A la suite de la démission de Michèle Rubirola de son poste de Maire de Marseille, des élus, de tous bords politiques, ont réagi. Leurs déclarations à retrouver dans cet article.

Les réactions s’accumulent après la démission de Michèle Rubirola de la mairie de Marseille, six mois après sa victoire aux élections municipales. Elle l’a annoncé à ses élus du Printemps marseillais, avant une conférence de presse organisée ce mardi 15 décembre, et souhaite que le socialiste Benoît Payan « devienne maire ». 

Julien Bayou, secrétaire national d’Europe-Ecologie Les Verts

Sébastien Barles, adjoint en charge de l’Ecologie à la Ville de Marseille.

« J’exprime ma profonde reconnaissance à mon amie Michele Rubirola qui a été par son humanisme, son empathie naturelle, son profil de médecin écologiste qui prend soin des marseillais.es tant maltraitéEs, l’incarnation d’une figure de la réconciliation d’une ville fracturée et d’un rassemblement des forces écologistes, sociales et citoyennes qui a permis la victoire à #Marseille pour rompre avec un système à bout de souffle. Son départ du poste de Maire, qui doit être respecté, nous oblige et ne doit surtout pas nous éloigner de notre responsabilité collective de redresser une ville exsangue pour réparer notre cité abîmée et la préparer aux grands enjeux de demain en mettant la transition écologique et solidaire comme matrice du changement. L’état de notre ville nous oblige. Nous continuerons à être unis dans notre diversité pour le respect du contrat commun. En tant qu’écologistes nous continuerons à prendre toute notre part au sein de la majorité et à œuvrer en co-artisans de cette promesse faite aux marseillais.es d’une ville plus juste, plus verte et plus démocratique. L’attente est grande. Nous serons au rendez vous de l’histoire pour changer la donne comme nous avons commencé à le faire depuis 5 mois en répondant aux urgences qui frappent notre ville : logement, écoles, pollution… » a pour sa part annoncé Sébastien Barles (EELV), adjoint en charge de l’écologie.

Martine Vassal, présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence.

Stéphane Ravier, conseiller municipal d’opposition et sénateur RN.

« Chassez le naturel, il revient terriblement au galop, avec la gauche en général et le parti socialiste en particulier, les arrangements de boutique, d’état major, une fois que madame Rubirola a servi à masquer la réalité, eh bien elle revient au galop et c’est monsieur Payan, manifestement, le socialiste qui s’apprête à prendre la place. Et tout porte à croire que s’il s’était présenté en tant que tel, il n’aurait pas atteint les 10% des voix, donc les marseillais ont été floués, trompés, on leur a menti et moi je ne me satisfais pas de cette situation qui voudrait qu’un conseil municipal élise un nouveau maire, il faut que les Marseillais retournent aux urnes ! » s’est insurgé Stéphane Ravier (RN). « Je pense que Jean-Luc Mélenchon fait d’ailleurs partie des négociation. A la crise sanitaire, économique et sociale vient s’ajouter la crise politique. J’exige la clarté et la transparence ! » a conclu l’élu venu devant l’Hôtel de Ville cet après-midi.

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« Six mois après son élection, la Maire de Marseille annonce sa démission. Ma surprise et mon incompréhension sont totales, c’est du jamais vu ! Michèle Rubirola est une femme de qualité, et je vais me rapprocher d’elle pour comprendre les raisons de son départ. Nous avions réussi à mettre en place une méthode de travail entre nos deux collectivités qui ne verra pas le jour. Il faut tout recommencer. En l’espace de six mois seulement, elle aura été dévorée par sa majorité. Son élection avait donné beaucoup d’espoir aux Marseillais qui ont voté pour elle. Je pense à eux, car ils doivent être nombreux à se sentir floués et trompés aujourd’hui. Je pense aussi à tous les Marseillais, quelles que soient nos sensibilités politiques : six mois après, c’est un retour dans l’inconnu pour notre ville : qui va être Maire ? Dans quelles conditions et avec quelle légitimité ? Dans une ville particulièrement en souffrance face aux crises du Covid-19, dont les difficultés sont déjà grandes, cet épisode supplémentaire de la vie politique est désastreux. En fin de compte, Michèle Rubirola est la première victime du Printemps Marseillais. J’espère de tout cœur que Marseille ne sera pas la seconde ! Avec la Région, je ferai tout pour aider les Marseillaises et les Marseillais à traverser cette épreuve, comme nous le faisons avec les 950 communes de la région » a réagi Renaud Muselier, président LR de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Guy Teissier, conseiller d’opposition LR.

« Le Printemps marseillais n’aura duré que six mois pour nous plonger dans l’automne à Marseille. C’est une véritable catastrophe pour notre ville et pour les Marseillais. Michel Rubirola est une militante, une femme de conviction, qui était faite pour faire ce qu’elle a fait toute sa vie, à savoir militer et être proche des gens. Mais elle n’était pas du tout rompue à l’exercice du pouvoir, quel qu’il soit.  » a réagi sur franceinfo Guy Teissier (LR), doyen du Conseil municipal de Marseille.

