À la suite des nouvelles annonces du gouvernement, des milliers de personnes se sont mobilisées à Marseille pour demander la réouverture immédiate des bars, restaurants, discothèques, salles de sports… Les élus locaux étaient présents aux côtés des professionnels. Retour en images.
Le message est le même. Il n’a pas changé d’un iota. « Nous ne voulons pas des aides. Nous voulons travailler ». À 14 heures, plusieurs milliers [4000 personnes selon les forces de l’ordre] de chefs d’entreprises, représentants du monde économique et de l’événementiel, restaurateurs, patrons de bars, de boites de nuit, de salles de sports, d’établissements culturels, et élus locaux se sont rassemblés sur le Vieux-Port pour une marche solidaire, direction la Préfecture.
Beaucoup sont même venus des villes alentours ou départements voisins pour cette mobilisation visant à soutenir les entrepreneurs des différents secteurs, lourdement impactés par la crise, mais surtout à alerter les pouvoirs publics sur leur « détresse absolue », en réclamant la réouverture de leurs établissements.
« Je suis venu aujourd’hui, parce que le gouvernement est en train de prendre des décisions qu’on ne comprend pas et qui nous étranglent, confie Louis Schlosser, patron du restaurant la Bonne brise aux Pennes-Mirabeau. Ces décisions n’ont aucun sens. Nous avons été les premiers à avoir des restrictions et des obligations, et aujourd’hui on nous laisse fermés. Le Président nous dit « peut-être une réouverture le 20 janvier » si la situation sanitaire le permet… Mais vous ne croyez pas que le pic va remonter d’ici début janvier ? Aujourd’hui, c’est une mobilisation pacifiste que nous menons, mais avec une colère interne qui risque de monter ».
Bernard Marty, président de l’Umih 13, lance à son tour : « Aujourd’hui, tout ce qui est non-essentiel n’existe plus. Est ce que c’est ça la vie ? Nous sommes mobilisés pour que les salariés retrouvent leur emploi, sinon il finira pas ne plus y avoir d’emploi. On veut une vie qui nous protège du coronavirus mais avec tous nos commerces ouverts ! » poursuit-il, avant se de se rendre à la Préfecture avec une délégation d’élus et de représentants des entreprises.
🪧 Grande mobilisation à Marseille sous le slogan #Laisseznoustravailler
Chefs d’entreprises, commerçants, restaurateurs, élus, mobilisés pour alerter sur la crise économique.
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🔴 Direct
Les professionnels du monde de la nuit viennent de rejoindre la manifestation des commerçants et restaurateurs sur le Vieux-Port de Marseille.
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En amont de ce grand rassemblement, et à la suite des nouvelles annonces du gouvernement, la présidente (LR) de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, a organisé une visioconférence avec des présidents d’associations de commerçants, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence, Jean-Luc Chauvin ainsi que deux de ses vice-présidents, Gérard Gazay (LR), en charge du développement économique, et du plan de relance pour les entreprises, et Danielle Milon (LR), en charge de l’attractivité du territoire.
« Il ne faut pas deux poids deux mesures. On ne veut pas que cette crise sanitaire entraîne la mort du monde économique. Il ne faut pas opposer les deux », déclare Martine Vassal, qui « part du principe qu’il faut désormais vivre avec le virus ». Elle était cette après-midi devant l’Hôtel de Ville pour participer à la mobilisation.
Le cortège de la mobilisation en images
Les élus locaux listent leurs demandes au gouvernement pour aider les entreprises
Même discours pour Jean-Luc Chauvin présent aux côté des manifestants. « Les chefs d’entreprises ont deux responsabilités : protéger la santé de leurs salariés, et faire vivre leur structure. Pas question pour nous, de sacrifier et d’opposer la santé à l’économie, comme le gouvernement est en train de le faire ».
Pour porter la voix des professionnels impactés par la crise, la Métropole, le Département, avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vont formuler différentes demandes au niveau national. Sur la liste : la reconnaissance de la Covid-19, comme maladie déclarative, la possibilité, comme en juillet dernier, de repousser la date des soldes d’hiver ou encore l’exonération des charges sur les congés payés et le 13e mois.
Création d’un comité de pilotage
Pour soutenir l’économie, les collectivités ont voté des mesures, comme l’exonération des loyers, la gratuité des parkings ou encore des tarifs préférentiels à la RTM pour la Métropole. La Ville de Marseille a voté deux mois consécutifs le dégrèvement de la redevance d’occupation du domaine public pour les commerçants, mis en place une plateforme de vente en ligne « consommons local ». La Région a mobilisé 272 millions d’euros en octobre pour les trois prochains mois, avec une part au soutien du tissu économique.
Au niveau local, pour plus « d’efficacité » et pour renforcer la « concertation », un comité de pilotage devrait être créé sous l’égide du préfet de Région. Il sera composé de la CCIAMP, la Ville de Marseille, la Métropole, le Département ainsi que les associations de commerçants. « La finalité c’est de pouvoir travailler, les aides sont de toute façon insuffisantes. Il faut s’inscrire dans la durée », lâche Jean-Luc Chauvin. Et d’ajouter : « Les bars et restaurants n’ont toujours pas touchés les aides promises par l’Etat le 25 septembre ».
Ne pas attendre janvier pour la réouverture des bars et restaurants
Pour le monde économique, la réouverture des bars et restaurants doit intervenir dès à présent. « On ne pourra attendre le 20 janvier. Nous demandons une réouverture immédiate des restaurants au moins le midi. Ce n’est pas normal que la vente à emporter puisse continuer, que les cantines d’entreprises restent ouvertes. Si les restaurants ne peuvent rouvrir, les commerçants ne pourront pas faire leur travail correctement, car c’est toute la chaîne qui est impactée » poursuit-il.
Ce matin, six patrons de restaurants situés sur le Vieux-Port se sont présentés au Tribunal de commerce. Selon les chiffres de la CCIAMP, c’est environ 30% du commerce du centre-ville de Marseille qui est en danger de disparition durant le premier trimestre de l’année 2021. Un pourcentage équivalent dans les grandes métropoles indique Jean-Luc Chauvin.