Deux cabinets d’études indépendants ont remis leur audit sur l’état des 470 écoles de Marseille. La Ville présentera partiellement les résultats lors du Conseil municipal du 27 janvier, et repousse après les élections une analyse plus « détaillée ».

Les deux cabinets d’experts indépendants (l’Apave SudEurope et Qualiconsult) mandatés en septembre dernier pour réaliser un diagnostic des 470 écoles de Marseille ont remis à la Ville leurs premières conclusions. 3 800 classes, les locaux scolaires, les espaces de restauration, les gymnases, les logements et les espaces extérieurs ont été passés au peigne fin. L’inspection portait sur différents critères : l’état général, la fonctionnalité, le niveau de conformité, la programmation de travaux à envisager et l’estimation de leur montant.

Ce lundi 27 janvier, les conclusions générales de ce rapport seront présentées devant le Conseil municipal dans une version partielle, comme l’explique Danielle Casanova, adjointe déléguée aux écoles. « Nous avons reçu les premières constatations ce lundi. Chaque école fait l’objet d’une analyse détaillée, il reste des milliers de pages à analyser », que la Ville doit désormais « synthétiser » pour rendre ce travail plus « lisible » à l’attention de la communauté éducative et des parents d’élèves.


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« Aucun bâtiment ne représente une menace »

L’étude approfondie était accompagnée d’une notation allant de 1 à 5 correspondant aux mentions : insatisfaisant, médiocre, moyen, satisfaisant et parfait. Il s’agit davantage d’un indicateur, l’étude se limitant à dégager les grandes tendances. Les deux bureaux de contrôle ont établi que « les écoles marseillaises se positionnent entre les niveaux moyens et satisfaisants ».

« On est loin de l’horreur complaisamment décrite », avait indiqué le maire de Marseille, lundi, à l’occasion de ses derniers vœux à la presse. Les deux bureaux de contrôle, ont mis en évidence qu’« aucun bâtiment ne représente une menace », assure Danièle Casanova, « l’état du bâti dépend du modèle constructif des écoles et de son évolution dans le temps », poursuit l’élue, qui tirera sa révérence en mars prochain.

« L’ensemble des équipements présente un niveau d’accueil et de sécurité convenable, même si l’analyse identifie des axes de progrès dont beaucoup sont liés davantage aux caractéristiques du bâti qu’aux interventions d’entretien », écrit l’Apave, dans sa synthèse.


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Les points à améliorer selon l’étude

Les principaux travaux identifiés portent sur des « menuiseries extérieures et des façades pour une meilleure efficacité thermique, renforcer la maintenance pour les toitures et étanchéités », ou encore résoudre des problèmes d’infiltrations.

Les travaux d’accessibilité en faveur des personnes à mobilité réduite doivent également être poursuivis. L’état des gymnases améliorée « avec une meilleure gestion de la responsabilité des occupants », souligne la Ville. Qualiconsult met en évidence la présence de fissures, d’usure ou de dégradations des revêtements de sol nécessitant « une réfection à court-terme ».

La situation des écoles Pailleron « nous pose le plus de problèmes et nécessite un grand plan d’ensemble », explique Jean-Claude Gondard directeur général des services de la Ville. Pour le cabinet Apave, ces établissements type « Geep », dont 24 ont été diagnostiqués, « devront faire l’objet d’une priorisation dans l’optique d’une programmation de travaux ultérieurs ». Les principaux portent sur l’isolation thermique, note Qualiconsult, qui écrit également : « d’un point de vue de la sécurité incendie, ce type d’équipement présente de nombreuses mesures compensatoires pour pallier aux non conformités au règlement actuel ».

« Le rendez-vous manqué » du PPP des écoles

Pour le directeur général des services de Marseille, cet audit « n’est pas un rapport, mais une note d’information ». Une manière également de « démentir les caricatures, car d’une façon globale, ces documents démontrent que les écoles marseillaises sont dans une situation comparable à ailleurs. C’est une aide à la vérité et une base pour ajuster autant que besoin la réalisation des futurs programmes de travaux », souligne-t-il.

Pour lui, l’échec du partenariat public-privé – le fameux PPP – pour la rénovation des écoles est un « rendez-vous manqué par rapport à une volonté politique. Le Plan Ecole Avenir consistait à inventer une nouvelle génération de bâtiments par rapport à leurs fonctionnalités. Dommage d’avoir loupé le PPP. La Ville a perdu, oui ! mais c’est surtout les enfants et les parents qui ont perdu du temps. Je suis stupéfait d’entendre certains dire maintenant que l’on a perdu 5 ans. On aurait pu aller plus vite, faire moins cher et plus innovant ».


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Après « Allô mairie », voilà « Allô camionnettes »

Pour répondre aux préconisations mises en lumière dans les rapports d’expertise, la Ville a mis en place « Allô camionnettes ». Il s’agit de 5 équipes mobiles déployées pour du dépannage immédiat et urgent dans les écoles.

Elles tournent depuis déjà trois mois, à Marseille. « Là, c’est vraiment ciblé sur les toutes petites interventions à régler dans l’heure. S’il y a des problèmes qui nécessitent plusieurs jours d’interventions, les régies prendront le relais », explique Jean-Claude Gondard. Par ailleurs, plus de coup de téléphone pour signaler la situation, mais quelques clics sur internet. « La saisine par mail est plus complète, active et immédiate qu’un coup de fil. Cela correspond d’ailleurs à une demande des personnels éducatifs ».

La contre-enquête

Le maire de Marseille fera fera donc état partiellement de cet audit ce lundi 27 janvier, à l’occasion du tout dernier conseil municipal de sa mandature. D’ici le printemps, une synthèse finale en sera faite. « Elle permettra de croiser les résultats du diagnostic avec ceux de l’étude des besoins scolaires menée simultanément avec l’Agam, (l’agence d’urbanisme de la ville). Il s’agira de confirmer, ou d’ajuster précisément, la programmation des travaux d’entretien ou des grosses réparations à conduire sur l’ensemble du parc », assure la Ville.

Si cette dernière est plutôt satisfaite de l’état diagnostiqué de ses écoles, ce n’est pas le cas du Collectif des écoles de Marseille (CeM) qui a mené une autre enquête présentée la semaine dernière. Les 118 établissements qui ont répondu ont mis en évidence un manque de personnel, le mauvais état des bâtiments, un sureffectif ou encore des problèmes de sécurité. Le collectif a d’ailleurs publié ses résultats en ligne en listant une série de mesures à destination des candidats à la mairie.

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