l’Huveaune doit être menée par la Métropole. Le projet prévoit à terme de relâcher le cours d’eau dans son lit initial jusqu’aux plages. « Certainement en débit partiel dans un premier temps. 30 à 35 millions d’euros sont consacrés par la collectivité pour redonner une santé écologique à l’Huveaune », précise le vice-président de la Métropole.
Remise en eau de certaines portions, renaturation, actions sur la biodiversité… « Le cap fixé pour l’ensemble des interventions est 2027. Mais les premières seront réalisées avant les JO 2024 », assure Didier Réault.
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