La Ville de Marseille lance une étude de préfiguration du Budget participatif marseillais (BPM) en vue de son expérimentation dès 2021. L’opposition municipale questionne la pertinence de ce dispositif, qui doit donner du sens à la participation citoyenne.
« Ce n’est pas un gadget », nous lançait en interview le maire de Marseille, Benoît Payan, à propos des budgets participatifs, une des promesses de campagne du Printemps marseillais. « C’est une question suffisamment sérieuse pour qu’on prenne le temps », poursuivait-il.
Toutefois, le Conseil municipal a voté ce lundi 8 février le lancement d’une « étude de préfiguration du Budget Participatif Marseillais (BPM) en vue de son expérimentation dès 2021 », sous la houlette de l’adjoint aux finances, Joël Canicave.
La majorité municipale semble donc se conformer au calendrier annoncé fin 2020. Elle répond aussi aux fortes attentes en termes de démocratie locale, alors que l’inversion des rôles entre Michèle Rubirola et Benoît Payan a soulevé des questions au sein de la base militante et citoyenne.
« Des difficultés supplémentaires à la gestion de l’espace public au quotidien », note l’opposition
Un projet qui a fait réagir dans l’opposition, en la personne de Lionel Royer-Perreaut (LR). Le maire des 9-10 n’est pas convaincu, ou pour le moins dubitatif, alors que la Ville de Paris, précurseure des budgets participatifs, réduit le nombre annuel de projets retenus et leur pose un cadre plus serré.
La capitale « a décidé de diminuer de 70% le budget participatif au regard de l’expérience », note l’élu, pointant « les difficultés supplémentaires à la gestion de l’espace public au quotidien ».
#Marseille #Democratie La ville de Paris annonce vouloir baisser de 70% le nombre de projets financés par les budgets participatifs et reconnaît des résultats contestés et décevants .. pendant ce temps la ville de Marseille est prête à les expérimenter.. comme un léger décalage !
— Royer Perreaut (@RoyerPerreaut) January 28, 2021
L’opposant s’interroge : « Quel montant du budget à l’échelle de la Ville ? Quels critères pour sélectionner les citoyens ? Ces budgets sont prélevés sur la mairie centrale ou sur les mairies d’arrondissements ? Une fois que cela est déterminé, qui gère derrière ? On voit la limite du process dans la gestion après, raison pour laquelle notre groupe va s’abstenir ».
« C’est l’outil par excellence de la démocratie participative »
L’étude lancée doit justement répondre à ces questions. « On veut faire les choses bien pour une expérimentation réussie », nous explique Théo Challande-Névoret, adjoint à la démocratie locale et à la promotion des budgets participatifs. « Les premières réunions de travail auront lieu d’ici un mois pour trouver les bonnes réponses ».
Dans l’hémicycle, l’élu répond à son opposant par l’interrogation : « comment pourriez-vous mieux savoir que nous comment les mettre en place alors que vous ne l’avez jamais fait ? »
Pour lui, les budgets participatifs sont « une révolution dans cette ville. C’est l’outil par excellence de la démocratie participative. Cela crée du lien, du dialogue, du commun. C’est un outil qui donne du sens à la participation citoyenne ».
Il faudra encore attendre un peu pour savoir connaître le fonctionnement de ces budgets participatifs, et voir les premiers projets citoyens émerger en 2021.