Opération « Calanques propres » ce weekend, de la Côte Bleue jusqu’aux portes de Cassis. L’occasion de rappeler que les déchets jetés en ville finissent souvent à la mer. La plateforme ReMed Zéro Plastique fédère aujourd’hui tous les acteurs de la lutte contre les déchets sauvages, en développant une méthodologie propre à cette pollution.
L’opération Calanques propres n’a pas pu se faire au printemps, confinement oblige. C’est donc ce samedi 17 octobre à partir de 9 h que s’élanceront un millier de « nettoyeurs » environ. « En respectant les gestes barrière », précise la directrice de l’association MerTerre, à l’initiative de l’opération, Isabelle Poitou. « Car ce n’est pas un rassemblement mais des micro-équipes diffusées un peu partout. Pas comme pour l’opération Vieux-Port propre, annulée cette année ».
Dans la mer, avec des plongeurs et apnéistes, ou sur terre avec les ramasseurs de déchets, ce grand nettoyage du littoral couvrira une vaste zone. De la Côte Bleue, sur les plage de Carry-le-Rouet ou Ensuès, jusqu’aux Calanques aux portes de Cassis, en passant par l’archipel du Frioul « avec un focus sur des zones de mouillage intensif comme la calanque de Morgiret ou celle du port de Quarantaine ».
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« Les nettoyages, c’est bien, mais il faut couper le robinet »
« On voit depuis le déconfinement une nouvelle espèce de déchets sauvages : les masques Covid. Ce sera l’occasion de voir l’étendue des dégâts dans le milieu naturel ». Ces masques, comme d’autres déchets sont encore trop souvent jetés par terre en ville, avec des conséquences directes pour le littoral : « Un geste qui semble anodin, mais qui a des conséquences très graves pour la faune et la flore, car la pluie envoie tout ça à la mer ».
La directrice de MerTerre interpelle donc les industriels comme les consommateurs en rappelant quelques chiffres : « Les nettoyages, c’est bien, mais il faut couper le robinet. Toute la chaine alimentaire marine avale du plastique, avec nous au bout. 100 % des tortues marines sont en voie de disparition, entre 80 et 90 % des oiseaux marins ingèrent du plastique ».
ReMed Zéro Plastique : une plateforme pour les fédérer tous
Des dizaines de structures environnementales, associations, ou encore le Parc national des Calanques et l’ONF participent à l’opération qui vise également « à fédérer et unir forces vives qui souhaitent s’engager pour réduire les déchets sauvages », rappelle Isabelle Poitou. « L’occasion de montrer notre force et notre capacité à s’unir ». Car si les bonnes volontés se développent ces dernières années pour organiser des ramassages, les initiatives sont encore très dispersées, et manquent d’organisation et de méthodologie commune.
C’est pour cette raison que la plateforme ReMed Zéro Plastique a été développée en 2019 avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Conçue et développée avec le Muséum d’histoire naturelle, elle enregistre tous les événements de nettoyage, et propose une méthode de quantification des déchets et de traitement. « De la science participative », pour la directrice de MerTerre, « qui vise à mieux connaître la problématique des déchets afin que cette pollution soit traitée à la même hauteur que les autres ».