Afin de limiter les rassemblements sur la voie publique et les places de Marseille, le Préfet Christophe Mirmand vient d’annoncer l’interdiction de la vente et de la consommation d’alcool après 20h.

A la demande du premier ministre, Jean Castex, les élus locaux ont planché tout le week-end avec le préfet des Bouches-du-Rhône pour proposer aujourd’hui à 17 h des mesures complémentaires en vue d’empêcher une seconde vague de l’épidémie de Covid-19 à Marseille, déjà fortement touchée.

La vente et la consommation d’alcool sur la voie publique sont désormais interdites après 20h.

La fermeture des bars, restaurants, cafés, commerces d’alimentation générale, est cependant maintenue à 0h30. Toutefois, le non-respect des gestes barrières et la non-consommation assise, tout comme les soirées dansantes seront sanctionnés d’une fermeture administrative systématique de l’établissement pour une durée de 24 heures. 52 mise en demeure, dont 37 ont été effectuées à Marseille, et 2 fermetures administratives. « La consommation debout sera également interdite tout comme l’utilisation des pipes à chicha », a indiqué le préfet de région, lors de la conférence de presse.

La maire de Marseille, Michèle Rubirola, avait soulevé la question des bars à chicha, lors de son entretien avec le préfet « où les risques de transmission, favorisés par la vapeur d’eau, ne sont pas pris en compte ». (lire par ailleurs). 

La diffusion de musique amplifiée est aussi interdite sur voie publique.

Ces mesures seront applicables jusqu’au 26 octobre prochain, et seront réévaluées en fonction de l’évolution de la situation. L’évaluation se fera en lien avec les collectivités, les polices municipale et nationale et les élus. Un comité territorial constitué d’acteurs acteurs locaux va être créé pour faire un point hebdomadaire de la situation.

« Plus de tolérance »

Le préfet de police des Bouches-du Rhône, Emmanuel Barbe, a annoncé la fin de la pédagogie concernant le respect des mesures barrières et notamment le port du masque. En ce sens, il a annoncé un renforcement des contrôles de police, rappelant au passage que l’infraction au non-port du masque est sanctionnée d’une amende de 135 euros. Les verbalisations seront par ailleurs systématique dans les transports en commune. « Plus de tolérance. Nous allons faire respecter l’ensemble des mesures données aujourd’hui», a indiqué le préfet de police. 

Hier soir, des scènes de liesse populaire dans les rues de Marseille en marge de la victoire de l’OM face au PSG ont sans doute participé à l’accélération de ces mesures.

La conférence de presse en direct

« L’évolution épidémiologique est défavorable dans notre département, à Marseille particulièrement. Le taux d’incidence Santé public France dépasse les 312 pour 100 000 dans le département, en tête national des départements où le virus évolue le plus rapidement », a rapporté Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône.

« Une situation au-delà de tout ce qui avait été constaté auparavant », explique Philippe De Mester, directeur général de l’Agence régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, avant de poursuivre : « Nos services de réanimation sont en forte tension. On assiste à un doublement du nombre des personnes admises en réanimation, le cycle de doublement est de moins de 8 jours. Nous arriverons à saturation si aucune mesure n’est prise. (…) Nous avons dans la région 139 personnes en réanimation et 64 lits disponibles ».

, Marseille : Vente et consommation d’alcool sur la voie publique interdites après 20h, Made in Marseille

« Nous avons une meilleure connaissance aujourd’hui de l’épidémie car nous avons augmenté les tests. Le Premier ministre a demandé à ce que chaque région fasse efforts pour l’accès au tests. Nous travaillons sur un plan pour multiplier les accès aux tests. Notamment pour les personnes prioritaires : prescriptions médicales, symptômes, personnels de santé »,  a développé Philippe De Mester. « L’ARS a pris des initiatives aussi pour développer les capacités de tests. En partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous développons des dispositifs de tests rapides, entre 15 et 30 minutes, pour les urgences, et en partenariat avec APHM, pour développer dans les jours qui viennent des tests antigéniques que nous mettrons à disposition du Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille, pour l’ensemble de la ville ».

Jean-Olivier Arnaud, directeur de l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a pris la parole à son tour : « Les chiffres : Nous avons 155 lits dédiés aux patients Covid, pris sur la capacité actuelle, qui va augmenter. 35 lits pour patients en réanimation, 96 pour la médecine, 20 dans les 2 services urgence de l’Hôpital Nord et La Timone, 10 de chaque. 4 lits dédiés aux patients détenus.  Sur ces 155 lits : 129 sont occupés, nous sommes proches de la saturation, avec seulement 26 vacants. Sur 35 lits de réanimation, 31 occupés, il en reste donc 4. (…) Nous avançons avec prudence et vigilance, nous modifions le dispositif tous les jours pour être juste au niveau des nécessités pour les patients Covid, mais aussi pour tous les autres. Le taux d’absentéisme est important aussi dans les personnels, contaminés à l’extérieur. Nous sommes vraiment très demandeurs de respect des gestes barrières, d’éviter les événements familiaux, et attroupements, et porter un masque partout. Notamment avec l’entourage familial ».

Sont présents : Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône, Philippe De Mester, directeur général de l’Agence régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Olivier Arnaud, directeur de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), Emmanuel Barbe, préfet de police des Bouches-du-Rhône et la maire de Marseille représentée par son premier adjoint, Benoît Payan.

 

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