Avec sa nouvelle délégation à l’innovation sociale, Eric Semerdjian travaille sur un tout nouveau dispositif baptisé « Marseille innove par l’alliance », pour mieux accompagner et accélérer les projets à impact social. Explications.

Le 8 février dernier Eric Semerdjian, élu dans les 4-5e arrondissement, a été nommée par le maire de Marseille, conseiller municipal en charge de l’innovation sociale et de la coproduction de l’action publique.

Une toute nouvelle délégation créée d’abord pour respecter l’engagement du Printemps marseillais durant la campagne des municipales : « Si l’innovation technologique est un moteur majeur pour l’économie locale (…) l’innovation sociale est en train de devenir l’une des singularités très fortes, capables de différencier Marseille parmi les métropoles françaises », indiquait-il dans son programme. Mais aussi au regard des initiatives déjà nombreuses sur le territoire marseillais en la matière.

L’innovation sociale, kesako ?

Selon le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS), l’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux mal ou peu satisfaits face aux enjeux actuels dans tous les secteurs : alimentation, mobilité, énergie, habitat, environnement, santé… auxquels ni l’Etat, ni le marché ne peuvent répondre seuls, « en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou le service, que le mode d’organisation, de distribution (…). Elles passent par un processus en plusieurs démarches : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation ».

 Le Cloître, laboratoire d’innovation sociale dans les quartiers Nord, Coco Velten, au cœur de Belsunce, co-géré par trois structures de l’économie sociale et solidaire (Yes we Camp, Groupe SOS et Plateau urbain), ou encore plus récemment, l’Epopée, premier village d’innovation éducative de France, dans le 14e arrondissement, illustrent cette recherche de solutions alternatives.

Autopartage, monnaie locale à l’image de La Roue, financement participatif, Fab-Lab, espaces ouverts sur les quartiers… De nombreuses autres démarches ou expérimentations s’inscrivent dans le cercle vertueux de pratiques innovantes visant à offrir de nouvelles orientations, favoriser l’émergence de nouveaux modèles de développement et répondre à différentes problématiques liées aux spécificités territoriales.

Favoriser le développement des politiques publiques

La crise sanitaire a mis en exergue la « nécessité de réfléchir différemment et de manière plus partenariale dans une ville déjà très inégalitaire, qui génère des doubles peines et des inégalités structurelles très fortes. Cette coopération entre les acteurs qui ont la capacité à bâtir cette ville ensemble est d’autant plus urgente et prégnante ».

L’objectif de la Ville de Marseille est de « démultiplier l’impact de projets déjà existants, accélérer des projets en gestation mais aussi mettre en place de nouveaux projets d’intérêt général en associant les acteurs du territoire », explique Eric Semerdjian.

Ses missions principales sont : « capitaliser, renforcer et accompagner les écosystèmes d’innovation sociale ». Pour l’élu, c’est « aussi une manière de faire passer la Ville de Marseille d’un statut de ville mécène et celui de ville stratège ».

Trois catégories d’acteurs portent l’innovation sociale : les entrepreneurs (innovation sociale entrepreneuriale), les citoyens et les pouvoirs publics (innovation sociale dans les politiques publiques). La Ville veut justement favoriser le développement des politiques publiques, en apportant « un cadre collaboratif et un effet levier à l’action municipale en travaillant de manière partenariale avec des acteurs privés, des associations et des entreprises pour le développement du territoire marseillais ».

Renforcer la coopération entre acteurs publics et privés

Pour offrir un cadre propice à ces collaborations et à la co-construction des politiques publiques, Eric Semerdjian travaille sur un dispositif baptisé « MIA », à savoir Marseille innove par l’alliance. « Ce qui est intéressant, c’est que la Ville va se positionner un peu comme maître d’œuvre doté d’une capacité d’ingénierie pour, à la fois favoriser cet écosystème, mais en même temps accompagner, évaluer, et même labelliser. Car il y a aussi dans le MIA l’idée de mettre en lumière et en valeur ces projets d’intérêt général qui vont se mettre en place ».

Pour structurer et donner une « certaine agilité et cette capacité à mettre autour de la table des acteurs qui, en règle générale, ne se parlent pas, l’idée est de vraiment travailler sur la coopération entre acteurs publics et acteurs privés. On a besoin de ce cadre pour donner de la visibilité », assure Eric Semerdjian, déterminé à faire que la ville de Marseille soit reconnue pour cette dynamique, la pertinence et la richesse de ces innovations sociales.

« MIA » devrait faire l’objet d’une délibération (assistance à maîtrise d’ouvrage) lors du prochain conseil municipal de Marseille, prévu le 2 avril. A noter que la députée LREM de Marseille, Cathy Racon-Bouzon, a justement déposé une proposition de loi pour le « droit d’alliance » public-privé.

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