Cette semaine, un nouvel espace de coworking ouvre ses portes au nord du centre-ville. L’Équateur est installé au sein du tiers-lieu MADES. Il a pour vocation de faire le lien entre le Nord et le Sud de la ville, en accueillant des travailleurs issus de tous les milieux professionnels.

En cette fin du mois de mars, la cité phocéenne s’apprête à accueillir un nouvel espace de coworking: L’Équateur. Littéralement, celui qui «  rend égal  ». Un nom tout à propos de l’ambition est d’en faire l’un des pôles centraux entre le Nord et le Sud de la ville, ses co-fondateurs ont aussi imaginé comme un espace que les travailleurs peuvent s’approprier entièrement.

Depuis cinq ans, Stéphane Cardo, Odile Siary, Pascal Sevetier et Antoine Eudel travaillent à l’évaluation d’un espace de travail partagé inclusif, tout équipé et abordable au coeur de la Cabucelle, dans le 2e arrondissement marseillais. Un secteur en pleine mutation jusqu’à présent dépourvu d’offre locative en termes de bureaux. Pour pallier ce manque, quelque 44 postes de coworking distanciés, des bureaux fermés, zones de réunion, agora ou encore des espaces de sport et de détente sont mis à disposition des résidents, qui viennent passer quelques heures, quelques jours ou plusieurs mois.

La volonté : créer un espace contribuant à la dynamique et au développement du territoire et mettre fin à une forme d’isolement des travailleurs en favorisant la performance collective. « À l’origine, nous sommes une bande de copains qui partageons les mêmes passions, notamment musicales , nous confie Stéphane Cardo, co-fondateur de l’Équateur. L’idée de ce lieu était de permettre l’échange entre les collègues, mais surtout entre les personnes, pour permettre de sortir de son entre-soi et être vecteur de convivialité  ».

, L’Équateur : un nouvel espace de coworking prend racine dans les quartiers Nord, Made in Marseille

Un nouveau tiers-lieu dans les quartiers Nord

Cette ambition bien définie vient s’inscrire dans la dynamique du tiers-lieu MADES, dans lequel l’Équateur vient s’implanter. Déjà occupée par des entreprises, des artistes et des artisans, la structure de 4 étages prévoit l’accueil d’associations, d’un cabinet d’avocat, d’un café-cuisine solidaire, d’un lieu dédié à l’accompagnement scolaire, d’un espace événementiel sur le toit-terrasse ou encore d’une résidence artistique numérique. Un lieu de vie à part entière ouvert à tous les secteurs d’activité. 

 

 


Entretien avec Stéphane Cardo, co-fondateur de l’Équateur

Dans le contexte de crise actuelle, ouvrir un espace de coworking relève du défi. Qu’est-ce qui vous a convaincu à vous lancer dans ce projet ?

Stéphane Cardo : C’est un projet que nous avons depuis 2015, nous voyions le potentiel du lieu et de son emplacement. Nous avons pris le temps de l’imaginer et, en temps qu’indépendants, cela demande plus de patience. Nous sommes donc très confiants quant au concept, malgré les situations économiques et sociales actuelles.

Ce qui nous convainc aussi, c’est qu’aujourd’hui, nous proposons une vraie solution en répondant à des équipes qui souhaitent investir un lieu de façon non permanente mais avec suffisamment d’équipements pour pouvoir vivre une vie professionnelle normale. Nous faisons un pari porté sur l’ouverture et le lien social, l’essence de ce qui nous a animé en lançant le projet, car nous sommes un groupe d’amis.

Comment sont répartis les différents pôles du bâtiment ?

