A l’occasion de sa venue à Marseille, Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, a annoncé que la fermeture des bars et restaurants aurait lieu dimanche soir pour permettre aux restaurateurs de vider leurs stocks.
Interrogé lors de sa visite à La Timone cet après-midi, Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui avait subitement annoncé il y a deux jours, la fermeture des bars et restaurants dès samedi, s’est expliqué : « Les modalités sont mises à concertation entre le Préfet et les collectivités du territoire. Une remonté des décisions sera faite par le Préfet à l’Etat, qui prendra acte. Des arrêtés seront publiés pour application ce week-end. Ce sera dimanche plutôt que samedi, mais cela se décidera avec le Préfet« .
De son côté, Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, a confirmé la fermeture ce dimanche, précisant que « toutes les communes du département ne seront pas concernées », et que « le manque à gagner sera pris en charge à 100% par l’Etat ». « Il vaut mieux être fermé quinze jour que reconfiné trois mois », a-t-il déclaré.
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Les représentants du monde économique qui rencontraient le Ministre @alaingriset en @Prefet13 ont quitté la table des discussions @UPE13_ @cpme13 @PresidentUmih13 @CCI_AMP @RenaudMuselier @MartineVassal @MicheleRubirola #MARSEILLEENCOLERE pic.twitter.com/180bLYdTG1
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Les demandes du monde économique n’ont pas été entendues. Les représentants de l’UMIH, de la CPME13 et de l’UPE13 ont été reçus par Alain Griset en préfecture dans l’après-midi. C’est un dialogue de sourds qui s’est visiblement installé, puisqu’ils ont décidé de quitter la table des discussions.
Furieux, ils évoquent des « mesurettes ». « Nous ne sommes pas satisfaits des réponses », explique Alain Gargani, président de la CPME13. « Nous n’avions pas la même vision de la réunion », poursuit Philippe Korcia, président de l’UPE13. « Nous n’étions pas là pour négocier les aides fiscales et sociales, mais pour revenir sur le décret qui allait sortir ».
Ils ont demandé unanimement de surseoir la décision d’une semaine pour voir l’évolution des chiffres, « car visiblement Paris n’a pas les mêmes chiffres que Marseille ». Mais « le ministre ne nous a pas entendus », ajoute Patricia Blanchet, vice-présidente de l’UMIH.
La mort annoncée de milliers d’entreprises ! Ensemble avec @PresidentUmih13 , @alaingargani , @CCI_AMP,@korchi et le monde éco., nous quittons la réunion suite au refus du ministre @alaingriset d’étudier nos propositions pour seulement pouvoir travailler! #laisseznoustravailler pic.twitter.com/A4QCmd8DBR
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« Il est hors de question que l’on ferme sans rien dire »
La situation met Jean-Luc Blanc, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence dans une colère noire : « Quel mépris ! Ce flou est insupportable. Marseille est une ville qui souffre. Est-ce qu’on veut que Marseille devienne des favelas ? ».
Le président de l’UMIH, Bernard Marty, « les sornettes, ça va 5 minutes. Il est hors de question que l’on ferme sans rien dire. On dira avec force et de différentes manières ce qu’on a à dire pour se faire entendre. On a même proposé d’augmenter les mesures sanitaires dans nos établissements, mais rien n’y fait ».
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« Il est hors de question que l’on ferme sans rien dire ». La réaction de Bernard Marty, président de l’UMIH, après la confirmation par l’Etat de la fermeture des bars et restaurants #MARSEILLEENCOLERE @PresidentUmih13 @UPE13_ @CCI_AMP @marseille pic.twitter.com/9GCAAek06v
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Le président de la Région Sud, Renaud Muselier a également fait des propositions à l’occasion de cette table-ronde. « Plutôt que la punition collective, je vous demande de faire respecter la loi. Je vous demande de renoncer à la fermeture généralisée des restaurants et bars du territoire métropolitain : il faut contrôler rigoureusement les restaurants et les bars pour vérifier s’ils font respecter les gestes-barrière, le port du masque et le protocole sanitaire, il faut fermer les établissements « mauvais élèves », ce que vous pouvez faire dans le cadre de la loi, instaurer et consolider le lien police municipale – police nationale sur tout le territoire ! »
Pour pouvoir mettre en œuvre l’ensemble des propositions, Renaud Muselier a fait trois recommandations : un renfort policier de 250 gardiens de la paix, « pour faire appliquer les mesures de façon juste », la mise en place d’un Comité de santé publique co-présidé par le Préfet de Région, le Président de Région et le Directeur général de l’ARS, pour être coordonné en permanence, « et si vous deviez faire appliquer ces mesures malgré tout, instaurer une revoyure à une semaine et pas à 15 jours ! »
Pour lui, il y a toutefois une option encore plus simple. Durcir le précédent arrêté préfectoral court jusqu’au 1er octobre. « Multiplions les contrôles, les fermetures administratives pour les mauvais élèves, mais évitons la punition collective tout en protégeant nos concitoyens. Et nous pourrons faire le point dans une semaine quand cet arrêté préfectoral s’achèvera ».
#COVID19 Face à la crise sanitaire, les décisions unilatérales sont vaines. Je demande à @olivierveran de renoncer à la fermeture généralisée des bars et des restaurants. Il faut durcir les contrôles prévus par l’arrêté préfectoral existant et éviter la punition collective. pic.twitter.com/3bSCbHcqGZ
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) September 25, 2020
Un peu plus tôt, Olivier Véran s’était justifié : « On doit sauver des vies, c’est pour ça qu’on est là. Il y a des études validées qui montrent que dans un milieu fermé, le risque est plus important. Les restaurateurs ne sont pas responsables, c’est la situation qui est à risque. Quatre fois plus de personnes malades ont fréquenté un bar la semaine précédente. Et vous savez que dans la sphère familiale, on ne peut pas interdire les gens de se voir ».
La proposition de revoyure à 7 jours plutôt que 15 a été acceptée par le ministre de la Santé. Les négociations se poursuivent. L’arrêté sera déposé demain, avec le détail des villes concernées, et le délai de fermeture.