Inscrit dans le cadre du programme de renouvellement urbain, le chantier de la « plaine des sports et des loisirs » dans le quartier de La Busserine devrait débuter cet été. Une partie du bâtiment J6, vidée de ses locataires, va être déconstruit pour créer une percée s’ouvrant directement sur ce nouvel espace.
Le terrain est encore en friche. Situé à La Busserine (14e), en bordure de la L2 et à deux pas du centre social l’Agora, cet espace de deux hectares va prochainement être transformé en « plaine des sports et des loisirs ».
Imaginée par l’agence marseillaise NAOM (Nouveaux Architectes of Marseille), la zone sera aménagée autour d’un îlot central en forme d’ellipse. Un « cœur ludique » teinté de couleurs au sein duquel des jeux pour enfants et des gradins verront le jour.
Mais aussi un parc paysager, des espaces verts, un espace glisse avec un skate park et trottinettes, un jardin partagé, un terrain de basket, des agrès pour la pratique du sport et une tyrolienne.
Des cheminements doux avec entre autres une piste cyclable le long de l’avenue Salvador-Allende, et un accès pour les personnes à mobilité réduite sont également prévus.
Une percée de 50 mètres dans l’immeuble J6
7,6 millions d’euros de financement sont alloués à la réalisation du parc, pour lequel des participations de l’Agence nationale de renouvellement urbain (Anru) et des subventions sont attendues. Cet aménagement s’inscrit, en effet, dans le grand plan de renouvellement Urbain du Grand Est Barthélémy, débuté en 2014. Date qui marque également le coup d’envoi du vaste chantier de la L2.
Le projet de requalification du quartier de La Busserine prévoit également la déconstruction d’une partie du bâtiment J6. Cela représente une cinquantaine de logements, désormais vacants, leurs habitants ayant été relogés.
L’objectif est de créer une percée de 50 mètres dans cette barre d’immeuble pour désenclaver le quartier et ouvrir directement sur ce nouvel espace de loisirs, autour duquel sera créé un chemin pour relier le parvis du boulevard Mattéi au haut de la L2.
Le chantier de démolition doit débuter au mois de juin pour une durée de travaux d’un mois. Dans le même temps, le centre social l’Agora va également faire l’objet de travaux de « retournement ». Il s’agit de (re)créer son entrée côté Place de la gare, qui a été entièrement rénovée. Coût de l’opération : 500 000 euros, dont 250 000 euros de subventions de l’Anru.
À l’occasion d’une visite de terrain du maire de Marseille, hier matin, accompagné de plusieurs élus de sa majorité, les habitants ont soulevé quelques points concernant l’usage du parc.
L’éclairage, le gardiennage, la sécurisation des espaces, ou encore l’entretien… sont encore à définir. Les associations réunies sous le sceau du Groupe de veille de La Busserine souhaitent être associées aux réunions de chantier pour suivre les avancées des aménagements et poursuivre un travail collectif avec la Ville de Marseille pour éviter que le parc ne se transforme un lieu de deal.
Des solutions à trouver face aux nuisances
Pour Samia Ghali, présente sur place, cette crainte est justifiée. Mais la maire adjointe en charge de la stratégie municipale sur les projets structurants de la ville, pour l’égalité et l’équité des territoires, de la relation avec lʼAgence Nationale de Rénovation Urbaine portera une attention particulière, confirmant la volonté de concertation avec les citoyens. « C’est vous qui allez vivre cet équipement au quotidien ». Impliquée dans ce projet de rénovation dès ses débuts, elle a insisté pour que sur la plaine des sports et des loisirs soient réservés des aires de pique-nique avec l’installation de barbecues fixes.
Par ailleurs, Jean-Michel, un habitant du quartier, a mis en avant un problème de nuisances. « Il existe de trémies aérauliques [une ouverture dans le toit du tunnel, ndlr], de 70 mètres de long à ciel ouvert, avec la L2 en-dessous. C’est une importante source de pollution. Les concepteurs de la L2 assurent que c’est impossible de couvrir, mais je n’y crois pas », explique ce spécialiste du BTP et membre du groupe de veille de La Busserine. Reste que ce dispositif est obligatoire en cas de risque d’incendie.
En l’absence d’expert sur place pour apporter les réponses, Benoît Payan s’est engagé à les obtenir. Si la solution à ce problème relève uniquement d’une question d’ordre financier, une fois encore, le maire de Marseille réitère sa volonté de tout mettre en œuvre pour défendre les projets marseillais en allant décrocher des fonds « avec les dents ».
123 seront d’ailleurs présentés ce jeudi 22 avril à l’occasion d’un comité national d’engagement de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine. Cette instance unique examine et valide des projets de renouvellement urbain présentés par les collectivités. Plusieurs centaines de millions d’euros sont en jeu pour la deuxième ville de France.
[A lire notre reportage à La Busserine ici]