La société Kleber Rossillon a été retenue par la région Sud pour réaliser la réplique de la Grotte Cosquer, au sein de la Villa Méditerranée. Ouverture au public prévue en 2022.
La Région envisage de soumettre au vote de la prochaine séance plénière le 16 octobre, le choix de la société Kleber Rossillon, pour la réalisation et l’exploitation d’un centre d’interprétation archéologique dédié à la Grotte Cosquer, dans l’actuel bâtiment de la Villa Méditerranée.
Cette société gère actuellement neuf sites patrimoniaux et touristiques en France et accueille 1,5 million de visiteurs par an.
« Ce partenariat liera Kleber Rossillon, et la Région autour d’un projet ambitieux et enthousiasmant, où la recherche archéologique, la culture préhistorique et la compréhension de l’urgence climatique contemporaine seront rendues accessibles au plus large public », indique la Région, dans un communiqué de presse. « La restitution d’une grotte ornée sous-marine (à plus forte raison aussi ancienne, – 27000 avant notre ère) sera une première mondiale et une véritable opportunité pour notre belle région Sud de rayonner, non seulement en région, mais également au niveau national et international », a déclaré Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Ce projet de transformation de la Villa Méditerranée a été souhaité dès 2016. 73 millions d’euros pour sa construction (contre les 20 millions prévus initialement), 4,8 millions de budget de fonctionnement, la Villa Méditerranée était devenue trop coûteuse pour la Région Sud. En 2016 et début 2017, l’avenir de la Villa Méditerranée avait d’ailleurs suscité la polémique entre Michel Vauzelle, ex-président de Région qui souhaitait y voir le Parlement Méditerranéen et Christian Estrosi, alors à la tête de la collectivité, qui annonçait vouloir y implanter une réplique de la Grotte Cosquer. C’est le projet de la réplique de la Grotte Cosquer qui a été définitivement arrêté, cette cavité découverte en 1991 par Henri Cosquer à 37 mètres de profondeur dans le massif des calanques. « C’est un projet qui a du sens et une vraie logique », estimait à l’époque Renaud Muselier.
« Un centre culturel de premier plan »
L’objectif était donc de « conférer au lieu une vocation claire et de permettre au territoire régional et national de bénéficier d’un équipement culturel majeur. » Ainsi, l’ambition de la collectivité de réaliser une opération d’envergure autour du projet de préservation de fresques pariétales de la grotte Cosquer, témoignage unique au monde de l’art pariétal et de la vie des hommes du Paléolithique, a rencontré celle de l’Etat (propriétaire de la grotte, de sa documentation et infographie), afin de valoriser un patrimoine exceptionnel et de le rendre accessible au plus grand nombre.
La Région Sud a mis en œuvre un travail long et complexe de définition des contours de ce type d’équipement inédit en région et au monde, travail préalable à l’adoption d’une convention cadre avec l’Etat. Cette convention a eu pour objectifs la précision des contenus scientifiques et les conditions de mise à disposition des droits de reproduction des fresques pariétales de la grotte Cosquer, qui constitueront l’élément majeur d’attractivité du lieu. « Le réceptacle de connaissances inédites que va constituer ce lieu doit inscrire la Villa Méditerranée comme un centre culturel de premier plan pour le grand public, ainsi que pour la communauté scientifique internationale. La proximité avec le Mucem, autant physique que thématique, autour des savoirs et connaissances de la Méditerranée, renforcera sa dimension nationale et internationale. »
500 000 visiteurs par an
Pour contribuer au développement de ce nouvel équipement le patrimoine archéologique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, au-delà de la grotte Cosquer, le délégataire travaillera à la mise en œuvre d’une offre culturelle portant sur trois axes : la connaissance des sociétés sans écriture du bassin méditerranéen, l’archéologie sous-marine, et le changement climatique.
La réplique de la grotte Cosquer sera inspirée de la réplique grotte Chauvet, en Ardèche. En se basant sur la fréquentation lors de sa première année d’exploitation en 2015, (600 000 visiteurs la première année à 13€ le ticket d’entrée), la Région espère que le site marseillais accueillera 500 000 visiteurs par an, en fixant l’entrée à 12 euros. L’ouverture au public est prévue en 2022.