Depuis le mois de juin, Anaëlle Marot a parcouru pas moins de 1000 kms en vélo et en kayak sur le littoral du Sud de la France afin de mener des actions de sensibilisation aux portes de la Méditerranée. Tout juste rentrée de son périple, elle nous raconte cette expérience citoyenne.
Dans les chiffres, cela donne 1000 kms, 41 collectes dans 19 communes, 18 institutions et 56 associations, 735 participants, mais surtout plus de 3,5 tonnes de déchets récoltés. Dans les faits, il en va d’une aventure humaine, menée par Anaëlle Marot, coordinatrice de Projet Azur, une action de sensibilisation environnementale sur le littoral méditerranéen. Pour cette grande première, la jeune femme de 27 ans s’est lancée à la quête aux déchets marins, réunissant autour d’elle de nombreux acteurs territoriaux et bénévoles, dans le but d’alerter les consciences.
C’est après avoir visionné le documentaire d’Emmanuel Laurin, Le Grand Saphir, qu’Anaëlle s’est finalement décidée à se challenger. « Je pense qu’en passant à l’action, cela change tout. Je me suis inspirée de l’expérience d’Emmanuel parce qu’il donne justement envie de le faire. Il est positif, il a tourné ça de manière à montrer aux autres que ce sont des gestes indispensables mais aussi enrichissants ».
Partage et valorisation des déchets
En vélo puis en kayak, ce périple a su attirer l’attention des locaux. Une réussite pour cette nouvelle ambassadrice de l’écologie : « Les mairies étaient au courant que je venais et m’accueillaient. Pareil pour les associations, les clubs nautiques ou les riverains, nous raconte-t-elle. Tout le monde s’est finalement emparé du projet, m’a aidé et s’est investi. C’est aussi ce que je cherchais, dans une approche personnelle. A la base, je me disais qu’il y avait des petits éco-gestes à appliquer au quotidien, mais qu’il n’y avait rien de plus poussé dans l’action ».
Traversant l’Occitanie puis la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Anaëlle a été rejointe par des centaines de participants au cours de son aventure, certains ayant même réalisé plusieurs dizaines de kilomètres à ses côtés. Un engouement dont se félicite la jeune femme. « Pour certains, de telles actions ont été une découverte ; Pour d’autres, cela les a confortés dans l’idée qu’on peut se bouger pour la planète et ils y ont mis du cœur. Chaque dimanche, j’organisais les ramassages. Le reste du temps j’étais seule. Je préférais garder mon indépendance sur le trajet en faisant du bivouac, afin de m’enrichir pleinement de cette aventure ».
« Chaque minute 18 tonnes de plastiques sont déversées dans les océans. Cette pollution affecte les éco-systèmes marins qui produisent plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons. Il faut agir et vite ». Projet Azur
Ces 41 collectes auront été utiles, puisque certaines ont pu servir à amasser 300 voire 400 kg de déchets. Remis dans le circuit déchetterie et triés sur place, ceux-ci étaient par la suite pris en charge par les institutions locales. Des déchets comme les bouchons en plastique étaient spécialement récoltés pour l’association Sauvage Méditerranée, d’ailleurs venue participer à une collecte, permettant de les transformer en accessoires que vend aujourd’hui l’association sur sa boutique en ligne.
Vers de nouvelles aventures environnementales
Depuis deux semaines seulement, l’écologiste est rentrée à bon port, ramenant avec elle de nombreuses perspectives pour continuer ses actions de sensibilisation. « Je n’exclue pas de faire à nouveau ce périple. Mais, pour le moment, je me concentre sur le bilan moral du Projet Azur, que nous ferons connaître d’ici peu. Après cette aventure, pendant laquelle j’étais en totale autonomie, revenir à une vie classique c’est aussi continuer le voyage en remettant en question mes gestes au quotidien. J’ai plein de choses à dire ».
Ces choses, Anaëlle prévoit d’ailleurs de les partager lors de conférences « gesticulée, à la TedX », indique-t-elle, en mêlant des clés d’action pour que chacun trouve l’envie de s’inscrire dans cette dynamique. « Une expérience comme celle-là, ça peut faire peur, ça relève du dépassement de soi. Il faut aller au bout de ses convictions pour venir à bout de la thématique du plastique ».
Ce cycle de conférences interviendra au début de l’année 2021, alors que la jeune femme projette déjà de repartir pour 5 mois aux bords de la Loire à vélo, avant de redescendre le fleuve en kayak dans la même logique que son précédent projet. Une nouvelle année qui s’annonce riche en découvertes.