Le square de la place Labadié, dans le quartier du Chapitre (1er), a rouvert ses portes au grand public après des années de fermeture justifiée par l’insécurité. La mairie de secteur lancera prochainement une consultation publique pour réaménager le jardin dans une démarche d’apaisement.
La mairie des 1-7 à Marseille a décidé de renforcer sa brigade dédiée aux parcs et jardins « de 4 vacataires » annonçait l’adjoint Philippe Cahn, lors du conseil de secteur ce mardi 30 mars. Ils viendront en renfort pour les missions d’ouverture, de fermeture et de nettoyage des espaces publics. Ainsi, certains squares qui étaient jusqu’alors fermés rouvrent leurs grilles.
C’est le cas du square Bertie-Albrecht au pied de l’Abbaye Saint-Victor, comme nous vous l’expliquions ici. Mais aussi celui de la place Labadié, dans le quartier du Chapitre (1er). Ils sont désormais ouverts tous les jours de 9 h à 20 h l’été, et jusqu’à 19 h l’hiver.
« On s’en félicite », réagit Jacques-Antoine Mathiou, de l’association le Jardin de la Rotonde. Cette dernière, parmi d’autres organisations, a un accès au square Labadié tous les dimanches depuis des années pour cultiver des plantes dans des bacs de compostage. « Pour moi, c’est rentrer dans une situation normale. C’était aberrant qu’un square public soit fermé depuis tout ce temps. Quel que soit le quartier, chaud ou pas ».
La question de l’insécurité
En effet, ce petit parc était fermé « depuis la fin des années 1990, car il était très mal fréquenté », raconte Olivier Mouren, ancien président du CIQ du quartier Chapitre-Réformés, membre du G.L.A.P. (Du Gymnase à Longchamp – Arts et Patrimoine) et de la jeune association « Voix au Chapître ». « Il y a une forte concentration de personnes en grande difficulté sociale dans le secteur, qui compte plusieurs dizaines d’associations spécialisées ».
Les deux principales problématiques qui semblent avoir perturbé les usages du square Labadié concernent la prostitution et la toxicomanie. Il était fréquent de trouver « des seringues et les préservatifs » dans le parc, d’après Jacques-Antoine Mathiou. « La fermeture n’a pas permis d’éloigner la délinquance et la prostitution ».
Débétonner, installer au moins quatre bancs, rajouter des plantes, créer des jeux d’enfants…
Pour lui, l’apaisement du site passe par son aménagement. Car pour l’heure, 80 % de la surface du square est bétonnée, il ne compte ni banc, ni jeux, ni mobilier urbain. « On ne choisit pas qui doit venir ou non dans le parc, mais on peut choisir ses usages », explique le président du Jardin de la Rotonde. Bancs pour les personnes âgées, jeux d’enfants pour les familles, piétonnisation de la zone… Cela permettrait selon lui « que tous les publics viennent, s’approprient le lieu, et que la sécurité revienne ainsi naturellement ».
« Je suis tout à fait d’accord », répond Étienne Tabbagh, adjoint de secteur très impliqué sur la question de la place Labadié. « L’occupation du site par tous les publics désincitera les autres usages, très problématiques ». D’après l’élu, la mairie des 1-7 a l’intention de réaménager le square. Elle doit lancer une concertation au plus vite. « Nous devions rassembler tous les acteurs locaux en avril pour définir les usages. Mais on doit décaler un peu avec le reconfinement ».
Débétonner, installer au moins quatre bancs, rajouter des plantes, créer des jeux d’enfants… « C’est notre volonté », poursuit-il. Pour les équipements et le mobilier urbain, la mairie de secteur pourrait les financer et les réaliser. « Pour la dalle de béton, tout dépend de ce qui est décidé. On pourrait devoir passer par la Métropole ». Tout en restant prudent, l’élu évoque l’été 2021 pour les premiers aménagements.