Une pétition en ligne baptisée #NePerdonsPlusDeTemps a été lancée par l’ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, pour demander au Gouvernement d’assouplir les possibilités de prescription de la chloroquine, ce traitement controversé porté par le professeur marseillais Didier Raoult. Elle vient d’atteindre les 400 000 signatures.
La mobilisation des « pro » chloroquine ne faiblit pas. Alors que les jours passent, que le nombre de décès augmente considérablement, que les soignants s’insurgent du manque de matériels et de moyens, et que les résultats des essais cliniques européens de l’étude Discovery se font attendre, la polémique autour de la chloroquine se durcit et les soutiens se font de plus en plus nombreux.
A la manoeuvre de cette pétition en ligne, l’ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, qui vient de récolter 400 000 signatures de soutien, pour élargir les traitements à l’hydroxychloroquine des patients atteints du Covid-19, en autorisant leur prescription sans attendre qu’ils soient atteints d’un stade aggravé de la maladie.
De nombreux professionnels de la santé ont répondu présents, parmi eux : Christian Perronne, Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, Michèle Barzach, ancienne Ministre de la Santé, François Bricaire, ancien Chef du service de maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Membre de l’Académie de Médecine, Jacques Marescaux, Président Fondateur de l’IRCAD, Membre de l’Académie de Médecine, ou encore Patrick Pelloux, Président de l’Association des médecins urgentistes de France.
« Nous demandons donc au Premier ministre et à son Ministre de la Santé de modifier d’urgence ce décret et de mettre à disposition immédiate dans toutes les pharmacies hospitalières de l’hydroxychloroquine ou, à défaut, de la chloroquine pour que chaque médecin hospitalier puisse en prescrire à tous les malades atteints de forme symptomatiques de l’affection à Covid-19, particulièrement à ceux atteints de troubles pulmonaires si leur état le requiert » demande la pétition.
« Contre cette maladie, nous ne disposons ni de vaccins, ni de traitement antiviral même si les données scientifiques actuelles sont parcellaires et discordantes. Des données chinoises récentes ont suggéré l’efficacité de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine au laboratoire et chez les malades. Une étude publiée par Chen et coll. (Efficacy of hydroxychloroquine in patients with Covid-19 : results of a randomized clinical trial) montre l’efficacité de l’hydroxychloroquine chez les malades atteints par le Covid-19 souffrant de pneumonie moyennement sévère ; les quelques patients qui se sont aggravés ne recevaient pas le traitement. Des cartes publiées par Santé Publique France montrent un taux de mortalité chez les personnes hospitalisées beaucoup plus faible à Marseille que dans le reste du territoire » précise l’ancien ministre dans sa pétition.
« Pour éviter tous risques ou dérives, ce médicament doit être délivré en pharmacie hospitalière avec obligation d’assurer une traçabilité des prescriptions et un retour des données médicales (…) Il faut éviter à tout prix l’automédication. » poursuit-il.
En parralèle, trois médecins ont recommandé le traitement de Didier Raoult dans une tribune publiée dimanche soir dans le Figaro, dès l’apparition des premiers symptômes du coronavirus : Fabien Calvo, professeur émérite de pharmacologie à l’université de Paris-Diderot et ex-directeur scientifique de l’Institut national du cancer, Jean-Luc Harousseau, ancien professeur d’hématologie à l’université de Nantes et ancien président de la Haute Autorité de santé, et Dominique Maraninchi, professeur émérite de cancérologie à Aix-Marseille et ancien directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé à la prudence et rappelé samedi sur Brut qu’on connaitrait dans les prochains jours les premiers résultats intermédiaires des études cliniques des essais Discovery qui visent à déterminer si la chloroquine, mais aussi d’autres médicaments sont efficaces quand ils sont pris dès le début de la maladie.