Maud Galagain est psychologue à la Maison Départementale de la Solidarité de la Belle-de-Mai de Marseille (3e). Depuis le début de la crise, elle consulte en ligne ses jeunes patients et leurs parents.

« Depuis le 16 mars, je réalise les consultations par téléphone ou en appels vidéo, quand c’est possible, avec les enfants que je suis habituellement dans les foyers, familles d’accueil et les MECS. J’organise également les consultations avec les parents anxieux de ne pas voir leur enfant depuis près d’un mois. L’entretien à distance n’a pas le même impact mais il est indispensable de garder le contact même par écran ou combiné interposé, au moins une fois par semaine. Mon rôle est de rassurer tout le monde mais dans cette période anxiogène de confinement. Pour les enfants et les jeunes, dans cette période, tous les repères sautent. Plus d’école, plus de maîtresse ou de professeurs, plus de cantine, plus de sport et surtout, plus de parents. Remontent, par conséquent, les questions de l’abandon, l’absence et la peur de ne plus les revoir. Avec les plus jeunes, je suis dans une sorte de guidance parentale. La séance peut être basée sur les devoirs avec un exercice à faire pour la semaine suivante. Pour les plus difficiles, je vais rappeler gentiment les règles et la notion de respect. A tous, je leur donne rendez-vous une fois par semaine, ainsi je peux constater ce qui a fonctionné, ou pas.

Avec les ados, techniquement c’est plus simple. Je les consulte quasiment tous sur WhatsApp. En revanche, cette période est très difficile à vivre pour eux. Ils sont très anxieux et ont vraiment besoin de parler. Les entretiens sont beaucoup plus longs, il faut les rassurer. Pour eux aussi, la rythmicité hebdomadaire est très importante.

Enfin, la partie la plus ardue de ma tâche dans ce contexte c’est d’arriver à rassurer les parents qui ont peur que cette rupture les oblige à reconstruire la relation à leur enfant qu’ils ont mis parfois des années à reconstruire. Les questions les plus fréquentes sont : quand vais-je revoir mon enfant ? Comment ? Mon rôle est de passer du temps avec eux pour les apaiser et leur dire que tout recommencera où cela s’était arrêté. Et puis j’ai des petites astuces, avec mes collègues des structures d’hébergement, on leur envoie des photos prises avec leurs enfants dans des moments joyeux, on leur dit qu’ils sourient pour eux et qu’ils les aiment. »


>Demain, retrouvez le témoignage de Florence Theron – Médecin PMI assure la vaccination obligatoire des tout-petits

Plus d’infos sur www.departement13.fr

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