Légère amélioration, augmentation des capacités de dépistage, situation dans les Ephad… Philippe De Mester, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) a tenu ce jour un point sur la situation sanitaire liée au Covid-19, dans la région.
Le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) a dressé, ce jour, un point sanitaire de la situation en Provence-Alpes-Côte d’Azur. De nombreux patients sont encore hospitalisés, mais pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le « solde », c’est-à-dire la différence entre les personnes hospitalisées et celles qui peuvent regagner leur domicile, évolue de façon positive. « Nous avons enregistré 11 personnes en moins dans les services hospitaliers de réanimation. C’est quand même une bonne nouvelle ».
A ce jour, 9 700 personnes ont été testées positives au Covid-19, dont 400 tests positifs supplémentaires. « Nous avons une meilleure connaissance de la propagation de l’épidémie, une meilleure capacité à prendre en charge de manière précoce les personnes atteintes ».
L’amélioration de la situation dépend du respect du confinement
En ce qui concerne la propagation du virus, la région entre dans une phase « plateau », liée aux effets du confinement. « Cela reste fragile et modeste », avertit Philippe De Mester, « dans la mesure où nous avons encore un nombre très important de personnes dans nos structures de réanimation. Tous les lits que nous avions habituellement sont occupés et heureusement que nous avons doublé nos capacités de réanimation pour faire face à l’augmentation ».
L’évolution dépendra du respect du confinement, principalement à la veille de ce week-end de Pâques qui suscite des inquiétudes. « Tout relâchement engendrera immanquablement dans un délai huit, dix, douze jours, une reprise de l’épidémie, c’est clair, c’est net et c’est quasiment arithmétique », a t-il insisté. « Il faut absolument tenir le confinement jusqu’à ce que l’on puisse juguler cette épidémie ».
Renfort des laboratoires vétérinaires et universitaires pour le dépistage
Il a affirmé que les capacités de la région en matière de dépistage ont augmenté grâce aux moyens mobilisés, et notamment le renfort des laboratoires.
Si en temps normal, les laboratoires vétérinaires ne sont pas habilités à réaliser des actes de biologie médicale, ils peuvent désormais participer à « l’effort national de dépistage » du Covid-19, comme l’a souligné il y a deux jours, le ministère de la Santé. « Il s’agit en particulier des laboratoires publics de recherche, de laboratoires vétérinaires et des laboratoires départementaux ». Jusqu’à présent, seul le laboratoire départemental disposait de cette compétence en France.
« Le fait de pouvoir mobiliser de nouveaux champs de la recherche, avec les laboratoires universitaires, comme les laboratoires vétérinaires, nous ouvre des perspectives plus importantes de disponibilité de réactifs. Nous allons ainsi pouvoir plus largement procéder à des tests. Sur le plan épidémiologique, le dépistage permet aussi d’avoir une connaissance de la diffusion de la maladie, il permet de prendre les bonnes décisions thérapeuthiques ».
Début dépistage systématique dans les Ephad
La montée en charge permet également la mise en œuvre des tests de dépistages dans les Ephad, qui font face à une situation difficile et les structures pour personnes handicapées.
Depuis quelques jours, un test systématique est réalisé, sur l’ensemble de résidents et des personnels soignants dès lors qu’il y a suspicion du virus dans l’établissement. Le dépistage est mis en place avec le concours des laboratoires privés en contrat avec les Ephad, et dans les autres cas, avec le soutien des structures publiques, l’IHU… Le Sdis et les marins-pompiers apportent son concours pour procéder aux tests dans les Ephad.
Les dispositions d’isolement seront ensuite prises. « Cela permet, d’une part, d’être rassurant pour ceux qui sont indemnes, et d’être très clair vis-à-vis des personnes positives pour organiser leur prise en charge ».
À l’heure actuelle, des cas positifs de covid-19 ont été constatés dans 135 centres accueillant des personnes âgées de la région. Le nombre de décès, lui, est de 160 personnes, dont 105 au sein d’un établissement et 55 en milieu hospitalier.
Par ailleurs, dans le cadre de l’opération « résilience », les forces armées ont proposé leur l’aide. Ainsi, du personnel militaire assure différentes prestations de logistique, de transport de matériel… Il est également intervenus à l’APHM dans le cadre de la réorganisation des services.