L’école flambant neuve Antoine-de-Ruffi accueille ses premiers élèves depuis début janvier. Une ouverture partielle : 5 classes sur les 22 que compte le bâtiment qui se veut exemplaire pour l’environnement. La Ville espère « une ouverture la plus importante possible pour la rentrée 2020-2021 » et modifie la carte scolaire du quartier pour plus de mixité sociale.
« Même si sa construction a pris beaucoup de retard, c’est une superbe école », se réjouit Pierre-Marie Ganozzi, adjoint du maire de Marseille à l’éducation. Il évoque surtout la mise en œuvre du projet, puisque la construction en soi n’a pris que quelques mois de retards malgré la crise sanitaire [mise à jour après précisions des architectes, ndlr]. L’école flambant neuve « Antoine-de-Ruffi » (13002), livrée en décembre 2020 à la Ville, accueille ses premiers élèves depuis début janvier. Elle était très attendue alors que l’école voisine, « Ruffi » tout court, est sous pression et son bâtiment, en partie en préfabriqué, vieillissant.
Dessinée par l’agence montpelliéraine Tautem Architecture pour Euroméditerranée, les derniers chiffres communiqués évoquent un coût de construction autour de 10,5 millions d’euros. Un projet en partenariat avec la Ville de Marseille pour « renforcer l’offre éducative de proximité pour les habitants actuels du quartier et pour faciliter l’arrivée de nouveaux riverains ».
Avec 3 720 m2 de surface construite sur trois étages et 2 300 m2 de cours extérieures, l’établissement compte 8 classes de maternelles, 12 classes d’élémentaire, et 2 classes d’adaptation.
Une ouverture partielle
Seules 5 classes sont ouvertes aujourd’hui, nous précise l’adjoint à l’éducation. « Il s’agit d’un transfert de cinq classes de l’école Arenc Bachas [à côté du métro Bougainville, ndlr] qui avaient déjà été transférées de l’école Ruffi en saturation ».
À la rentrée de septembre, de nouvelles classes devraient ouvrir, mais toujours pas l’ensemble du nouvel établissement. « Nous travaillons activement avec le rectorat et la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale des Bouches-du-Rhône pour une ouverture la plus importante possible pour la rentrée 2020-2021 », assure l’élu.
La Ville reprend la carte scolaire du secteur pour plus de mixité sociale
Dans ce quartier en pleine opération de renouvellement urbain, la composition de cette école a fait débat sous fond de mixité et de justice sociales. Selon Libération, le périmètre scolaire décidé en 2019 par l’ancienne municipalité favorisait les enfants des nouveaux arrivants du quartier, plus aisés, laissant les habitants historiques dans l’ancienne école. En 2020, Marsactu expliquait que la Ville ouvrait finalement les nouvelles classes aux anciens riverains. Mais la méthodologie employée pour informer les parents aurait « laissé la place aux nouveaux habitants ».
La nouvelle municipalité veut reprendre les choses à zéro : « On travaille en ce moment-même sur la carte scolaire de ce secteur précis pour la modifier vers plus de mixité sociale », annonce Pierre-Marie Ganozzi. « Cela concerne la nouvelle école. Nous y travaillons en interne avec les services ». Un dossier « prioritaire » pour que ce nouveau périmètre soit effectif pour septembre. « Ce quartier en pleine mutation est très complexe car il y a un « turnover » très important. De 25 % à 50 % dans les écoles chaque année ».
Par ailleurs, en novembre 2020, la majorité municipale lançait une commission de révision des périmètres scolaires pour « favoriser un retour à la mixité sociale » à l’échelle de la ville. Ce travail sera effectué dans un second temps.
Un bâtiment qui se veut exemplaire pour l’environnement
L’école Antoine-de-Ruffi est présentée par Euromediterranée comme un « modèle de conception durable ». Son architecture méditerranéenne, qui répond aux spécificités climatiques locales, lui a valu l’obtention du label « Bâtiment Durable Méditerranéen (BDM) argent ».
Il sera relié à la centrale de géothermie marine Thassalia qui alimentera l’édifice en chaud et en froid. Ses doubles murs avec isolation intégrée ainsi que d’un système de surventilation nocturne permettront un déstockage de la chaleur en période estivale « pour garantir un confort thermique optimal aux utilisateurs ».
La construction du bâtiment a elle-même été pensée « pour trouver un juste équilibre entre sa production énergétique et son empreinte carbone ». Elle s’appuie sur des études spécifiques relatives à l’analyse du cycle de vie du bâtiment et des matériaux utilisés pour sa construction.