Près de la place Jean-Jaurès (5e) à Marseille, une jardinerie « durable » vient d’ouvrir ses portes. Akou, c’est son nom, propose aux Marseillais une centaine de variétés de plantes à des prix abordables et en circuit-court, provenant des pépinières de producteurs du territoire. Une démarche innovante.
Tout n’avait pas démarré comme ils l’espéraient. A la veille du confinement, Anaïs et Hadrien venaient d’ouvrir les portes de leur première jardinerie, Akou, à deux pas de la place Jean Jaurès (5e).
Un coup de massue pour ces jeunes propriétaires qui avaient travaillé tout l’hiver pour préparer le grand jour. « Quand on l’a appris, on est tombé des nues, se remémore Anaïs Kauffer, à l’initiative du projet. Et, finalement, la solidarité des gens du quartier, notamment avec le bouche-à-oreille, nous a permis de travailler lors de l’ouverture et pendant le confinement ».
Car la philosophie des deux entrepreneurs plaît. Anaïs, auparavant dans la médiation culturelle, a choisi de se reconvertir et de proposer son concept à Marseille, auquel a fait adhérer son compagnon, peintre de profession.
« Un moment propice pour les professionnels du secteur »
Dans cet arrondissement de Marseille, l’idée d’une jardinerie intimiste proposant des plantes locales, non-traitées ou biologiques, du matériel de qualité et des conseils avisés, a rapidement charmé le voisinage. « Le confinement a lancé le business, nous avons assuré un système de livraison, nous en avions des dizaines par semaine. On a dû s’organiser pour que chacun puisse trouver son bonheur, en relayant les listes des plantes que nous avions sur les réseaux sociaux. Ça a été un moment propice pour les professionnels du secteur, puisqu’il y a même eu des pénuries de plantes chez les fournisseurs tant la demande était forte ».
Valoriser les producteurs locaux
Un mal pour un bien, en somme, qui a permis au couple de faire connaître Akou, mais aussi les valeurs que véhicule l’enseigne. En effet, au-delà de proposer une simple vitrine, l’envie première était celle de valoriser la filière horticole française en circuit-court, en s’approvisionnant uniquement chez des fournisseurs basés à moins de 2h de route.
Cette démarche, Hadrien Favrole la conçoit comme nécessaire, à l’heure où les petits producteurs subissent la concurrence de la grande distribution. « C’est un système aberrant, où la plante est produite en France, transite à l’étranger pour revenir à son point de départ. Entre temps, elle est traitée avec des engrais et des produits chimiques. Nous voulions donc aller contre cette surproduction, mais aussi pouvoir apporter à nos clients des conseils pour prendre soin de sa plante et non la laisser mourir pour en reprendre une autre derrière. D’autre part, il est important pour les consommateurs de pouvoir trouver près de chez soi une offre de qualité, et de ne pas avoir à utiliser la voiture pour cela ».
Une manière de lutter pour l’accessibilité aux produits, mais aussi contre le gaspillage, tout en remettant en lumière le savoir-faire artisanal des producteurs du territoire. « Nous travaillons avec une dizaine de pépinières, comme Issa et Arc-en-Fleurs, près de Montpellier, Kissy Frott’, du côté de Toulon, ou encore Richaud Cactées, au Cannet, énumère la jeune femme. Quand on y va, on ne sait jamais sur quelle plante on va tomber, on fouille, on suit ainsi la saisonnalité, et on ramène des variétés toujours différentes. C’est quelque chose que les clients apprécient ».
Certaines de ces exploitations sont de vrais musées ayant participé à l’histoire de la botanique française, comme la pépinière de Kuentz, la plus vieille exploitation de cactus en France. Bien loin des serres industrielles, les pépinières de ces passionnés « font l’effet de cabinets de curiosités dans lesquels il est facile de se perdre ».
Une centaine de variétés de plantes
Si de plus en plus d’initiatives de ce genre font leur apparition sur le territoire, lors de la création de leur boutique, Anaïs et Hadrien ont fait le constat qu’ils étaient les seuls à aborder cette démarche en France, concernant les plantes d’ornement.
Cactus, bruyère, palmier, synadenium, arbres fruitiers ou herbes aromatiques… Le choix est large dans la petite boutique de 45 m2, et les prix abordables, qu’il s’agisse de plantes grasses ou vivaces, en petit ou grand format. On se laisse donc guider par les professionnels, sous leur oeil avisé, en découvrant des variétés peu ou méconnues des environs, mais aussi d’autres plus exotiques.
Et c’est sans oublier tous les éléments utiles aux néo jardiniers comme aux plus aguerris : des pots, des graines, du terreau, des tabliers, des lampes et des arrosoirs. Tout l’arsenal nécessaire pour décorer son intérieur ou sa terrasse en toute tranquillité d’esprit.
Jardinerie Akou, 56 rue de Bruys, 13005 Marseille.
Vente uniquement en boutique, ouverte du mardi au samedi, de 9h à 19h. 04 91 81 39 31.
Tarifs : de 2 € à 320 €.