Dans le cadre d’une expérimentation, dix trains qui circulent sur la ligne Aix-Marseille devraient être équipés de batteries électriques. Commercialisation du premier TER en 2022.
Depuis quelques années, les régions, à l’instar de la région Sud, étudient des solutions alternatives à la traction diesel. La technologie des trains à batterie ressort comme la plus opportune sur de nombreux axes à la traction autonome, moyennant le cas échéant des compléments d’électrification du réseau afin de permettre la recharge de batterie, et garantir la robustesse d’exploitation.
En 2018, afin d’améliorer le bilan environnemental de ses services, la Région Sud a lancé une étude, en partenariat avec l’État et la SNCF, pour rechercher des solutions alternatives à l’électrification par caténaire des lignes Marseille-Aix-en-Provence et Nice-Plan du Var.
Une solution durable
Selon l’étude, sur la ligne Marseille-Aix, la technologie du train sur batteries avec électrification partielle (recharge en dynamique), présente le meilleur bilan environnemental comparativement à d’autres solutions. Le développement rapide de ces technologies de stockage d’énergie par batteries comme la réduction de leur coût en font « une solution d’avenir pour le transport ferroviaire » estime la Région Sud, et permet d’atteindre trois objectifs : réaliser des économies d’énergie, décarboner le transport grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de particules et apporter de nouveaux services en exploitation.
Plusieurs régions ont ainsi accepté de participer à une expérimentation, en association avec SNCF Mobilités et le constructeur Bombadier. Les trains Bombardier AGC » (autorail de grande capacité) construit ente 2004 et 2011 en 700 exemplaires circulant dans différentes régions, « se prêtent particulièrement bien » à une première expérimentation de TER à batterie en France. Les études conduites par le constructeur confirment la faisabilité de cette transformation.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’expérimentation porte sur un train prototype effectuant le trajet Marseille-Aix. Profitant d’une période de maintenance, il sera équipé de batteries rechargeables par la caténaire ainsi qu’un dispositif de charge et un module de gestion d’énergie. Le test vise à vérifier « les performances de traction en mode nominal et dégradé, de mesurer les gains effectivement réalisés et de tester les fonctionnalités développées, notamment en termes d’autonomie ». Sur ce dernier point, les trains équipés devraient avoir une autonomie de 80 km, ce qui nécessite l’installation de point de recharge « en continu ou ponctuellement par contact avec caténaire via le pantographe ».
2 millions d’euros par rame
A l’issue, 10 trains soient 27 rames devraient recevoir cette nouvelle technologie. Au préalable, le Conseil régional a voté ce matin une délibération visant à la réalisation d’études : des frais fixes qui s’élèvent à 20 millions d’euros repartis entre collectivités, Bombardier et SNCF Mobilités, et des frais variables d’au maximum 2 millions d’euros par rame prototype.
Les études devraient être lancées début 2020, pour une commercialisation du premier train en 2022 et une exploitation commerciale sur la ligne Aix-Marseille en 2024. Pour une utilisation de ce train sur cette ligne précisément, des travaux d’infrastructures seront également nécessaire pour une électrification partielle : entre 20 et 30 millions d’euros selon le scénario choisi, avec la possibilité d’un financement européen via le Feder (fonds européen de développement régional) à hauteur de 10 millions d’euros.