À l’occasion de la remise du prix 2019 de la Fondation CMA CGM, sa nouvelle présidente Tanya Saadé Zeenny a tracé la nouvelle feuille de route des actions qui seront menées dans la région et en Afrique de l’ouest, plus particulièrement, et dont le socle repose sur l’éducation.
C’est une passation. Pas simplement d’une fonction, mais de valeurs. « CMA CGM, ce n’est pas seulement des navires, des conteneurs, des terminaux, des entrepôts, ce sont les valeurs d’un groupe familial et qui s’inscrit dans la durée. Et notre aventure va au-delà de la performance économique, c’est aussi une responsabilité sociale. CMA CGM c’est d’abord du cœur. » C’est dans cet ADN que s’inscrit la Fondation CMA CGM.
Après 14 ans passés à sa tête, Naila Saadé a officiellement confié les rênes à sa fille Tanya Saadé Zeenny, directrice générale déléguée du Groupe. Une mission qu’elle entend mener avec autant de détermination et de passion que sa maman à qui elle a naturellement rendu hommage. « L’aventure extraordinaire de la Fondation CMA CGM, Naïla Saadé l’a façonnée à son image, avec générosité, avec empathie et avec une grande détermination. Dans le prolongement de ce qu’elle a bâti, nous avons décidé de concentrer notre action sur un thème universel : l’éducation pour tous. »
Dans l’auditorium de la Tour, la présidente a ainsi présenté les nouvelles orientations de la Fondation, autour de l’éducation pour tous comme levier de réussite individuelle et collective, comme source d’innovation et d’émancipation, pour garantir l’égalité des chances, mais aussi comme « source de stabilité et de paix ».
Un partenariat avec l’OM
L’année 2020 sera marquée par différentes actions « de proximité » menées dans la région Sud et au Liban, pays d’origine de la famille Saadé. Le développement des actions passe par de solides collaborations, à l’image du partenariat scellé avec « un grand symbole de la ville » à savoir l’Olympique de Marseille : « nous allons associer la réputation de nos deux groupes pour donner envie à 50 jeunes sortis du système scolaire de reprendre le chemin de la réussite ».
L’objectif est également d’offrir à la Fondation un rayonnement international, à l’instar du groupe. En ce sens, 2020 sera l’année de l’Afrique et particulièrement l’Afrique de l’ouest, « où les besoins en éducation sont énormes ».
L’ambition est de développer un projet de conteneurs éducatifs dans les zones de tensions et plus spécifiquement au Mali. « Ce projet de conteneurs nous permettra de donner à des enfants, auxquels on a tout enlevé, l’opportunité de poursuivre leur scolarité, l’opportunité d’une parenthèse pour les rendre plus forts et plus résilients », a souligné Tanya Saadé Zeenny, rendant également hommage aux treize militaires disparus en début de semaine.
L’opération « conteneurs d’espoirs » renforcée
Dans la feuille de route, la mobilisation de l’expertise et l’outil industriel du Groupe sont aussi bien présents pour mener de grandes opérations de solidarité, face à des catastrophes naturelles et humanitaires. Initiée en 2012, l’opération « conteneurs d’espoir » sera renforcée, en proposant des solutions logistiques et en développant des partenariats avec de grandes ONG humanitaires internationales. D’ailleurs, un accord de partenariat sera signé dans les prochains jours avec le Centre de soutien du Ministère des Affaires étrangères français, pour transporter du matériel humanitaire, de la nourriture, des médicaments et des outils éducatifs, vers les zones d’instabilité.
Troisième axe : les collaborateurs de la CMA CGM et de Ceva Logistics ont l’opportunité de s’impliquer dans des actions de solidarité. En 2019, 35 se sont engagés auprès d’associations partenaires, entre le Havre et Marseille. « Mais maintenant, nous allons aller plus loin. Et en 2020, nous proposerons une semaine de solidarité pour 100 collaborateurs en France. »
« Faire les choses avec passion »
Pour venir apporter un éclairage, deux jeunes lycéens marseillais ont échangé avec les deux grands témoins du jour : Taïg Khris, triple champion du monde de roller sur rampe et Sabrina Roubache, productrice exécutive de la série Marseille de Netflix et fondatrice de Gurkin Production. Chacun à leur tour, ils ont évoqué leur parcours respectif.
Taïg Khris, aujourd’hui entrepreneur, n’a jamais mis un seul pied à l’école et a transformé ce qui aurait pu constituer un handicap, en une force. Il a développé tout au long de sa vie ce qu’il appelle « soft skills », une soif de connaissance. Sabrina Roubache, au contraire, s’est forgée à l’école, et à force de travail acharné.
Deux profils de réussite, qui sont l’un comme l’autre, devenus experts de la « débrouillardise ». Ils ont ainsi porté un message d’espoir, invitant les jeunes à « faire les choses avec passion, aller au bout de leurs rêves. Tant qu’on n’abandonne pas, on ne perd jamais ». Et en prime, un petit clin d’œil en vidéo d’Akhenaton, du groupe IAM.
Les jeunes ambitieux et talentueux
En préambule à la remise des prix, cette année, un prix coup de cœur a été décerné à l’issue d’un vote par les collaborateurs du Groupe, au centre social l’Agora. Le projet que la Fondation accompagne s’adresse à 12 enfants du CP au CM2 nouvellement arrivés en France et ne parlant pas le français, ayant des lacunes scolaires et du mal à s’intégrer. Le projet accorde également une place à la culture afin que les enfants puissent mieux comprendre le fonctionnement de la société et ainsi favoriser leur intégration.
L’institut Louis Germain a reçu quant à lui, le Prix 2019 de la Fondation. Une distinction qui récompense le travail mené par cette association, installée à Salon-de-Provence, et qui a mis en place un tutorat scolaire d’excellence pour des collégiens et des lycéens talentueux issus de milieux défavorisés.
L’objectif est de les doter du bagage académique et culturel qui leur permettra d’intégrer les plus grandes écoles et les cursus universitaires les plus prestigieux. « Ce prix annuel est avant tout la reconnaissance du magnifique travail de l’Institut Louis Germain en faveur de la jeunesse, dans la droite ligne de l’action de Naïla et Tanya Saadé en faveur de cette cause prioritaire. La Fondation CMA CGM sait qu’elle peut compter sur la Région Sud, compétente en matière de jeunesse, de lycées et de formation, pour se tenir à ses côtés dans ce combat fondamental », a souligné le parrain du Prix 2019, Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le directeur de l’Institut German, Julien Puel, a quant à lui, insisté sur le talent et l’ambition des jeunes, mais surtout sur la maîtrise indispensable de la langue française. Il a également annoncé qu’il travaillait activement depuis plusieurs mois sur la création d’un collège internat d’excellence, qui sera en capacité d’accueillir les élèves toute l’année.
Il a repris à son compte la phrase de Jean Zay, l’ancien ministre de l’Education nationale et des Beaux Arts (1936) citée précédemment par Sabrina Roubache, qu’elle évoquait elle-même, avec Akhenaton dans le cadre des projets de la Fondation CMA-CGM : « Ces enfants ne doivent pas être une perte de la République, ces enfants sont des sujets précieux, travailleurs et doués ».