Avec Carbon Blue, l’entrepreneur Stéphane Testa propose un accompagnement pour les porteurs de projets dans le domaine du recyclage plastique. Son atelier à Gémenos accueillera bientôt des scolaires pour les sensibiliser et former les plus jeunes aux nouveaux métiers du recyclage. Prochaine étape à Marseille.
Il y a 3 ans, Stéphane Testa a fondé Carbon Blue, dont l’objectif est de proposer un site d’accueil et de développement pour les porteurs de projets travaillant dans le domaine du recyclage plastique. « Nous souhaitons traiter la problématique du plastique recyclé de manière artisanale et en circuit-court. C’est un projet humain, générateur d’économie et de travail pour les menuisiers de demain », explique le fondateur.
Le plastique est au cœur des priorités de cet entrepreneur et de sa famille depuis de nombreuses années. « Mon arrière-grand-père est arrivé d’Italie en France en 1940. Il a commencé à travailler dans le bois avant de basculer dans le plastique. Dans les années 80, mon père a repris l’activité en s’axant sur une démarche de recyclage avec MP Industries », nous raconte Stéphane Testa.
Basé à Gardanne, MP Industries traite près de 300 tonnes de plastiques par an qui servent ensuite à la fabrication de mobilier urbain. « Mais nous souhaitions créer quelque chose de plus proche des gens, plus artisanal, au cœur des villes et capable de proposer des solutions de recyclage plastique utile au bien commun. C’est de cette idée qu’est né le projet Carbon Blue avec l’envie non pas de créer une grande société mais plusieurs ateliers à travers la France capables de créer de l’emploi et des produits de qualité », explique-t-il.
Premier atelier Carbon Blue à Gémenos
En septembre 2020, un premier atelier de 300 m2 a ainsi vu le jour dans la petite zone d’activités de la vallée de Saint-Pons, près de Gémenos. On y retrouve le matériel nécessaire à la récupération des plastiques usagers ainsi qu’à leur broyage. Ils sont ensuite transformés en plaques puis découpés pour devenir « des objets de haute qualité. L’ingénieur Laurent Perrin y est installé. Il est en train de mettre au point les machines. Des designers travaillent également sur les prochaines gammes de produits qui seront bientôt commercialisées », continue Stéphane Testa.
Ce projet fonctionne sur un système de franchise afin que n’importe quel créateur puisse devenir propriétaire d’un atelier et bénéficier de l’accompagnement de Carbon Blue. « Il suffit de nous contacter et d’être motivé. De se dire « Moi, je peux utiliser une matière sous-exploitée et en faire des produits finis, de qualité » », explique-t-il.
Éducation des plus jeunes et formation « aux voies d’avenir »
Avec cet atelier, Stéphane Testa espère aussi pouvoir mettre en place un aspect éducatif afin de sensibiliser les plus jeunes à la collecte et au recyclage des déchets. Un partenariat pourrait prochainement être noué avec des écoles de la région comme celle de la Valbarelle (11e) à Marseille.
« Tout d’abord, nous viendrons en classe expliquer aux enfants ce qu’est le recyclage. Puis nous leur demanderons de commencer à collecter des bouchons. Ils pourront ensuite amener leurs bouchons à l’atelier et les voir transformés en plaques puis en objets », énumère le fondateur. Un deuxième aspect formation permettra aux jeunes de venir se former « aux voies d’avenir, à ces nouveaux métiers de menuisier à base de plastique recyclé », ajoute-t-il.
Un deuxième atelier à Marseille en collaboration avec la CMA CGM
Le fondateur de Carbon Blue a déjà fait appel à plusieurs industriels basés à proximité pour récupérer leurs déchets plastiques, comme Décathlon situé à Bouc-Bel-Air. Toutes leurs palettes plastiques en fin de vie seront bientôt « surcyclées »: « Nos designers sont en train de travailler sur des lampes faites à partir de ces palettes. Le Décathlon de Caen serait aussi intéressé pour travailler avec nous. À terme, ces produits surcyclés pourraient être revendus chez leurs fournisseurs », prévoit-il. Dans un deuxième temps, les particuliers pourront eux aussi venir déposer leurs déchets plastiques.
Avant l’été, Stéphane Testa espère pouvoir sortir ses premiers produits finis. « Un deuxième atelier devrait aussi voir le jour dans les mois à venir sur Marseille, en collaboration avec la CMA CGM. Nous sommes en réflexion pour l’implanter dans le quartier du marché aux Puces, près de l’entrepôt d’ICI Marseille », nous confie le fondateur.
Ensuite, Carbon Blue prévoit de s’implanter à Cannes puis Arles pour atteindre, dans les 5 prochaines années, une centaine d’ateliers à travers la France. « Chacun pourra récupérer près de 30 tonnes de plastique par an et créer 1 000 plaques en employant localement au moins deux personnes », précise Stéphane Testa.
Enfin, l’implantation d’ateliers nomades aménagés dans des containers est en discussion : « Nous souhaitons passer des accords avec des villes pour pouvoir y installer nos ateliers nomades, rencontrer les gens, leur faire découvrir le métier et aussi révéler de nouveaux entrepreneurs », conclut le fondateur.
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