La ville de Marseille qui vient de sélectionner quatre équipes pour plancher sur la construction de la future marina olympique du Roucas Blanc pour les JO 2024, envisage aussi de créer une marina entre le J4 et les Terrasses du Port.
La Ville de Marseille accueillera du 26 juillet au 11 août 2024, les épreuves de voile des JO 2024, et six à sept matchs de football. Les JO investiront six sites phocéens, parmi lesquels la base nautique du Roucas Blanc (8e) où sera aménagé la marina olympique. « Ce site n’a pas été sélectionné au hasard. Nous avons choisi un équipement qui existe depuis plus de 40 ans et qui est un équipement de bon niveau, que nous devons moderniser évidemment pour répondre aux exigences du CIO, et laisser un héritage encore plus important pour la fréquentation d’encore plus de public après 2024, sur ce site dédié à l’éveil et l’initiation des sports nautiques », explique Didier Réault, adjoint au maire, en charge de la mer et du littoral.
Sur un espace littoral qui s’étend sur six hectares des plages du Prado à l’hôtel Nhow, la modernisation et la réorganisation des espaces sont prévues. Dans sa partie basse, la marina représente un ensemble de bâtis de près de 8000 m2 et de 22 000 m2 d’espaces extérieurs. Pour son aménagement, une consultation a été lancée par la Ville début 2019, à laquelle six groupements ont répondu. Quatre entreprises du BTP ont été retenues à la fin du mois de juillet : Bouygues Sud-Est construction, Eiffage, Léon Grosse et Travaux du Midi (groupe Vinci). Le finaliste devrait être désigné au premier semestre 2020.
Le cahier des charges prévoit sur ces 8000 m2 de plancher des lieux d’accueil pour des bureaux classiques, des activités sportives liées au nautisme ou encore le regroupement de l’ensemble des petits bungalows actuellement présents sur la base nautique en un seul bâtiment, de façon à libérer de l’espace pour les moyens nautiques qui seront nécessaires pour les JO 2024, soient environ l’accueil de 600 bateaux (contre 300 aujourd’hui).
Une tribune de 5 000 spectateurs sur la Corniche Kennedy
Ces travaux permettront de réaménager totalement et de moderniser le Pôle France de voile de Marseille. L’objectif est permettre d’accueillir l’ensemble de l’équipe de France. Elle viendra d’ailleurs prendre ses marques après les Jeux de Tokyo en 2020. Les bureaux actuels de la Direction de la mer devraient être transformés en chambres pour les équipes des coureurs olympiques, et devraient ensuite devenir un lieu de réception pour des sportifs en lien avec le Pôle voile France après 2024.
Une tribune de 5000 spectateurs, dressée sur la Corniche Kennedy (à l’emplacement de l’actuelle hélice réalisée par le sculpteur César) devrait aussi voir le jour. Des écrans géants pour suivre la compétition seront installés au pied du Mucem, sur le J4.
Les travaux terrestres de cette marina s’échelonneront de mi-2021 à avril 2024, puis reprendront après les JO pour livrer au premier semestre 2025 le site « en phase héritage » : transformation des bâtis en école de voile, site de sensibilisation à destination de différents publics, comme les scolaires, sensibilisation à la fragilité des milieux littoraux et marins et locaux des services municipaux gérant les plages, l’espace maritime et le littoral.
25 millions d’euros d’investissement
L’investissement pour la création des cette marina olympique s’élève à 25 M€ (HT). La part de l’Etat dans cette réalisation est de 3,6 M€, le reste assuré par les collectivités territoriales, la Région Sud, le Département, la Métropole Aix-Marseille Provence et la Ville de Marseille, soit environ 5,5 millions (HT) pour chacune d’entre elles. La Ville compte sur les retours sur investissements. « Ça vaut le coup, et en choisissant la base du Roucas Blanc, on minimise les coûts. C’est un investissement à la hauteur de l’enjeu », reprend l’élu.
La municipalité a signé en janvier 2019, une convention financière avec la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), qui supervise la conception et le suivi technique. L’établissement public a validé la convention d’objectifs au mois de juillet. Le document sera présenté en conseil municipal ce lundi 16 septembre pour approbation. Il prend en compte le risque de changement d’équipe en 2020 : « elle prendra le dossier tel qu’il est il, car il est suffisamment engagé, sérieusement travaillé, en toute transparence, avec méthode », affirme Didier Réault. Elle devra aussi prendre en considération le fait qu’on a déjà engagé des procédures avec Solidéo, qui est attentif à tous les détails. »
Une autre épreuve : la course au large
Marseille s’est positionnée pour accueillir une nouvelle épreuve aux JO : la course au large, qui serait au départ de Marseille et la Corse, sur trois jours. Le départ pourrait être lancé au niveau du Grand Port Maritime de Marseille, où se réalise le Sail GP. La dernière étape de la course se déroule dans la rade nord du port de Marseille, au large du Mucem, à partir du vendredi 20 septembre. La Ville est prête à mettre la main à la poche : « Ce sera un peu d’investissement, mais justifié par l’ampleur de la manifestation », explique Didier Réault, et par la capacité là-bas, d’accueillir du grand public qui apprécie la compétition, et l’occasion de prendre l’habitude d’ouvrir la digue du large pour le grand public ». L’enjeu serait de créer un lieu de vie ouvert sur la ville entre le Mucem sur le J4, le J1 et le centre commercial des Terrasses du Port.
25 M€ HT – 3,6 = environ 21 M€ HT. 21 divisé par 4, cela ferait environ 5,5 M€ à payer par chacune des 4 collectivités (Région, Département, Métropole et ville de Marseille). Pourquoi parlez-vous de 8 M€ HT ?