Le Van démonstrateur de Rémi Pillot roulant grâce à des batteries électriques et l’énergie solaire, vient de démarrer son tour de France. Le but : promouvoir la mobilité propre et les énergies renouvelables, tout en fiabilisant les prototypes, pour un autre périple : le tour du monde.
Devant son atelier, dans le 15e arrondissement de Marseille, Rémi Pillot et son collègue Baptiste Cabal sont l’attraction du moment. Enfin. C’est plutôt Nono et Eve qui éveillent la curiosité des visiteurs. Et pour cause, tout ce petit monde se prépare à partir pour un tour de France à bord d’un Van quelque peu particulier : « On a converti un transporteur T3 Volkswagen datant de 96 en un véhicule électrique propre, en l’équipant de batteries d’occasion Tesla modèle S. On a aussi remplacé le moteur Diesel par un moteur électrique, mais sur la boîte de vitesse d’origine », explique Rémi Pillot, ingénieur à l’origine du projet.
Le Van c’est Nano. Grâce à ses batteries électriques, il est rechargeable partout dans le monde grâce à la remorque solaire qui l’accompagne partout, baptisée Eve. Cette installation sur-mesure fait du véhicule un moyen de transport 100% électrique et sans émission de CO2.
« Ce tour de France, c’est pour montrer que nos prototypes marchent, qu’il est possible de se déplacer avec un Van, vieux mais électrique, avec tout le confort moderne à bord : plaques de cuissons électriques, chauffage électrique, tout est électrique ! Le plus : la complète autonomie, même pas besoin de se brancher », explique-t-il, enthousiaste.
D’abord la France, ensuite le monde
Le duo commence son voyage en passant par l’ouest, à Biarritz. Il longera ensuite la côte Atlantique, avant de se diriger vers Paris : arrêt à Rouen puis Lille, le siège social de Norauto, partenaire principal de ce tour de France.
Le but de Rémi est de trouver d’autres partenaires financiers afin de donner au Van une autonomie totale de 300km, et ainsi pouvoir s’aventure sur les routes du monde. « Pour l’instant, on en est à 150 km, la moitié. Ça nous permet de faire des sauts de puce, d’un centre Norauto à l’autre pour faire des démonstrations. Mais on souhaite rajouter des batteries et inclure une installation solaire sur le Van, en plus de la remorque, pour produire plus d’énergie », précise-t-il.
Pour le retour, ils redescendront en Champagne, avant de traverser la Vallée du Rhône et, enfin, arriver à Marseille. C’est dans la cité phocéenne, plus précisément à Ici Marseille, que le Van a été mis au point.
Et si la situation sanitaire ne le permet pas aujourd’hui, Rémi Pillot souhaite ensuite pousser son Van solaire encore plus loin : « Cette année, on a décidé de faire le tour de France parce qu’on ne peut pas vraiment faire autrement. Mais l’été prochain, je pense qu’il y aura un grand tour d’Europe ou de la Méditerranée, de 2-3 mois et à terme, un tour du monde. Nous n’avons pas encore de date arrêtée, ça dépendra de l’actualité », prévoit déjà le globe-trotteur 2.0.
Voir cette publication sur Instagram
Du sur-mesure, pour voyager sans polluer
L’idée derrière ce Van électrique vient d’une envie de voyager sans polluer, dans un véhicule habitable :« Le problème, c’est que ça n’existait pas, un camping-car électrique… donc je l’ai fabriqué, lance-t-il dans un éclat de rire, le Van m’a pris un an et demi et la remorque un an, avec toute la recherche de financement parce que ça coûte assez cher ».
La conversion électrique ou « retrofit » permet de donner une seconde vie à des véhicules vieillissants ou possédant des mécanismes obsolètes et/ou polluants. Quand Rémi a débuté le projet, il y a trois ans, cette pratique n’était pas encore légale en France, « c’est pour ça que le Van est immatriculé en Roumanie mais une norme encadre le retrofit en France depuis avril 2020 », complète l’ingénieur.
Désormais, Rémi propose une formation à la conversion électrique : « J’interviens chez les particuliers pour leur expliquer comment faire leur propre conversion s’ils ont les compétences nécessaires, sinon nous le faisons pour eux avec l’aide de partenaires. Nous avons déjà converti une Porsche électrique, une Volkswagen 181, un Defender que l’on va bientôt faire pour un Suisse… C’est du sur-mesure, en fonction de leurs besoins, de leur autonomie, de la puissance qu’ils veulent », énumère Rémi.
Des batteries portables rechargées à l’énergie solaire
Si les voitures électriques solaires et leur remorque n’en sont encore qu’à leur phase de démonstration technologique, Rémi a également créé Yuman, une entreprise qui commercialise des « Power Bank » ou batteries portables : « Ce sont des systèmes de stockage d’énergie mobile utilisés pour remplacer les groupes électrogènes. Ils reprennent la même technologie que la remorque solaire et peuvent être utilisés lors d’événements comme des festivals ou des tournages de cinéma en plein air. En plus, les « Power Bank » nous permettent de ramener du financement », appuie Rémi.
Pour tout savoir sur l’aventure solarvantrip rendez-vous sur la page Instagram.