Avec la crise sanitaire, la saison touristique est bousculée. Entre aides et plans de communication, les touristes répondent tout de même présent, mais la clientèle change ses habitudes, au détriment de certains territoires régionaux. Le point avec le président du Comité régional de tourisme, François de Canson.

20 milliards d’euros, 13 % du PIB de la région, 25 000 entreprises, 143 000 emplois non délocalisables, 400 000 emplois induits… Le Comité régional de tourisme (CRT) expose ainsi le poids de l’économie touristique dans la région Sud, Provence-Alpes-Côte-d’azur.

Une « industrie majeure du territoire », mise à mal par une crise sanitaire historique. « Il est impossible de rattraper ces mois de fermeture, nous parlons de prestations de services, pas de biens potentiellement stockables et écoulables », explique François de Canson, président du CRT.

Étirer au maximum la saison

En plus des aides et dispositifs, les efforts n’ont pas manqué pour attirer les touristes de France et des pays frontaliers sur le territoire : « Pour la première fois, nous avons lancé une campagne de promotion pour le cœur de saison, c’est du « jamais vu » mais c’était indispensable. Je parle de la campagne #onatousbesoindusud, mais aussi « Un air du Sud » aux Galeries Lafayette à Paris, ou encore du partenariat avec The Explorers… Fin août, nous en referons une pour doper les mois de septembre, octobre et novembre ».

Car si le pic saisonnier habituel pourrait être difficile à atteindre, avec notamment la perte des clientèles « grand international », la stratégie est donc d’attirer les touristes « de proximité » et d’étirer au maximum la saison : « Notre combat avec Renaud Muselier est simple : installer les meilleures conditions pour un été réussi et une « aile de saison » remplie et aussi étalée que possible ».

, En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’activité touristique repart de manière inégale, Made in Marseille
François de Canson pour la Fête des terrasses le 1er juillet.

Le camping plébiscité

Le CRT dévoilera dans quelques jours, les premiers chiffres de la saison touristique, mais certains indicateurs montrent déjà que le territoire a su attirer les Français et certains Européens : « Sur la première quinzaine de juillet, nous avons déjà un bond 10% (par rapport à 2019) de fréquentation de la  clientèle française (hors région Sud) en vacances chez nous », assure François de Canson. Le deuxième week-end de juillet a enregistré un pic de fréquentation de 90 % dans l’hôtellerie.

Mais les habitudes touristiques sont bousculées et les territoires en bénéficient inégalement. Les campings enregistrent de belles performances, en particulier « les emplacements mobil-homes connaissent un très fort taux d’adhésion ». Un phénomène qui bénéficie au Var, le département qui s’en sort le mieux d’après le CRT, avec un taux de remplissage proche des 70 %.

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Une fréquentation inégale selon les territoires

Les Hautes-Alpes attirent les touristes régionaux, français et quelques européens au sortir de la crise sanitaire. Le taux de réservation hôtelière pour le mois d’août est déjà supérieur de 1 à 2 % à celui de l’année dernière. Le calme, l’éloignement et l’air pur semblent privilégiés aux zones de grande concentration. Pour autant, les « spots » de tourisme incontournables de la région restent très fréquentés.

A cette date, les résultats de fréquentation hôtelière en région présentent de nombreuses disparités : le Var a un taux de remplissage proche des 70 %, les Bouches-du-Rhône 60%, les Alpes-Maritimes connaissent une reprise certaine mais plus timide avec un remplissage de l’ordre de 48%… ceci s’explique naturellement par l’absence de tourisme d’événementiel et de tourisme « grand » international.

Ceux qui souffrent le plus aujourd’hui sont les territoires qui accueillent habituellement de grands événements l’été et les professionnels dédiés à une clientèle « grand international ». Les Américains, les Russes, les Émiratis et les Chinois manquent logiquement à l’appel cette année. C’est le département des Alpes-Maritimes, où ils sont le plus attendus, qui pâtit le plus de cette absence pour l’instant.

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