Créée en 2017, la marque marseillaise Les Canailles n’a de cesse de se développer, gagnant du terrain dans l’Hexagone et du côté du marché européen. Maxime Feffer, son fondateur, revient avec nous sur l’histoire de ce succès.
En passant par Castellane, les connaisseurs vous parleront forcément de la brasserie Zoumaï, fabrique de bières biologiques au coeur du centre-ville. Ils sauront aussi vous conseiller son nouveau voisin, Les Canailles, dont la boutique a été inaugurée « il y a déjà 8 mois ! »
Le temps passe vite pour Maxime Feffer, aux commandes de l’entreprise. Et pour cause, le business de ses rhums arrangés ne cesse d’évoluer, proposant aujourd’hui 14 punchs (32°), parmi lesquels le coco-banane, le fruit de la passion ou encore amande-caramel, et 3 planteurs à 16° : l’exotique vanille, le citron vert citronnelle ainsi que l’ananas-verveine.
Et les clients répondent toujours à l’appel, malgré les conditions sanitaires que nous connaissons. Un sujet d’actualité que Maxime évoque instinctivement. « Forcément, c’est compliqué pendant cette période. Les deux hautes saison sont, pour ces produits-là, le printemps et la période de Noël. Avec le confinement, les cavistes commandent moins, mais j’essaie de rester confiant pour la fin d’année ».
Car 2020 reste pour lui un tournant majeur dans l’aventure entrepreneuriale, et le début de nombreux autres projets à venir.
Les couleurs du Sud en bouteilles
La canaille, pour la plupart des gens, est une personne malhonnête. Dans le Sud de la France, Canaille fait référence au cap éponyme. « On trouvait que ça allait bien avec l’idée qu’on se fait des rhums arrangés ». Un peu sournois, très colorés, forts en saveurs… En somme, la recette idéale pour réveiller les papilles marseillaises. Et l’histoire des Canailles commençait justement du manque de producteur au niveau local.
« En arrivant à Marseille il y a sept ans, j’étais contrôleur de gestion au Mama Shelter. On voulait se fournir en rhum arrangé mais on en n’a pas trouvé. C’est de cette expérience que je me suis dit que j’allais en créer pour les restaurateurs. C’était l’idée de base. Finalement, ça n’a pas marché auprès d’eux, mais davantage auprès des cavistes ! s’amuse Maxime. Je suis allé les démarcher, avec mon ambition et mon vélo, en faisant le tour des Bouches-du-Rhône ».
Du Carburateur au marché européen
Avec son système de fontaine et ses bouteilles au design épuré, le jeune homme se lance officiellement dans le monde entrepreneurial en novembre 2017. L’envie de faire connaître ses produits de qualité, respectant une charte stricte, est bien présente. Manque encore le réseau pour se développer comme il le souhaiterait. En 2018, il rejoint Le Carburateur, incubateur basé dans le 15e arrondissement marseillais.
« Carburateur un jour, Carburateur toujours ». La devise, lancée par la directrice de l’établissement, n’est pas une simple parole qui s’envole, mais s’applique dans les faits pour faire bouger les lignes.
Lors du premier confinement, le pôle entrepreneurial a notamment permis à Maxime d’obtenir des aides financières. « Premièrement, Le Carburateur m’a permis d’avoir un local assez facilement en 2018. Je suis resté deux ans là-bas, ça s’est très bien passé. J’ai surtout pu rencontrer par son biais tous les acteurs économiques publics de la région, comme Initiative Marseille Métropole, la Région, Créasol… J’ai eu accès à un véritable réseau qui m’a propulsé ».
Aujourd’hui, Maxime voit plus grand, à commencer par son local. De 50 m2, il sous-loue désormais 120 m2 d’un espace appartenant à Zoumaï, lui servant de lieu de stockage, de production et de boutique pour la vente aux particuliers.
Et l’expansion ne s’arrête pas là : En début d’année, la Maison Tessendier, distillerie basée à Cognac, a pris la main sur la distribution des rhums Les Canailles et les commercialise dans quelque 50 points de vente dans l’Ouest de la France, entre la Côte basque, la Bretagne et le Centre. « De mon côté, je gère les points de vente dans l’Est de la France. On exporte aussi au Luxembourg, en Suisse et en Espagne. Les points de vente ont triplé cette année », s’enorgueillit-il.
De nouveaux arrivants en boutique
Qu’il s’agisse de boissons alcoolisées ou de membres dans l’équipe, des petits nouveaux font leur entrée dans les locaux de Castellane en cette fin d’année. Fort de son développement, Maxime vient d’accueillir Milen au poste de responsable de production en CDI, ainsi que deux alternantes, Camille et Aurianne, chargées de les épauler dans leurs tâches de gestion et de production.
Des embauches de rigueur. « En 2020, on va multiplier le chiffre d’affaires par trois. Je m’occupe de la production au maximum, je compte la faire grossir et je délègue donc la commercialisation, en tout cas au moins sur 2021. Le but serait de trouver de gros distributeurs dans les pays étrangers pour continuer les exportations de manière plus importante ».
Un nouveau produit lancé ce jeudi 5 novembre
De belles avancées qui lui confèrent d’ores et déjà de nouveaux objectifs : Continuer à augmenter la gamme de références, aussi bien en punchs qu’en planteurs, et trouver un autre local de stockage sur Marseille.
Pour le moment, la concentration se porte néanmoins sur la période de Noël, propice aux cadeaux originaux. Pour s’y préparer, le jeune homme dévoilera ce jeudi soir son tout dernier produit : le planteur ananas-verveine. Rendez-vous donc au marché organisé chez Zoumaï* pour découvrir cette « première mondiale » et y faire la rencontre de son créateur.
*Le bar de Zoumaï est fermé pendant le confinement mais l’enseigne reste ouverte en tant que point de vente.
A consommer avec modération. Tous les points de distribution des rhums sont à retrouver sur le site.