Ce midi, le président du Medef Sud, Yvon Grosso, organisait un déjeuner de presse. Au menu : l’actualité de l’emploi en région et la réforme des retraites. Une discussion à bâton rompu.

« La région n’a jamais été autant représentée dans les instances nationales ! ». C’est par ces mots enthousiastes qu’Yvon Grosso, président du Medef de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, ancien président de l’UPE 06, a démarré sa présentation aux journalistes venus pour l’occasion.

Un recul du chômage plus fort en PACA qu’à l’échelle nationale

« Il y a un recul au niveau national sur le nombre de demandeurs d’emploi de 3,1% et nous faisons un peu mieux en région avec 4,9%. On peut saluer les bons résultats des départements du 04 et du 83. Grâce à des mesures comme le CICE notamment, on a eu des conséquences directes sur l’emploi. Et on le voit, dès qu’on baisse les coûts de compétitivité pour les entreprises, les conséquences sont directes pour l’emploi » poursuit le président.

La croissance française a connu 1,3% d’augmentation selon l’Insee. C’est mieux que les autres pays européens. Les prévisions 2020 sont bonnes avec +0,9% au premier semestre. « La prime Macron a contribué à l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages français ». Le nombre de créations d’entreprises a augmenté en 2019. En région : +25,5% contre +18% à l’échelle nationale.

« Les étrangers perçoivent la France comme un pays attractif malgré les mouvements sociaux. Nous, on veut être positifs, on donne des signaux positifs aux étrangers. On a de grandes écoles, de grands ingénieurs… En 2019, les start-ups françaises ont levé 5 milliards d’euros, sans aller chercher des fonds d’amorçage aux Etats-Unis. Aujourd’hui, les investisseurs font confiance aux entreprises françaises et s’engagent sur le long terme. Même si j’en suis conscient, il y a encore plein de choses à corriger et tout ne marche pas bien. Moi, je veux voir le verre à moitié plein » détaille Yvon Grosso.

 

Contre la réforme des retraites, mettre en place un système par capitalisation

Dans un contexte national tendu, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, alors que 61% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron devrait prendre les contestations contre la réforme des retraites et la retirer, selon un sondage Elabe publié mercredi 22 janvier, le président du Medef Sud se veut plus diplomate.

« Au Medef, notre ligne rouge est de ne pas augmenter de coût du travail pour les entreprises et le pouvoir d’achat des salariés. Pour y arriver, il faut fixer l’âge de la retraite à 64 ans. Mais nous sommes dans une logique démocratique, nous ne sommes pas pour les blocages, on ne veut pas anéantir la France. Je pense d’ailleurs qu’il y a un manque de culture économique chez certaines personnes. On peut dire non à la réforme, mais il faut se mettre autour de la table et négocier. Certains ne veulent même pas se mettre autour de la table. Ce n’est pas comme ça qu’on avance » s’agace l’intéressé.

Sa solution ? Fixer l’âge de la retraite à 64 ans et instaurer un système hybride par répartition et par capitalisation. « C’est la première fois que l’on a deux générations qui se retrouvent à la retraite en même temps. Forcément, il faut revoir les modalités de financement. Aujourd’hui, 5 millions de personnes ont plus de 80 ans… Comment va-t-on financer tout ce monde ? Il y a trois possibilités : soit vous augmentez les cotisations des entreprises et des salariés, mais cette solution alourdit le coût du travail et enlève du pouvoir d’achat aux salariés. Elle ne me semble pas possible. Soit, vous prenez sur les retraités qui vont bientôt partir à la retraite, mais ça ne serait pas digne vis-à-vis de ceux qui ont travaillé toute leur vie. Enfin, repousser l’âge de la retraite. Sous Fillon et Hollande, cela avait été fait. Toutes les années, on reculait de quelques mois l’âge de départ à la retraite ».

Aujourd’hui, « La méthode du gouvernement n’est pas bonne. Moi, je suis pour le changement, mais c’est un chantier qui va coûter beaucoup d’argent, beaucoup de mobilisation… Certaines professions comme les avocats fonctionnaient très bien. Les enseignants par exemple eux sont perdants. Il faut donner le choix aux salariés de pouvoir capitaliser s’ils le souhaitent, comme cela se fait dans d’autres pays. C’est un peu comme une assurance vie, c’est garanti. Le problème c’est qu’on nous infantilise face à la situation. La majorité des Français peut comprendre le système de retraite par capitalisation. Et je pense que c’est la bonne solution ».

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