Bruno Gilles (ex-LR), ancien candidat à l’élection municipale de Marseille et ancien sénateur LR.

« Comme les Marseillaises et les Marseillais, j’apprends que Michèle Rubirola a démissionné de son poste de Maire de Marseille pour tenter de devenir Première Adjointe. J’ai bien écouté sa conférence de presse : elle abandonne Marseille, elle abandonne les Marseillais et elle fuit ses responsabilités. De mémoire politique, nous n’avons jamais assisté à un tel spectacle aussi désolant. Ce jeu de bonneteau ne fait ni honneur à la politique, ni aux citoyens marseillais qui méritent du sérieux, qui méritent le respect de la parole engagée. Elle démissionne face à la tâche qui oblige le Maire de Marseille. Après l’élection la plus longue voici le mandat le plus court. Marseille a perdu 6 mois. Dans une période aussi complexe, de crise sanitaire, de crise économique, de crise sociale, nous venons d’assister de la part du Printemps Marseillais à un tour de passe-passe indigne et sans précédent. Le vote est bafoué. Méprisé. Nié. La belle histoire que nous a vendue le Printemps Marseillais est terminée. Le Printemps Marseillais n’aura pas passé l’hiver ! » a quant à lui dénoncé Bruno Gilles (DVD) dans un communiqué.

Said Ahamada, député La République en marche des quartiers Nord, ancien candidat à l’élection municipale de Marseille.

« Beaucoup disaient qu’il y avait un accord avant l’élection. Parce que je vous le dis, pas un seul homme ou femme politique à Marseille, pas un seul journaliste n’avait pas entendu parler de ces rumeurs et je ne voulais pas croire que ce que cela était vrai… Sauf qu’aujourd’hui, on s’aperçoit au bout du bout que Madame Rubirola cède sa place. Moi, je ne crois pas aux coïncidences et le résultat politique au-delà de jaillir de cette démission, c’est l’équipe du Printemps marseillais qui a perdu toute crédibilité politique » regrette Said Ahamada, député LREM, sur BFM TV.

Une volonté pour Marseille, groupe d’opposition municipale.

Pour le groupe d’opposition Une volonté pour Marseille, la démission de Michèle Rubirola est un « scandale démocratique, un hold-up politique ! » « Depuis ce matin, notre ville vit un nouvel épisode de son histoire qui est d’une grande tristesse pour les Marseillaises et les Marseillais. Un feuilleton supplémentaire qui écorche encore l’image de notre ville, la 2ème de France, prouvant un grand amateurisme et une dépréciation totale des difficultés que l’ensemble de nos concitoyens vivent. C’est avec stupéfaction que le groupe des élus Une Volonté Pour Marseille – UVPM a appris la décision de Michèle Rubirola de démissionner de ses fonctions de Maire de Marseille pour des raisons de santé. Nous lui souhaitons naturellement un bon rétablissement. Cependant plusieurs choses sont perturbantes dans cette démission, incohérentes et même scandaleuses. Tout d’abord le timing très particulier : moins de 6 mois après son élection et à moins de 5 jours d’un Conseil Municipal initialement prévu le 14 décembre… La ficelle est un peu grosse et nous espérons collectivement que ces raisons de santé ne masquent pas un accord conclu avant même l’élection municipale, auquel cas ce serait un véritable hold-up démocratique dont les Marseillaises et les Marseillais seraient les principales victimes. Nous regrettons profondément cette tambouille, ces magouilles, qui sont exactement ce qui détourne aujourd’hui nos concitoyens de la chose politique, de la chose publique. Par ailleurs, cette décision est également d’une grande irresponsabilité : nous sommes en pleine crise sanitaire, économique, sociale et même humaine à Marseille. Comment peut-on quitter le navire alors que le bateau tangue ? Ce jour, nous assistons au grand retour des pratiques ancestrales du PS local que les plus anciens d’entre nous ont bien connues ».

Jérémy Bacchi, sénateur des Bouches du Rhône, Secrétaire départemental PCF 13, ancien candidat du PM dans le 7e secteur.

« Michèle Rubirola, après avoir porté les espoirs des Marseillaises et Marseillais et mené à la victoire le Printemps Marseillais, vient d’annoncer sa démission de ses fonctions de Maire de Marseille. Je prends acte de cette décision et la remercie pour sa sincérité et sa transparence qui honorent la vie politique de notre cité. Désormais, l’heure est plus que jamais au rassemblement de toutes les forces qui ont constitué le Printemps Marseillais. Il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour que la majorité issue du scrutin municipal de mars et de juin puisse poursuivre le redressement de Marseille. Après 25 années de gestion catastrophique par la droite, la tâche est immense et les moyens pour y faire face sont particulièrement réduits. Dans ce contexte difficile et dans les jours à venir, les communistes, pôle de stabilité, assumeront pleinement la place centrale qui est la leur au sein de la majorité municipale. Elus et militants apporteront donc toute leur énergie et leur contribution pour ancrer Marseille à gauche et pour continuer à agir en faveur d’une ville plus juste, plus solidaire, plus apaisée. Une ville pleinement inscrite dans la transformation sociale, écologique et citoyenne ».
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