Le MauMa, pour musée d’art urbain à Marseille, est en train de voir le jour dans les 2e et 15e arrondissements. L’objectif : créer un parcours artistique, visible par tous, en fédérant des street-artists locaux et internationaux. Les 20 premières œuvres devraient voir le jour en fin d’année.
Marseille, ville d’expression. Et pas uniquement par la parole. Depuis plusieurs années les street-artists essaiment leurs créations dans différents quartiers de la cité phocéenne. Qu’ils se concentrent sur le Cours Julien ou le Panier, cette année, ils seront mis à l’honneur grâce à un nouveau projet d’ampleur : le MauMA. « Un acronyme en clin d’oeil au Museum de New York », souligne Aurélie Masset, artiste marseillaise et directrice du collectif Méta 2.
Le Musée d’Art Urbain à MArseille est imaginé comme un parcours reliant les œuvres d’art visuel et d’art urbain sur le territoire de l’arrière-port marseillais. Porté par Méta 2, pôle de création artistique basé à Saint-Mauront, et Marseille Solutions, structure de développement de projets à impact de l’économie sociale et solidaire, il rassemble déjà de nombreux acteurs grâce à l’implication de différents partenaires : Cap au Nord, les Apprentis d’Auteuil, Impact Jeunes et Profil.
À moyen-terme, le MauMA ambitionne de faire des 2e, 3e, 14e et 15e arrondissements, des spots de l’art urbain afin d’y développer l’attractivité économique et fédérer leurs habitants autour d’une même dynamique.
6 années de créations artistiques
Le projet a su s’inspirer de nombreuses autres villes à travers le monde : de Miami et son Wynwood Walls, à Lisboa et la Galeria Arte urbana, en passant par Paris, dévoilant son street art tour dans le 13e arrondissement, Marseille tend à s’inscrire dans la liste des pôles de référence en matière d’art urbain.
« Nous ciblons une zone qui a déjà une forte concentration d’industries créatives comme la Friche, les théâtres, cinéma, musées… explique Aurélie. Il y a d’ailleurs dans ces quartiers des fresques existantes, comme à Felix Pyat, au niveau du parc Bellevue, où deux fleurs colorent l’un des bâtiments de la cité, et dans le quartier de la Cabucelle, dans le 15e arrondissement. Nous avons un vivier de talents locaux qui sera mis à contribution dans ce parcours ».
Revaloriser les quartiers et « développer l’attractivité économique »
Ce cheminement artistique vise, au cours des six prochaines années, à déployer des œuvres uniques dans les espaces publics, en habillant les bâtiments et équipements du territoire comme les sites en friche, les murs, les nouveaux aménagements et habitats. Un vaste chantier auquel vont aussi participer un tissu d’entrepreneurs locaux.
« Notre participation au projet relève d’une volonté de développer l’attractivité économique du territoire, nous indique Camille Mandel, responsable du développement pour Cap au Nord. Il y a quelques jours, le webinaire organisé pour la présentation du MauMA a déjà intéressé plusieurs entreprises qui souhaitent s’investir dans le projet. Leur implication se fera par du mécénat de compétence ou en nature, en proposant des outils et services au bon fonctionnement de la réalisation artistique. C’est important pour les entrepreneurs du territoire de se rassembler autour d’une telle initiative, qui sera vectrice d’image positive pour Marseille grâce à la revalorisation de certains de ses quartiers ».
20 premières œuvres en fin d’année
Afin de rassembler les artistes, les organisateurs envisagent de lancer un appel à projets en septembre 2021 afin d’ouvrir la voie à d’autres créateurs, qu’ils soient locaux ou étrangers. « En cours d’année, nous allons également proposer des ateliers de création et de réflexion avec les Marseillais, dans la même veine que ce que nous avons fait pendant le Tour des Possibles, dans le cadre de Manifesta, souligne Camille Chapuis, de Marseille Solutions. Une levée de fonds a également commencé. Nous cherchons à atteindre 500 000 euros sur trois ans pour développer les créations. L’objectif est d’associer les habitants, les élus, les salariés et les chefs d’entreprises dans une démarche d’inclusion sociale ».
Pour le moment, si la première brique est posée, un plan d’action est en cours d’élaboration avec le consortium d’acteurs pour pérenniser le projet et même l’étendre jusqu’à l’Estaque. L’année prochaine, des podcasts devraient être lancés pour mettre en lumière le parcours, ainsi qu’une application qui verra le jour une fois le projet bien avancé. Une aventure de longue haleine qui débutera au 3e trimestre 2021, avec la création d’une vingtaine d’œuvres.