Dans les cartons depuis des années, l’aménagement du parking Providence en place publique et de l’îlot des Bains en centre d’animation municipal est bien dans les tuyaux à Belsunce. La mairie de secteur travaille avec la Soleam pour que cette requalification aboutisse en 2025.
Alors que les mobilités douces et aménagements publics font petit à petit leur place à Marseille, le parking Providence, en plein cœur de Belsunce, fait figure de vestige de la politique du “tout-voiture”. C’est l’un des derniers parkings fermés de surface dans l’hyper-centre. Avec ses 80 places, et exploité par le groupe Effia, il occupe environ 2 500 m2 derrière la bibliothèque Alcazar. En plein centre d’un quartier dense qui compte peu de places publiques, et encore moins d’espaces verts.
Cela fait longtemps que la Ville de Marseille imagine un avenir public et apaisé au site. En 2017, elle confiait à la Soleam, société publique locale d’aménagement, la maîtrise d’ouvrage pour un projet de requalification du périmètre : le pôle Nationale-Providence.
Il comprend le parking, promis à devenir une place, mais aussi l’îlot des Bains, juste en face, qui doit être transformé en centre d’animation municipal (CMA) et en logements. Ce dernier, d’une emprise au sol de 1 300 m2, a accueilli des bains publics au siècle dernier avant de devenir un terrain vague et parking après les bombardements de 1944.
La mairie de secteur pousse pour faire avancer le projet
Une concertation avait déjà été lancée en 2017 et les travaux étaient alors programmés pour 2020. Mais en 2018, le calendrier évoluait pour envisager des travaux à partir de 2022 et une livraison autour de 2024. De quoi faire craindre des reports à répétition ? « J’ai demandé à la Soleam de relancer le projet », nous confie Sophie Camard (LFI), maire des 1er et 7e arrondissements. « Nous voulons relancer une concertation cette année pour la création de cet espace vert ».
Du côté de la Soleam, le président Lionel Royer-Perreaut assure que le projet n’est pas relancé mais « suit son cours. En effet, il y a une forte mobilisation de la mairie de secteur, avec qui nous multiplions les réunions constructives ».
Régler la question du stationnement
Il précise que des études sur le stationnement et la voirie sont relancées, « car les dernières datent de deux à trois ans, pour un quartier qui évolue vite ». Une question centrale dans ce secteur encore occupé par les grossistes, malgré la création du MIF 68 qui devait les attirer dans les quartiers Nord. « Les trois quarts des usagers du parking Providence viennent de “hors Marseille”. Beaucoup pour les magasins de gros », assure le président de la Soleam.
Pour Sophie Camard, les parkings de Gambetta (Q-Park) et du Centre Bourse (Indigo), tous deux à environ 200 mètres de celui de Providence, pourraient compenser la disparition de ce dernier. « Mais ils sont privés et chers ». L’élue entend notamment « sonner les cloches de Indigo », pour reconsidérer les tarifs de son parking.
Vestiges archéologiques ? Espace vert ? La place Providence attendue en 2024
Quoiqu’il en soit, le projet global semble sur de bons rails. Pour le parking, en plus de l’étude, une concertation publique sera lancée par les élus de secteurs « au premier semestre 2021 » précise la Soleam. Elle se projette sur un « aménagement pérenne et apaisé », qui devra être validé par les habitants et la mairie de secteur. Sophie Camard insiste sur « un espace vert ». Des fouilles archéologiques sont prévues rapidement, « selon ce que l’on découvre, on pourrait mettre les mettre en valeur comme au Jardin des vestiges », imagine la maire.
Lionel Royer-Perreaut précise que la consultation de maîtrise d’œuvre est prévue au premier trimestre 2022 pour une livraison en 2024. « Je tiens à ce qu’on respecte les délais », lance-t-il, rappelant que l’aménagement est estimé à 3,3 millions d’euros.
L’îlot des Bains doit accueillir les minots de Belsunce à partir de 2025
Concernant l’îlot des Bains, « la concertation a déjà abouti à un avis favorable du commissaire enquêteur », poursuit le président de la Soleam. Le Centre d’animation municipal siègera dans 1200 m2 sur deux niveaux, ainsi que 600 m2 d’espaces extérieurs, pour accueillir environ de 100 enfants. « Le quartier est bien doté en équipements scolaires, mais pas en en périscolaires ou loisirs ».
Entre 15 et 17 logements seront également créés (contre une trentaine prévus à l’origine), « du T2 au T5 ». Dessous, un parking public « semi-enterré », d’une vingtaine de places, compensera en partie la disparition du parking Providence. L’aménagement est estimé à 4 millions d’euros.
Question calendrier,« nous allons lancer un dialogue compétitif ou un appel d’offres au premier semestre 2021 pour sélectionner un promoteur ». Les travaux devraient s’étaler jusqu’à 2025, date prévue pour « une rétrocession à la Ville ».