Aujourd’hui, 4 niveaux sont exploitables dans l’immeuble. Chaque surface fait environ 450 m2. Au rez-de-chaussée, il y a un entrepôt de stockage, et 120 m2 sont réservés par la Ligue de l’Enseignement, une association qui accompagne les habitants dans leurs démarches administratives. Leur présence est à l’image de ce lieu, qui se veut mixte, cela matche tout de suite avec le projet. Il y a aussi un ancien restaurant de 170 m2 pour le moment réservé à l’association 13 Solidaires qui développe un concept de cantine solidaire, d’accompagnement scolaire dans un lieu d’échange équipé d’une bibliothèque et d’un musée numérique.

Au 1er étage, une entreprise est déjà installée mais nous espérons l’investir dans quelque temps pour y faire une salle de réunion et de formation. C’est au 2e étage que se trouve l’espace de coworking L’Équateur, sur 230 m2. Il est pourvu d’une cantine, d’une agora et d’une dizaine de bureaux individuels modulables et des espaces ouverts, avec une vue à 360 ° sur Marseille, entre la mer et le massif de l’Étoile.

Le 3e étage est dédié à nos activités industrielles, car nous travaillons déjà sur place en tant qu’entrepreneurs dans l’industrie de la peinture. Nous recherchons des solutions pour réduire les émissions émises par les déchets générés par l’activité de peinture en les éliminant ou en les revalorisant. D’autre part, nous développons le pôle R & D des éco-nettoyants.

Enfin, au 4e, nous disposons de 300 m2 de toit-terrasse et de 130 m2 couverts, transformés en un appartement / bureau.

Comment se différencie ce nouveau coworking marseillais?

Le nom « L’Equateur » parle de lui-même: il s’agit d’un point central qui occupe le Nord et le Sud. Nous mettons au centre la volonté d’associer toutes les tranches de la population, tous les univers. Dans le passé, j’ai eu la chance de me créer un réseau grâce aux rencontres que j’ai faites, c’est exactement ce que nous apportons ici. Le travail représente 50% de la vie des gens, il faut que ce soit un lieu qui leur permette de s’exprimer mais aussi de se nourrir des passions des autres. Cela s’ajoute à toutes les activités qui sont développées dans le bâtiment, notamment les initiatives sociales, les aides à la population … C’est avant tout la convivialité et l’ouverture à l’autre qui sont importants ici.

La convivialité des lieux se ressent aussi par l’aménagement. Plutôt que de s’enfermer dans une salle de réunion classique, nous avons imaginé une salle d’échanges, l’agora, qui se présente comme un petit théâtre, une salle de projection et les résidents ont accès à des salles de sport, de bien-être et des douches. Il y a une qualité de vie au service des professionnels.

, L’Équateur : un nouvel espace de coworking prend racine dans les quartiers Nord, Made in Marseille

La tendance du coworking peut-elle toujours perdurer avec les normes sanitaires imposées?

Le confinement a accéléré le recours au télétravail, toutes les entreprises l’ont perçu. Mais passer d’une situation de bureau au 100% télétravail n’est pas le remède miracle. Il n’est certes pas nécessaire de travailler sur le lieu de l’entreprise, mais s’isoler n’est pas non plus une solution. C’est maintenant que le coworking a un rôle à jouer. Les entreprises et les institutions doivent accepter le travail à distance de leurs collaborateurs et, une fois la porte ouverte, il est difficile de revenir en arrière.

Cependant, beaucoup de collaborateurs ont du mal à s’inscrire dans le long terme en travaillant de chez eux, cela peut finir par devenir anxiogène. C’est là que la proposition des espaces de coworking permet, quand elle est correctement orientée en fonction des besoins de chacun, de s’épanouir dans de bonnes conditions. On leur fait profiter de cette qualité de vie au travail dont nous parlions précédemment, tout en assurant une sécurité grâce à de grands espaces. Nous pensons que l’énergie du lieu peut permettre de s’aérer en prenant le temps de faire ce que ne font jamais, comme un cours de yoga ou participer à une conférence thématique. Ce sont des bonus permettant de sortir de son entre-soi. Et c’est là que l’on a le sentiment que le partage a du sens. 

Découvrir L’Équateur sur le site .

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