La start-up Recif Clothing propose du prêt-à-porter et des accessoires conçus à partir de déchets plastique. Son objectif : protéger les coraux aujourd’hui menacés d’extinction. Le projet est incubé à Kedge Business School Marseille. Rencontre avec son créateur.

Selon l’association WWF, environ un quart des récifs coralliens mondiaux a déjà subi des dégâts irréversibles, et deux tiers sont gravement menacés. Des études de l’Unesco indiquent que les coraux seraient en voie d’extinction à l’horizon 2050.

Un constat alarmant fait sur le terrain par Constant Muller-Bronn, parti enfant avec ses parents en Indonésie. « La première fois, j’étais émerveillé par les fonds marins. Dix ans après, j’y suis retourné, mais il n’y avait plus rien, le corail était mort. Ça a été une révélation, dire qu’en l’espace de dix ans j’ai vu les coraux disparaître… Je me suis donné pour mission de faire quelque chose, à mon échelle ».

Après des postes en Suisse puis à Paris dans le commerce et le marketing, le Strasbourgeois de 27 ans revient finalement à Marseille, où il étudiait quelques années plus tôt à Kedge Business School, où son projet est aujourd’hui incubé. C’est en bord de Méditerranée que s’accélère alors la start-up Recif Clothing, site de vente de prêt-à-porter et accessoires engagé pour sauver les fonds marins.

Une démarche environnementale, économique et sociale

Un engagement à triple dimension : d’une part, chaque achat permet de planter un corail et de nettoyer 2 à 4 kg de déchets plastique. De l’autre, tous les articles sont en tissus recyclés et fabriqués localement, en France et au Portugal.

Enfin, il s’agit aussi d’une démarche économique et sociale : pour la fabrication des sacs à dos et des shorts de bains, les déchets plastiques sont collectés en mer par des pêcheurs du réseau Seaqual Initiative. Une communauté rassemblant les acteurs impliqués dans une démarche durable, avec également la vocation de sensibiliser les écoliers.

Le tout dans un seul objectif : « A travers nos ventes, nous collectons des fonds pour financer notre action de restauration des coraux, indique le jeune homme. Je travaille avec Aki, mon partenaire de l’ONG Coralive, qui a un peu plus de 5 ans. Ils coordonnent des projets de restauration partout dans le monde. Chaque marque peut ainsi en financer une partie. L’association se charge de ramasser des fragments de corail au fond de l’océan, de les fixer sur des structures dans des pépinières pour qu’ils se régénèrent afin de les replanter sur un récif existant ».

 

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Des produits 100% recyclés

La démarche tire son sens de l’importance des récifs coralliens pour l’environnement et pour l’homme ; ceux-ci accueillent 25% de la population marine, faisant subsister des millions de personnes à travers le monde en termes alimentaire et économique. De plus, ils constituent des barrières naturelles sur les côtes, protégeant ainsi les habitats des littoraux.

Parmi les produits que les internautes pourront trouver, des t-shirts, sweat-shirts, sac à dos et shorts de bain, fabriqués soit à partir de plastique marin repêché en Méditerranée et dans l’Océan Atlantique, soit en coton recyclé et biologique. Des produits 100% recyclés, commercialisés entre 45 € et 132 €, permettant de réutiliser jusqu’à 4 kg de déchets plastique ramassés en mer ou dans l’océan.

Ces achats responsables, Constant mise dessus. Il compte bientôt faire entrer de nouvelles gammes sur son site, qui seraient économiquement plus accessibles. À terme, il vise d’engager lui-même des actions de protection environnementale au travers de sa marque. « L’idée ce serait d’avoir assez de gens qui nous aident à financer cette action pour tout faire de A à Z : l’identification de la zone, sa protection, faire des études pour voir ce qu’il y a à reconstruire, faire de la maintenance… En somme, devenir une ONG, Recif Action, en suivant le modèle de la marque activiste Patagonia ».

Pour le moment, c’est auprès d’associations locales comme Clean My Calanques que le jeune homme s’active. Le 5 septembre dernier, une campagne en ligne a permis de réunir 30 000 euros sur 15 000 escomptés, permettant de financer la production du premier stock disponible. Pour le moment, les premiers achats ont permis de financer la restauration de 30 coraux. En cette période de crise, le jeune entrepreneur mise aujourd’hui sur la période de Noël, qui permettra aux consommateurs de conjuguer engagement environnemental et plaisir d’offrir pendant les fêtes, tout en incitant ses proches à le faire.

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