Julia Falzon a créé la Mignonne, un triporteur qui arpente Marseille, rempli de glaces artisanales aux parfums étonnants. Sésame noir, basilic, gingembre ou encore fleurs d’oranger. Des saveurs aussi dépaysantes que rafraichissantes.
« Pouet pouet, ah voilà la marchande de glace ! ». A bord de son triporteur blanc et rose, on entend Julia Falzon avant de la voir. Cette ancienne commerciale dans l’import export est la fondatrice de la Mignonne, un camion de glace des temps modernes, qui arpente les rues de Marseille depuis le 13 mai 2020.
« Je n’ai jamais tenu en place dans un bureau. J’ai essayé pendant longtemps, mais je n’y arrive pas. Moi j’aime bouger, j’aime le contact, le soleil, les sourires… Donc la Mignonne était une évidence », raconte Julia, accoudée à son triporteur.
Le concept, qu’elle a peaufiné pendant deux ans, est née de son amour des glaces, sa fascination pour les food trucks découverts au cours de ses voyages en Asie et son attachement à Marseille, sa ville de coeur depuis maintenant 30 ans.
Le nom, quant à lui, vient d’une anecdote aussi authentique que le concept: « J’avais une amie qui me disait sans cesse « ah t’es mignonne ». Je le comprenais dans le sens « t’es brave » donc ça m’énervait mais pas du tout, c’était bien dans le sens « mignonne » ! Un soir on était au Red Lion, on buvait une bière. Je m’en rappelle très bien, je lui ai dis en plaisantant « écoute, si jamais un jour je créé une boite, je l’appellerai la Mignonne », se rappelle la créatrice, et elle a tenu parole.
De l’aventure en cornet (ou en pot)
Julia utilise des cornets vegan et 100% made in France. Ses glaces sont fabriquées à partir de fruits et légumes issus de coopératives fruitières françaises et le lait provient d’une ferme dans les Pyrénées. Si tous ses produits sont d’origine française, ses parfums, eux, sont totalement dépaysants : sésame noir, sorbet concombre, sorbet betterave, glace au fromage de chèvre, sorbet rhubarbe fraise, barbe-à-papa, fleur d’oranger pavot ou encore fraise basilic… du jamais vu. Mais pas de panique, pour ceux désirant des parfums plus authentiques, ils peuvent tout de même opter pour un sorbet au chocolat noir ou encore une glace à la vanille aux deux gousses. Quelque soit le parfum, Julia manipule ses glaces à la spatule, clin d’oeil à ses origines siciliennes.
Autre particularité : la fondatrice travaille au contenant et non au nombre de boules de glace, il est donc possible de mettre plusieurs parfums dans un même pot (ou cornet), sans que le prix ne bouge. Elle possède une trentaine de saveurs, mais n’en vend que six par jour, lui permettant de changer sa sélection au gré de son humeur et de ses clients : « Par exemple le dimanche, c’est le jour des enfants, donc il y a de la barbe à papa », précise la créatrice.
Julia roule l’après-midi, le long du littoral sud marseillais. Elle sillonne le bord de mer, du Mucem au Vieux-Port, de la Corniche jusqu’aux Goudes, et ne s’arrête que si on l’accoste. Ca peut être une vieille dame qui souhaite se rafraichir, comme un couple en balade au bord de l’eau : « Hier il y avait un enfant. Il est arrivé en navette avec ses parents, il s’était fait très très mal. D’un coup sa mère me voit passer, elle me dit « arrêtez vous s’il vous plait, le temps qu’on accoste ! », se remémore Julia avec un grand sourire avant de conclure « parce que la glace c’est un moment de bonheur pour tout le monde ».