De la micro-architecture itinérante, extensible et légère : la station CIEL s’est implantée au parc Foresta, dans le 15e arrondissement de Marseille. Un bâtiment insolite qui porte une réflexion sur l’utilisation inventive des espaces disponibles.
La parc Foresta continue de germer sous la coupe de Yes we camp. Plus qu’un poumon vert bienvenu dans les quartiers nord, c’est un espace d’expérimentation urbanistique, culturelle et sociale. Depuis peu, entre le centre équestre, la buvette, le jardin pour enfants, ou encore des bateaux aménagés en chambres d’hôtes, vient d’atterrir un objet urbain non identifié : la station CIEL.
Un projet de « micro-architecture » imaginé et conçu par le jeune architecte Arnaud Sarteur, qu’il expose aujourd’hui dans le parc. « Cela faisait sens de l’installer ici, car Yes we camp invente de nouveaux usages autour de la ville, de l’habitat, de l’architecture, notamment éphémère ou itinérante ». En effet, comme il le dit lui-même, le collectif s’applique à faire une « utilisation inventive des espaces disponibles ».
Itinérante, extensible et légère
Modulable et déplaçable à souhait, la station CIEL entre dans cette logique, et en tire d’ailleurs son nom : « CIEL pour Construction Itinérante Exte
Pour autant, il s’agit d’un projet architectural très sérieux, pensé pour répondre aux trois critères que porte son nom. L’itinérance d’abord, « pour avoir un bâtiment à soi qu’on peut poser sur tous types de terrain et qui peut être transporté où on veut », explique l’architecte. « Si on veut faire une boutique éphémère par exemple à déplacer sur plusieurs endroits et plusieurs temps. Ou un bâtiment pour un événement ponctuel, comme une buvette pour un festival ».
Le bâtiment, pensé aussi pour l’habitat, est également « extensible » et modulable. Sa construction permet en effet de « le connecter avec d’autres stations pour l’agrandir comme on le souhaite ». Enfin, sa légèreté va de pair avec l’itinérance, pour qu’il soit transportable, mais lui permet aussi d’éviter d’avoir à faire des fondations, en le posant directement sur des plots.
Avec un avantage certain du point de vue administratif, comme le souligne Arnaud Starteur : « C‘est un bâtiment qui ne nécessite pas forcément de permis de construire, comme ici à Foresta où c’est un terrain non constructible. Car il fait moins de 20 m2 et est déplaçable. On peut le retirer à tout moment sans impact sur le terrain ».
Se fondre dans l’environnement « à la manière d’un caméléon »
D’un point de vue esthétique, le geste architectural saute aux yeux avec la couverture intégrale en métal poli et son effet miroir. « En réfléchissant son environnement, il se fond dedans, quel qu’il soit, à la manière d’un caméléon ». À l’intérieur, l’ossature en bois est entièrement apparente. Un matériau choisi « pour ses performances techniques, économiques et thermiques. Mais aussi pour assurer la légèreté du bâtiment et aller dans des constructions sèches, plus écologiques, car elles utilisent moins d’eau que le béton ».
Il faut compter autour de 40 000 euros pour s’offrir une station CIEL « qui évite au client de subir un chantier, le bâtiment est directement livré ». Mais les curieux pourront la visiter encore un bout de temps au parc Foresta.