Le Premier Ministre, Jean Castex, a détaillé il y a quelques heures les contours du plan de relance économique pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Il s’articule autour de trois axes : la transition écologique, la compétitivité des entreprises et la cohésion sociale et territoriale.

Baptisé « France Relance », le plan du gouvernement est « d’une ampleur historique », a estimé le Premier Ministre Jean Castex lors de la présentation. « Cent milliards, c’est près de quatre fois plus que le plan de relance qui avait été mis en œuvre pour faire face à la crise de 2008. C’est, en proportion de la richesse nationale, le plan de relance le plus massif annoncé à ce jour parmi les grands pays européens. C’est surtout le montant dont notre économie a besoin pour retrouver, dès 2022, notre niveau de richesse d’avant la crise ».

Le plan comporte quelque 70 mesures autour de trois axes majeurs : la transition écologique (30 milliards), la compétitivité des entreprises (35 milliards) et la cohésion sociale et territoriale (35 milliards) avec « une priorité absolue » : l’emploi. Objectif : 160 000 emplois créés en 2021.

Verdissement de l’économie française

Un tiers de l’enveloppe sera consacrée au « verdissement de notre modèle de développement », a souligné la ministre de la transition écologique et solidaire, Barbara Pompili : rénovation écologique des hôpitaux, des Ehpad, formations aux métiers verts, ou encore l’aide au tourisme durable, ont été cités en exemple.

Par ailleurs, « les transports bénéficieront de près de 11 milliards d’euros au total, dont plus de la moitié pour le secteur ferroviaire, notamment pour les petites lignes et le fret, ainsi que les mobilités du quotidien », a souligné Barbara Pompili. 1,2 milliard d’euros seront mobilisés pour « soutenir les transports en commun et accélérer le plan vélo ».

A cela s’ajouteront « des aides à l’achat de véhicules moins émetteurs et l’installation de bornes de recharge, mais aussi pour la recherche et le développement dans l’automobile et l’aérien pour qu’ils passent le cap de la baisse des émissions de gaz à effet de serre ». Ce volet prévoit aussi l’extension de la prime pour la rénovation énergétique à tous les ménages.

« La transition agricole n’est pas oubliée avec un budget de 1,2 milliard d’euros, dont 350 millions d’aides pour développer une alimentation plus saine et plus locale », a ajouté la ministre. 2 milliards d’euros seront également consacrés à l’économie circulaire, dont le tri des biodéchets, la modernisation des centres de tri, la valorisation des déchets, la biodiversité, la rénovation des réseaux d’eau…. « La lutte contre la bétonisation sera financée avec, notamment, la création d’un fonds de 300 millions d’euros pour accélérer la réhabilitation des friches ».

« Un bouclier anti-licenciements » 

Le dernier axe du plan est destiné à la cohésion sociale et territoriale, pour 35 milliards d’euros, et comprend un volet emploi, notamment pour les jeunes (6,7 milliards d’euros déjà dévoilé cet été avec le renforcement des emplois aidés, la prime à l’embauche de 4 000 euros (1 000 euros par trimestre) pour les entreprises, ou encore le soutien massif à l’apprentissage et aux contrats de professionnalisation.

Le Premier Ministre a indiqué vouloir « éviter un maximum les licenciements », en réinjectant « massivement de l’argent dans l’économie », pour que « les entreprises repartent ». « Un bouclier anti-licenciements », de 7,6 milliards, a souligné Élisabeth Borne, la ministre du Travail, « pour les entreprises qui subiront une baisse d’activité dans les prochains mois ».

Le dispositif repose sur une « activité partielle de longue durée avec le financement de formations pour utiliser le temps non travaillé, afin de permettre aux salariés de monter en compétence ». Sur le champ des compétences, le gouvernement prévoit là aussi un « investissement massif » : près d’un milliard d’euros pour accompagner les salariés des secteurs en difficulté ou des demandeurs d’emploi vers les secteurs porteurs.

Pas de hausse d’impôts

Jean Castex l’a rappelé : « Il n’y aura pas de hausses d’impôts », pour financer ce plan. « Cette erreur affaiblirait notre croissance et enverrait des signaux négatifs aux ménages comme aux entreprises », a-t-il expliqué, rappelant que « grâce à l’accord historique obtenu par le président de la République, nous bénéficions d’un soutien européen à hauteur de 40 milliards d’euros ».

Il attend en contrepartie que les entreprises « jouent le jeu de ce plan de relance » : « Prenez l’exemple des prêts participatifs : il est légitime que lorsqu’on va prêter à une entreprise pour qu’elle puisse se développer et investir, on lui demande des contreparties en matière de respect de l’environnement, de gouvernance, d’égalité femmes-hommes… »

Si le plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans porte ses fruits, son impact sur la dette publique sera«presque entièrement résorbé à partir de 2025 » a également indiqué le Premier Ministre.

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