Banc wifi, poubelle intelligente, abribus ou abri-vélo avec chargeur USB… D’ici quelques mois, ils pourraient faire partie de notre quotidien. En effet, la Métropole Aix-Marseille-Provence lance un appel à projets pour s’équiper de mobilier urbain connecté.
Le mobilier urbain est tout autour de nous : il fait partie de notre quotidien, que ce soit l’abribus auquel vous attendez tous les matins, le banc sur lequel vous faites une pause entre midi et deux et la poubelle dans laquelle vous jetez l’emballage de votre déjeuner.
Le mobilier urbain communicant, quant à lui, est la version connectée de tous ces éléments. Ils communiquent entre eux via un réseau wifi, MtoM ou encore des ondes radio. Les données récoltées à chaque utilisation sont ensuite stockées et traitées afin d’améliorer la qualité des services.
La Métropole fait son benchmarking
La Métropole Aix-Marseille-Provence a décidé de relancer son marché de fournitures de mobiliers urbains dans les 18 communes du territoire Marseille-Provence (ex MPM). Pour cela, elle vient de lancer un appel à innovations intitulé : « Recherche de fournitures en mobiliers urbains intelligents et connectés ».
Derrière cet appel à projets, la collectivité souhaite « identifier et recenser des solutions et technologies existantes ou émergentes en matière de mobiliers urbains intelligents et connectés, se rapprocher d’un nombre maximal de fournisseurs sur ce marché, national ou local ».
Son objectif : se mettre en relation avec « des entreprises ayant eu des expériences réussies de mobiliers urbains intelligents dans toute la France voire à l’étranger » puis « opérer une transition partielle du mobilier urbain actuel vers un mobilier interactif, offrant de nouveaux services numériques aux usagers ».
Ce type de mobilier pourrait être installé à Marseille, mais également à La Ciotat, sur la Côte Bleue, à Cassis et en bordure de l’Etang de Berre. L’appel sera clôturé le 31 janvier 2021 et l’installation pourrait démarrer au second semestre 2021.
Abribus, tables et bancs connectés investissent les grandes villes françaises
Marseille et sa métropole ne sont pas les seules concernées. Plusieurs villes françaises ont déjà amorcé un virage vers la « smart city », comprenez « ville connectée » qui, comme son nom l’indique, constitue une zone urbaine utilisant des objets connectés. Parmi elles, Lyon, Nantes, Montpellier, Nice, Angers et Dijon, où les leaders du marché, JCDecaux et Clear Channel se positionnent avec leurs innovations.
Début 2019, la société d’aménagement de l’ile de Nantes (Samoa) lançait un appel à projets similaire à celui de la métropole marseillaise.
🚨 J-6 avant la clôture des candidatures pour l’appel à projet « Mobilier urbain sensible et connecté sur l’île de #Nantes » ! 🌱
Toutes les infos ici ➡ https://t.co/7nMVqXhpS5 #InnovationUrbaine #design #architecture #numérique pic.twitter.com/5s51FZs6tU— Samoa (@samoanantes) February 14, 2019
A Paris, des abribus connectés sont déjà disséminés dans la ville. Les habitants peuvent y attendre leur bus avec du wi-fi gratuit. Ils ont aussi à disposition, un défibrillateur et des écrans tactiles diffusant des annonces locales.
Parmi les autres possibilités de mobilier intelligent, il existe les tables et bancs connectés permettant aux usagers de recharger leur téléphone, tout en s’asseyant un instant. L’éclairage des rues peut également se faire via des capteurs qui permettent de faire des économies d’énergie en adaptant l’éclairage aux conditions extérieures, et les conteneurs poubelles peuvent détecter le niveau de remplissage afin d’alerter les services pour optimiser les tournées de collecte de déchets.
A Paris, des capteurs installés sur des poubelles solaires intelligentes, évaluent le taux de remplissage pour éventuellement écraser les déchets et faire plus de place, grâce à l’énergie des panneaux solaires intégrés sur les bacs.
« Des poubelles « high-tech », équipées de puces électroniques, que lisent les camions bennes à leur contact, en les soulevant, lors de leur passage – les camions étant eux-mêmes informatisés et géolocalisables. Avec elles, des gardiens d’immeubles, des sociétés de nettoyage, des commerçants et des riverains sont prévenus en temps réel de l’horaire exact du passage du camion par mail ou par SMS », annonçait Le Parisien dans un article de 2018.
L’intérêt de ces nouveaux mobiliers réside ainsi dans une meilleure gestion économique et écologique des équipements publics. Mais sur le plus long terme, via les informations collectées, ces innovations permettront d’améliorer l’aménagement urbain en fonction des expériences et attentes des usagers.
Reste que malgré ses nombreux atouts, le mobilier urbain connecté soulève des questions, notamment celle de la confidentialité des données. Certains utilisateurs se disent réticents à l’idée que leurs informations personnelles soient récoltées au quotidien, et les lois entourant la protection de ce type de données sont encore floues.