A l’occasion de ses vœux à la presse, Renaud Muselier, président (LR) de la Région Sud, a dressé un bilan sur son action et celle de ses équipes dans la lutte contre le virus sur le territoire. Si d’importants moyens financiers ont déjà été déployés, de nouvelles perspectives sont envisagées, notamment avec l’utilisation d’auto-tests.
A l’occasion de ses voeux à la presse, Renaud Muselier est revenu sur les actions mises en place l’an dernier et celles à venir dans la lutte contre la Covid. Et l’objectif est clair : il s’agit de répondre à l’urgence, tout en maintenant les concertations entre les institutions. « Jusqu’à présent, il y a eu de sérieuses difficultés d’organisation sur le plan national concernant la gestion de cette crise », indique l’élu.
Des réunions hebdomadaires entre le préfet et la Région
Renaud Muselier s’est « beaucoup opposé à Olivier Véran et au Conseil scientifique », critiquant la stratégie du gouvernement. « Le ministère de la Santé n’a jamais eu de doctrine stable. C’était le grand bazar » sur les mesures restrictives « qu’on a changé tout au long de la crise pour justifier les décisions d’ouverture ou de fermeture. Il n’y avait aucune visibilité, aucune stratégie commune. Nous avons été force de proposition tout au long de la crise, et nous avons convenu d’un accord en ce début d’année avec le ministre de la Santé pour organiser des réunions hebdomadaires entre le préfet et les représentants de région afin de dresser les états des lieux ».
Des discussions qui pourraient permettre de pallier les effets à rebond de la crise sanitaire, muée en crises économique et sociale. Et si le dialogue semble être en partie établi, la question demeure quant à la campagne vaccinale déployée en France et son organisation au niveau régional.
« Clarifier ce qui va être possible et ce qui ne le sera pas »
Pour affirmer son positionnement, le président de Région n’hésite pas à être la figure de proue. Quelques heures plus tôt, Renaud Muselier se rendait dans le 11e arrondissement de Marseille, à la clinique Saint-Martin, où il se faisait vacciner à titre « d’exemplarité ».
Un fait lui permettant de revenir sur l’épineuse question vaccinale, source de débat. « Je l’ai fait en tant que médecin, sans passe-droit, en assumant mes responsabilités et pour donner l’exemple. Le rythme de vaccination est très faible, les doses ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande croissante de la population ».
Si aujourd’hui 33 000 personnes ont pu bénéficier des premières doses en Provence-Alpes-Côte d’Azur, « Les Français attendent cette vaccination. Ils sont 54 % à vouloir être vaccinés, ce qui représente une hausse de 15 % en quelques semaines. Le ministère de la Santé a accepté de répondre favorablement à deux des propositions des Régions de France, avec notamment un Comité Régional Agence Régionale de Santé-Préfet-Région-Ordres. Maintenant, il faut accélérer et clarifier ce qui va être possible et ce qui ne le sera pas ».
Vers la stratégie de l’auto-test ?
Et, si la campagne peine à avancer pour cause de pénurie, le président de Région préconise quant à lui l’utilisation massive de l’auto-test pour faire face à l’épidémie. « Nous voulons être précurseurs sur les auto-tests. Partout dans le monde, en Israël, aux Etats-Unis, en Chine, on a une vraie stratégie qui permet de s’auto-tester chez soi, dans la rue et dans les lieux publics. C’est ce qui nous permettra de revenir à la vie. Je le répète, nous avons été la première région de France à lancer un appel d’offres pour 500 000 auto-tests salivaires. Nous attendons la validation de la Haute autorité de Santé » martèle-t-il.
Des investissements conséquents
Lors de la première vague, la Région Sud avait injecté pas moins de 1,4 milliard d’euros sur le plan d’anticipation de crise, puis 146 millions d’euros lors de la deuxième vague.
Sur le plan matériel, l’institution aura permis l’acheminement de 13 millions de masques et l’apport de 165 000 tests sur la région. « Nous avons mis en place tous les moyens disponibles pour faire face à l’urgence, dans le secteur de la formation, des transports, pour aider les commerçants… »
👩🎓Les étudiants traversent une période extrêmement difficile. @MaRegionSud est à leurs côtés avec plusieurs dispositifs pour les aider à surmonter la crise et retrouver de meilleures conditions de vie et d’études. Toutes les infos 👇https://t.co/sMVQ0mQQSy pic.twitter.com/M4JkXbdFrO
— Région Sud (@MaRegionSud) January 18, 2021
Pour continuer à répondre aux besoins de la population, qui plus est en temps de crise, au début du mois, Renaud Muselier signait avec le Premier ministre, Jean Castex, le Contrat d’avenir, dont le montant s’élève à 5,1 milliards d’euros.
Une enveloppe permettant de mener à bien les projets régionaux sur la période 2021-2027. « Ce contrat est fondamental pour l’avenir de tous nos territoires. On finira bien par prendre le dessus sur la maladie, et à ce moment-là, ces 5,1 milliards d’euros seront déterminants ».
Expérimenter pour un retour à la vie
Etudiants, professionnels de l’hôtellerie-restauration, monde de la culture, de l’événementiel, du sport, stations de ski… Autant d’acteurs, issus de différents secteurs, qui pâtissent aujourd’hui de la situation sanitaire. Dans l’espoir d’un retour à la normale, le président de Région en appelle déjà à l’expérimentation de réouvertures, sous couvert d’une réglementation stricte sur les gestes barrières.
A Marseille, deux concerts-tests ont notamment été annoncés dans le courant du mois de février à cet égard. « Prenons 10 théâtres, 10 cinémas, 2 opéras. Prenons 20 salles de sport, réparties dans tout le territoire, 3 stations de ski. Organisons des concerts expérimentaux dans des salles adaptées, des évènements-témoin dans des Palais des Congrès, ouvrons. Allons plus loin, prenons 20 restaurants, de l’étoilé à la brasserie de village, avec des protocoles stricts, appuyés par une expertise scientifique précise qui pourra en tirer des conclusions claires. On teste à l’entrée, on maintient les distances et le port du masque, ou non, et on voit scientifiquement ce que cela donne en termes de contamination ».
Autant de perspectives, comme des bouteilles lancées à la mer, avec l’espoir qu’elles arrivent à bon port… Et dans les meilleurs délais.