A Marseille, Trans-Massilia collecte les biodéchets des restaurants d’entreprises afin de les transformer en compost, utilisé pour cultiver les fruits et légumes chez des maraîchers locaux. Une démarche que la société souhaite ouvrir à tous les restaurants.
La société coopérative et participative (Scop) Trans-Massilia s’occupe depuis 30 ans de déménagements pour les professionnels, de la gestion d’archives et de la collecte de déchets de bureaux. Désireuse de s’impliquer davantage dans une démarche d’économie circulaire, elle lance fin 2019 un système de collecte de biodéchets dans les restaurants et cantines d’entreprises pour les transformer en compost.
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Une cinquantaine de restaurateurs intéressés
En 2018, en discutant avec l’un de ses clients possédant une cantine d’entreprise [une grande banque marseillaise, ndlr], l’équipe de Trans-Massilia a l’idée de lancer un projet pour la valorisation des biodéchets [restes alimentaires et autres déchets naturels d’origine végétale et animale, ndlr]. « Ils avaient 150 repas par jour et une volonté par rapport à leur démarche RSE de trouver des solutions de revalorisation. Une étude de faisabilité à laquelle l’Ademe a participé à hauteur de 50%, a été réalisée par une ingénieure agronome. Sur plus de 80 restaurateurs de la région interrogés, une cinquantaine était intéressée », soutient Franck Maillé-Chemama, vice-président de la Scop.
Dans la foulée, l’établissement bancaire lance alors le compost des biodéchets au sein de sa cantine d’entreprise. Avec les résultats, Trans-Massilia crée un jardin de 200 m2 à l’extrémité du parking, « tout en agroécologie. Cette année, nous avons continué à y semer des engrais verts en espérant qu’en mars, nous pourrons reprendre les plantations », continue-t-il.
Première phase expérimentale menée à la ferme urbaine Terre de Mars
L’opération venait d’être lancée auprès des restaurants lorsque le premier confinement a été mis en place, en mars dernier. Une première phase expérimentale est menée à la ferme urbaine Terre de Mars (14e), dans laquelle le compost produit grâce aux biodéchets des cantines est utilisé pour amender la terre et faire pousser fruits et légumes. « Lorsque ce sera possible, les restaurateurs participants pourront se fournir là-bas, à des tarifs préférentiels », ajoute Franck Maillé-Chemama.
Deux entreprises basées à Cuges-les-Pins et aux alentours sont également en phase d’adoption du système : « Nous y avons déjà commencé le compost, mais sommes actuellement en standby, compte tenu de la situation sanitaire. La prochaine étape sera le jardin », ajoute Franck Maillé-Chemama.
Dès l’annonce de la réouverture des bars et restaurants, Trans-Massilia prévoit déjà de lancer un démarchage pour attirer de nouveaux établissements.