Installé depuis deux ans au Cloître, dans les quartiers Nord, le Paysan Urbain livre désormais ses micro-pousses dans plus de 400 restaurants du territoire et fait germer de nouveaux projets dans les collèges marseillais.
Dans les jardins du Cloître des Faiseurs d’avenir, une deuxième serre est en construction. 350 m2 supplémentaires. « La première avec ses neuf tables est pleine, sourit Arnaud Mispolete, du Paysan Urbain. On va continuer les micro-pousses : choux, roquettes, radis, tournesols, pois, coriandre, fenouil… mais aussi cultiver différentes variétés selon les saisons, et on va faire des tests sur des plants, et des fleurs comestibles. Lorsque la nouvelle sera montée, elle sera aussi quasiment remplie ».
Il faut dire que depuis son implantation au Cloître, sur le territoire Nord de Marseille, cette structure spécialisée dans l’agriculture urbaine ne cesse de grandir. « Nous sommes dans un lieu magique, avec des structures qui partagent les mêmes valeurs que nous. C’est un cadre idéal pour le public que l’on accompagne ».
Au menu : embauches et jardins pédagogiques
Malgré une période creuse durant le confinement, aujourd’hui, l’entreprise connaît une belle croissance. L’activité a permis depuis les débuts d’accompagner plus d’une vingtaine de personnes en insertion. Et malgré la crise, Le Paysan urbain a réussi à embaucher. « Après le confinement, nous sommes passés de six à douze salariés en permanence, accompagnés sur nos chantiers d’insertion, et on a aussi augmenté notre chiffre d’affaires », poursuit Arnaud, conscient que c’est une chance.
Alors qu’elles se font rares en temps de crise, d’autres embauches doivent intervenir prochainement. « Des adultes relais, services civiques. On essaie à chaque fois d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi. Les services civiques sont de jeunes décrocheurs, les adultes relais auront pour mission d’aider pour les ouvertures de jardins pédagogiques et jardins partagés dans les quartiers ».
« Une forme de sensibilisation à l’environnement »
C’est le projet de l’année 2020. Le Paysan Urbain prend le chemin de l’école, ou plus exactement des collèges. Un premier jardin partagé devrait voir le jour au collège Rostand. Pour développer ces initiatives, Le Paysan Urbain va également travailler en collaboration avec des centres sociaux.
Par ailleurs, une dizaine d’interventions est prévue au sein des établissements. « L’objectif, c’est de travailler le jardin tout au long de l’année selon les saisons, selon les espèces, les variétés. Donner ensuite la possibilité aux élèves d’être en capacité de gérer le jardin tout seul, et même de pouvoir faire des choses à la maison, sans avoir besoin, d’un jardin, ou d’un balcon, et de pouvoir le faire en intérieur. C’est une forme de sensibilisation à l’environnement, au bien manger, à l’agriculture ».
Le Paysan Urbain travaille en étroite collaboration avec le restaurant du Cloître, et fournit désormais plus de 400 établissements, à Marseille et ses environs. « Une partie est livrée en direct et une autre via des grossistes de la région », confie Arnaud.
La crise sanitaire a toutefois repoussé à plus tard le lancement des productions maraîchères, notamment aromatiques et légumes anciens.