À partir de mars 2021, le marché (MIN) des Arnavaux expérimentera le transport logistique décarbonné. Deux fourgons électriques seront alimentés par une centrale photovoltaïque sur site. Un dispositif financé par l’Europe pour un réseau interrégional d’électromobilité européen autour de la Méditerranée.
À l’heure où les transports tentent de se décarboner, les acteurs de la mobilité verte cherchent des solutions, en particulier sur la question du dernier kilomètre. « En particulier dans le secteur de la logistique, du fret, des marchandises… très consommateur en carbone sur le dernier segment du transport », explique Héloïse Delseny, chargée de projets européens chez Capenergies, pôle de compétitivité dédié aux spécialistes de l’énergie.
Le Marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux, à Marseille, connaît bien cette problématique. Que ce soit pour acheminer les produits alimentaires des zones portuaires ou ferroviaires jusqu’à son enceinte, pour les transports au sein même du marché, ou encore pour les redistribuer auprès des commerçants en centre-ville. « D’autant plus que la Zone de faibles émissions mobilité (ZFEm) devrait entrer en vigueur cette année à Marseille. Il faut trouver rapidement des solutions décarbonées pour que la logistique passe au vert à Marseille », poursuit Héloïse Delseny.
Deux fourgons électriques propulsés au photovoltaïque
C’est pourquoi, depuis 2018, en partenariat avec la Somimar (société mixte gestionnaire du MIN), Capenergies porte une « expérimentation inédite d’électromobilité pour la logistique urbaine ». Concrètement : deux fourgons de livraisons électriques vont circuler aux Arnavaux, alimentés par une électricité verte produite directement sur site. « Le dispositif est composé d’une ombrière solaire, d’une borne intelligente avec 2 ports de recharge et d’un système de stockage d’énergie », décrit la chargée de projet.
Cette station « installée par Engie sera opérationnelle courant mars 2021 », annonce Héloïse Delseny. « La première phase d’expérimentation sera alors lancée jusqu’en janvier 2022 pour en tirer les premiers enseignements ».
D’une puissance de 8.4 kWc, l’installation photovoltaïque associée à une batterie Li-ion de 10 kWh devrait permettre de couvrir « a minima 50 % des besoins annuels en énergie de 2 véhicules électriques de logistique urbaine », poursuit-elle. « Grâce à l’Europe, l’un d’eux sera un fourgon frigorifique de 10 m3 ».
Une expérimentation pour développer « un réseau interrégional d’électromobilité européen »
Car, dans le cadre de son programme InterregMED, c’est l’Union Européenne qui finance ce dispositif avec une enveloppe de 100 000 euros. Il s’inscrit dans le projet Enernetmob lancé en 2018. Les partenaires, dont Capenergies, issus de 12 pays européens, collaborent dans le but d’améliorer les plans de mobilité urbains. Ce projet prévoit la mise en réseau de 13 pilotes interrégionaux d’infrastructures de recharges pour véhicules électriques co-alimentées par des sources d’énergies renouvelables.
L’objectif final du projet est de créer, à l’échelle transnationale, « un réseau interrégional d’électromobilité européen pour les déplacements des véhicules électriques de moyenne et longue portée. Le but est d’impacter les politiques de mobilité et de transport régionales et nationales en Europe et autour de la Méditerranée ».