Le député LREM Saïd Ahamada a annoncé ce soir, qu’il serait candidat à la mairie de Marseille, avec ou sans l’investiture du parti présidentiel.
Pour Saïd Ahamada, désormais, le temps presse. « Il reste 117 jours, il n’est plus possible d’attendre si on veut construire l’arc progressiste que tout le monde attend. On ne peut pas demander aux gens de s’engager, si nous-mêmes on ne l’est pas, parce que la CNI [commission nationale d’investiture, ndlr] n’a pas pris sa décision, donc je suis candidat à la mairie de Marseille, quoi qu’il arrive », a déclaré, ce soir, le député, lors d’une conférence de presse. Il a prévenu les instances nationales de cette décision.
C’est à l’occasion de l’anniversaire des effondrements de la rue d’Aubagne que le député des quartiers nord a décidé de changer de stratégie, et fait le choix de briguer la mairie de Marseille, sans attendre la décision de la commission nationale d’investiture. Il a vu dans cette dynamique, l’envie des citoyens de faire bouger les lignes et en tout état de cause, décidé de « prendre ses responsabilités ».
« On ne peut pas construire des listes, un arc progressiste et un programme qui fasse rêver Marseille en dix jours »
Une manière également de « débloquer un peu les choses et dire à tous ceux qui veulent me rejoindre, « maintenant vous avez quelqu’un avec lequel vous pouvez discuter » et jusqu’à présent ce n’était pas le cas ».
« Si on ne part pas, ce ne sera même pas la peine d’y aller »
Il n’y a d’ailleurs pour lui, « aucune raison objective qui justifie le fait que l’on attende encore pour choisir le candidat », estime-t-il. Officiellement ou non, ce sont les mêmes noms qui circulent depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, les personnes qui seraient tentées de voter pour nous ne comprennent pas pourquoi la décision n’a pas été prise. Plus on attend, et plus on créée de la frustration, et même de l’animosité. On ne peut pas construire des listes, un arc progressiste et un programme qui fasse rêver Marseille en dix jours, ce n’est pas possible. On est dans une période cruciale, si on ne part pas, ce ne sera même pas la peine d’y aller, on va juste être ridicules ».
Saïd Ahamada ne renonce pas pour autant à une investiture ou un soutien, mais à ce stade, il juge risqué de laisser le champ libre à ses adversaires politiques de droite, et laisser la porte ouverte aux extrêmes. Au-delà du Rassemblement national, il pense également à l’abstention.
Avant la fin de la mission Borello
Depuis sa déclaration de candidature, après les élections européennes, le député travaille sur un programme ouvert à la société civile. « Aujourd’hui, Marseille doit être construite avec les Marseillais. Tous les programmes vont se ressembler, j’ai pris le parti de faire en sorte qu’il n’y ai pas de clivage possible ».
Déclaration : Le député @saidahamada n’attend plus l’investiture LREM pour briguer la mairie de Marseille, en 2020. « Il reste 117 jours, il n’est plus possible d’attendre. Je serai candidat quoiqu’il arrive », même s’il ne renonce pas à l’investiture. pic.twitter.com/NqH0sPJWny
— made in marseille (@MadeMarseille) November 19, 2019
Il y a quelques semaines, Saïd Ahamada a rencontré Jean-Marc Borello, missionné par le président de la République pour « repérer des talents » en vue de constituer une liste LREM dans la deuxième ville de France.
Sa décision intervient avant le compte-rendu du président du groupe SOS, qui poursuit ses rencontres cette semaine et qui penchait davantage pour un profil sans étiquette. Désormais, bel et bien en campagne, la stratégie du député est de montrer qu’il faudra compter avec lui dans le paysage politique marseillais et potentiellement contrecarrer les prochaines déclarations de candidatures qui se profilent.
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